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instances, qu'on leur indiquât précisément le lieu où reposaient les dépouilles révérées de son immortel prédécesseur, dans sa peine de ne pouvoir qu'imparfaitement contenter, sur cela, les autres et lui-même, il a cherché, il a découvert, il a vu; mais, de plus, il a bien voulu appeler quelques-uns à voir, à contempler le glorieux sépulcre, à l'honorer avec lui. Averti, aussitôt, par l'effet d'une indulgente bonté, dont l'éminent et généreux prélat nous avait donné déjà bien des témoignages, qu'il nous soit permis, ici, de lui rendre grâces avec effusion, avec sensibilité et respect, de celui de tous qui nous pouvait toucher le plus '. Ce Bossuet, si admiré, si aimé, il nous aura donc été donné, selon son désir, de le voir, de prier près de lui! Bienfait inestimable, dont le souvenir à jamais nous sera doux. Avec le pontife des anciens jours, objet, depuis longtemps, de nos affectueuses préoccupations, de nos études, nous sera présent toujours, et cher, si nous l'osons dire, cet homme selon son cœur, dont il eût estimé l'exquise sagesse, la tendre et solide piété, les lumières, la

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Que monsieur le chanoine vicaire général PRUNEAU, si docte, si bon, interprète empressé des intentions obligeantes de monseigneur ALLOU; et, de lui-même, vivement désireux de me voir à Meaux, dans une conjoncture qu'il savait devoir être si intéressante pour moi, trouve ici l'assurance de ma respectueuse et tendre gratitude. Averti, en håte, par plusieurs lettres, envoyées à Paris, à Rouen, à Formentin, j'ai pu, quoique éloigné de Meaux, y arriver à temps.

haute portée; qu'il se réjouit de voir assis aujourd'hui dans le sanctuaire de l'église de Meaux, près de ses restes, cherchés avec une sollicitude filiale, retrouvés avec bonheur, avec attendrissement, honorés avec une vénération si profonde.

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Naissance de Bossuet. Sa famille. -Son enfance. - Sés études au collège des Pères Jésuites de Dijon. Il devient, à treize ans, chanoine de Metz.

Bossuet

1627.

Jacques Bes

suet,

son aïeul.

A Dijon, dans la place de Saint-Jean, existe une maison Naissance de que nul jamais ne pourra voir sans une émotion profonde. 27 septembre Là, en 1627, avec Jacques BOSSUET, ancien conseiller au Parlement de Bourgogne', vénérable septuagénaire, honoré de tous dans la province, demeuraient son second fils Bénigne, avocat, et la femme de celui-ci, Marguerite MOCHET, bien dignes l'un et l'autre de son amour. De cette heureuse union, bénie en 1618 2, six enfants déjà

• Jacques Bossuet avait étudié le droit à Valence, sous Cujas, en 1573. (Histoire du Droit romain, par Berriat Saint-Prix; Paris, 1821, in-8", pag. 570.) Il fut reçu commissaire aux Requêtes au Parlement de Bourgogne le 1er avril 1579; conseiller en titre le 23 mai 1597. (Le Parlement de Bourgongne, par P. Palliot, in-f"., 1649, p.239.)—Son contrat de mariage avec demoiselle Claude Bretaigne fut signé le 18 avril 1579.

» L'acte de célébration du mariage entre Bénigne Bossuet et Marguerite Mouchet [Mochet] est du 25 février 1618. Il y est dit que cette dernière fille de noble Claude Mouchet, advocat au parlement de Dijon, et de demoiselle Anne Humbert, paroissiens de Saint-Michel de Dijon. »

est

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étaient nés deux filles, quatre fils '; le 27 septembre on vint, le matin, annoncer au vénérable aïeul la naissance, impatiemment attendue, d'un cinquième petitfils; c'est le grand homme dont nous avons entrepris de raconter les premières années, trop peu connues 2. Le vieillard, sa Bible à la main, lisait alors ce cantique inspiré où Moïse, peu d'instants avant de mourir, se ressouvenant des prodiges de la bonté de Dieu en faveur d'Israël, de sa protection si manifeste pour ce peuple, de ses soins pour lui, si vigilants, si paternels, si tendres toujours, épancha en sublimes actions de grâces son cœur reconnaissant et pénétré. Cette pieuse lecture, Jacques Bossuet, dans la nuit du 26 au 27 septembre, attendant, d'heure en heure, la naissance d'un enfant de son fils, ne l'avait pas commencée sans dessein; et la bonne nouvelle, enfin, lui étant donnée, après que, sur son Journal de famille, il a marqué, sous la date du 27 sep

(Registres de la paroisse de Saint-Jean de Dijon. Greffe du tribunal de première instance de Dijon.)

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2o Le 31 janvier 1620,

11o Le 23 février 1619, Anne Bossuet. Claude Bossuet, qui fut chanoine en la cathédrale de Toul.

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6 juillet 1621, Jacques Bossuet. -4° Le 24 mai 1622, Marie Bossuet. 5o Le 25 janvier 1624, Antoine Bossuet, qui fut intendant de la généralité de Soissons. 6o Le 1er août 1626, Jacques Bossuet. 7o Le 27 septembre 1627, Jacques-Bénigne Bossuet, qui fut évêque de Meaux. Suivirent 8 Le 13 janvier 1630, Madeleine Bossuet. - 9o Le 14 mars 1632, Gilles-François Bossuet. 10o Le 20 juillet 1634, Marguerite Bossuet, qui mourut dominicaine, à Toul, le 13 janvier 1658.

2 La date précise de la naissance de Bossuct nous est indiquée par son neveu, l'évêque de Troyes, qui la fit inscrire au bas de l'admirable portrait en pied de son oncle, gravé en 1723 par Pierre Drevet: « Natus 27 sept. ann. 1627.

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3 Le journal domestique de Jacques Bossuet, commencé par lui en 1565, s'arrêtait en 1632, deux années avant le décès de cet ancien magistrat (qui mourut le 2 novembre 1634). Histoire de Bossuet, par le cardinal de Bausset, livre I, no 1er.

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