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de votre Gouvernement, et que des efforts persévérants assureront le développement et la prospérité de la colonisation.

Ainsi, partout où nos armées et nos flottes ont porté leurs couleurs, comme partout où notre diplomatie a porté ses conseils, en Alleinagne, au Japon, en Algérie, au Mexique, votre Gouvernement, Sire, a défendu la modération, le droit et la justice. Nous vous remercions d'avoir donné à la France ce rôle dans le monde. Le pays tout entier saluera, le cœur plein de joie, nos soldats ramenés par la paix, après avoir ajouté un nouvel éclat à l'honneur du nom français par leurs victoires dans le vieux et dans le nouveau monde.

Sire, il y avait en Italie une situation qui était pour tous les esprits sensés et clairvoyants l'objet de justes alarmes. Il fallait concilier l'affermissement du royaume d'Italie, en partie fondé par nos mains, et le maintien de l'indépendance du saint-siége. La convention du 15 septembre a voulu atteindre ce double but. Par cet engagement solennel, le gouvernement italien s'oblige à respecter le territoire pontifical et à protéger ses frontières contre toute atteinte directe ou indirecte. D'un autre côté, en transportant et en fixant sa capitale à Florence, il se constitue lui-même d'une manière définitive. La convention garantira ainsi efficacement l'indépendance du souverain pontife. Nous comptons fermement sur l'exacte et loyale exécution d'engagements qui lient réciproquement l'Italie et la France. Il est sans doute, Sire, des événements que la prudence humaine ne saurait toujours prévoir ou conjurer; mais, pleins de confiance en votre sagesse, nous vous approuvons d'avoir réservé à cet égard votre entière liberté d'action.

Persévérez, Sire, dans cette voie sage de progrès au dedans, de conciliante résolution au dehors. Cette politique assure l'influence de la France dans le monde et consolide son dévouement à Votre Personne et à Votre Dynastie. En maintenant fermement l'autorité du pouvoir, continuez à montrer, par le calme développement de nos libertés, qu'il n'est pas un seul bien réalisable que la Constitution de l'Empire ne puisse donner au pays.

RÉPONSE DE L'EMPEREUR.

Monsieur le Président,

En recevant l'Adresse, ma première pensée est de remercier le Corps législatif de son concours et de me féliciter de voir ma conduite comme mes intentions loyalement comprises et énergiquement soutenues par les députés du pays.

• Vous défendez tous les ans avec fermeté nos lois fondamentales qui maintiennent un juste équilibre entre les pouvoirs de l'État. Le

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pays vous en sait gré. Sous le régime actuel sa vie se développe; il voit ses entraves administratives disparaître, le progrès assuré, la sécurité garantie. Par le mouvement électoral, le retentissement de la tribune et de la presse, il sent bien qu'il est libre. Aussi, loin de vouloir abattre l'arbre qui a porté de bons fruits, les masses qui travaillent, les classes qui possèdent, les hommes qui se souviennent, ceux qui entendent et lisent, redoutent plus encore les abus de la liberté que les abus du pouvoir.

Continuez donc avec calme vos travaux. Après avoir parcouru les sphères élevées de la théorie, occupez-vous pratiquement des lois qui vous sont proposées; elles ont pour but l'amélioration morale et matérielle de l'individu par l'éducation et le travail, de la commune et du département par l'extension de leurs attributions.

Sans vouloir sans cesse tout changer, contentons-nous d'apporter chaque jour une pierre nouvelle à l'édifice. La base est large; il ne saurait s'élever trop haut. >>

TROISIÈME PARTIE.

AFFAIRES D'AMÉRIQUE.

ÉTATS CONFÉDÉRÉS D'AMÉRIQUE.

Note collective des Représentants des États confédérés
à l'étranger, adressée à M. Drouyn de Lhuys.

Monsieur le Ministre,

Paris, le 11 novembre 1864.

Les soussignés commissaires des États confédérés de l'Amérique ont, conformément aux instructions de leur gouvernement, l'honneur de présenter à V. Exc. une copie d'un manifeste publié par le Congrès desdits États avec l'approbation du président', qui a été invité à faire transmettre des copies à ses commissaires à l'extérieur, afin qu'ils puissent les communiquer aux gouvernements étrangers. Les soussignés communiquent, en même temps, une copie du préambule et des résolutions du Congrès joints audit manifeste.

Les dispositions, les principes et les vues qui ont inspiré et inspirent encore les États confédérés sont exposés dans ce document avec toute l'autorité due aux solennelles déclarations des branches législatives et exécutives de leur gouvernement, avec une clarté qui ne laisse place ni aux commentaires ni aux explications.

Il y est déclaré en peu de phrases que tout ce qu'ils demandent, c'est qu'il n'y ait nulle ingérence dans leur paix et leur prospérité intérieure, et qu'on les laisse jouir paisiblement de leurs inaliénables droits de vie et de liberté, ainsi que celui de travailler à leur bonheur. Ce sont des droits que leurs communs ancêtres ont déclaré être également l'héritage de toutes les parties signataires du pacte social,

1. Voir Archives 1864, tome III, page 375.

Qu'on cesse de nous attaquer, et la guerre sera finie. S'il existe des questions qui demandent à être réglées par la voie des négociations, ils ont toujours été disposés, et le sont encore, à entrer en communication avec leurs adversaires dans un esprit d'équité, de noble franchise, à soumettre leur cause au jugement éclairé, ainsi qu'à l'arbitrage solennel et sacré du ciel.

Les soussignés sollicitent très-respectueusement l'attention du gouvernement de Sa Majesté Impériale sur cette franche et complète explication de l'attitude des États confédérés ; ils feront en outre simplement observer que depuis la publication de ce manifeste, nos ennemis ont continué de faire la guerre avec un redoublement de férocité, avec un mépris plus éclatant de toutes les lois de la guerre entre nations civilisées, et en violant plus audacieusement les obligations du droit international.

Après avoir satisfait ainsi aux instructions de leur gouvernement, les soussignés offrent à Votre Excellence l'expression des sentiments de considération distinguée avec lesquels ils ont l'honneur d'être de Votre Excellence les très-obéissants serviteurs.

Signé JOHN SLIDELL, J.-M. MASON,

A. DUDLEY, MANN.

Lettre adressée par M. Jefferson Davis à plusieurs sénateurs de la Géorgie au sujet d'une proposition introduite à la législature géorgienne, dans le but d'ouvrir des négociations pour la paix avec les autorités fédérales.

Richmond, 17 novembre 1864.

Aux honorables sénateurs de la Géorgie, MM. A.-R. Wight (président du Sénat), J.-L. Guerry, J.-M. Chambers, Thomas E. Lloyd, Fréderick K. West, Robert B. Nesbit.

En m'envoyant la résolution introduite à la Chambre des représentants de la Géorgie par M. Stephens, d'Hancock, vous m'annoncez que vous n'avez pas l'intention de favoriser l'adoption de cette mesure ou d'autres analogues parce que vous pensez qu'elle tend à nous diviser et à unir et renforcer nos ennemis, mais que l'on affirme à Milledgeville que je favorise une pareille action de la part des États, et serais heureux de voir la Géorgie employer son influence dans le Sud. Vous aurez la bonté de dire que si cela est exact, et que si l'adoption de cette résolution ou d'autres similaires peut à quelque degré que ce soit me donner aide ou assistance à porter la guerre à une

prompte et heureuse conclusion, vous voulez m'appuyer de toutes vos forces.

Je vous offre mes remerciments cordiaux pour cette expression de confiance, mais je vous assure qu'il n'y a rien de vrai dans les assertions que vous mentionnez; et je pense que vous avez déjà vu, par la conclusion de mon message annuel, dont lecture a dû vous être donnée depuis la date de votre lettre, que je n'ai pas l'intention de recourir pour la négociation de la paix à d'autres organes qu'à ceux établis par la constitution des États confédérés. Ces organes me semblent trop bien adaptés à l'objet qu'on se propose et trop affranchis des fâcheuses conséquences attachées aux autres moyens qui ont été suggérés.

L'objection que vous présentez dans votre lettre contre l'action séparée des États me semble être si concluante qu'elle n'admet pas de réplique. Le résultat immédiat et inévitable d'une action divisée des États, serait de créer la discorde au lieu de l'unité des conseils et de suggérer à nos ennemis la pensée de la possibilité de la dissolution de la Confédération et de les déterminer, par le spectacle de nos divisions, à une action plus déterminée et plus unie contre nous. Ils adopteraient rapidement la fausse idée que certains des États de la Confédération sont disposés à abandonner leurs frères et à faire pour leur propre compte des conditions de paix; et si une pareille suspicion, quoique non fondée, pouvait prendre racine dans notre propre peuple, elle serait destructive de cet esprit de mutuelle confiance qui fait notre principal espoir de succès pour le maintien de notre cause. Après avoir examiné comment cette proposition a pris naissance et s'être appesanti sur les difficultés insurmontables qu'elle présente, M. Davis examine quelles seraient les conséquences d'une réunion de négociateurs où tous les États seraient représentés et conclut en ces

termes :

Après avoir exposé ces objections, il me semble superflu d'en ajouter d'autres de moins de gravité; mais, comme vous désirez l'expression complète de mes vues, j'ajouterai que l'histoire est remplie d'exemples des interminables difficultés et délais qui sont inhérents aux négociations pour des intérêts importants d'un conflit, lorsque les négociateurs sont en grand nombre. Si ces difficultés se sont élevées lorsque les parties avaient pleins pouvoirs pour conclure un traité, que pouvons-nous espérer d'une assemblée de négociateurs de trente ou quarante États, qui, au milieu d'une violente agitation, auront à délibérer sans avoir le pouvoir de rien conclure?

Nous trouvons dans l'histoire de notre pays que dans un temps de paix profonde, lorsque le sentiment de la plus cordiale fraternité existait et lorsqu'une longue et sanglante guerre avait eu une fin

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