AGÉNOR. Ces lieux peuvent avoir des charmes assez doux; Mais nous cherchons Psyché dans notre impatience. CYDIP PE. Quelque chose de bien pressant Vous doit à la chercher pousser tous deux, sans doute. CLEOMÈN E. Le motif est assez puissant, Puisque notre fortune enfin en dépend toute. AGLAURE. Ce seroit trop à nous que de nous informer CLÉOMÈNE. Nous ne prétendons point en faire de mystère: Madame, quand c'est de l'amour. CY DIPPE. Sans aller plus avant, princes, cela veut dire AGÉNOR. Tous deux soumis à son empire, Nous allons de concert lui découvrir nos feux. AGLAURE. C'est une nouveauté, sans doute, assez bizarre, Que deux rivaux si bien unis. CLÉOMÈN E. Il est vrai que la chose est rare, Mais non pas impossible à deux parfaits amis. Est-ce que CYDIPPE. dans ces lieux il n'est qu'elle de belle? Et n'y trouvez-vous point à séparer vos vœux? A GLAURE. Parmi l'éclat du sang, vos yeux n'ont-ils vu qu'elle CLÉOMÈN E. Est-ce que l'on consulte au moment qu'on s'enflamme? Et, pour donner toute son ame, AGÉNO R. Sans qu'on ait le pouvoir d'élire, AGLAURE. En vérité, je plains les fâcheux embarras Où je vois que vos cœurs se mettent. Vous aimez un objet dont les rians appas Mêleront des chagrins à l'espoir qu'ils vous jettent; Et son cœur ne vous tiendra pas Tout ce que ses yeux vous promettent. CYDIPPE. L'espoir qui vous appelle au rang de ses amans AGLAURE. Un clair discernement de ce que vous valez CY DIPPE. Par un choix plus doux de moitié, Vous pouvez de l'amour sauver votre amitié; CLÉOMÈN E. Cet avis généreux fait pour nous éclater Des bontés qui nous touchent l'ame; Mais le ciel nous réduit à ce malheur, madame, De ne pouvoir en profiter. AGÉNOR. Votre illustre pitié veut en vain nous distraire Il n'est rien qui le puisse faire. CYDIPPE. Il faut que le pouvoir de Psyché.... La voici. SCÈNE II I. PSYCHÉ, CYDIPPE, AGLAURE, CY DIPPE. Venez jouir, ma sœur, de ce qu'on vous apprête. AGLAURE. Préparez vos attraits à recevoir ici Le triomphe nouveau d'une illustre conquête. CY DIP PE. Ces princes ont tous deux si bien senti vos coups, Qu'à vous le découvrir leur bouche se dispose. PSYCHÉ. Du sujet qui les tient si rêveurs parmi nous Je ne me croyois pas la cause; Et j'aurois cru tout autre chose, En les voyant parler à vous. AGLAURE. N'ayant ni beauté ni naissance Ils nous favorisent au moins De l'honneur de la confidence. CLÉO MÈNE, à Psyché. L'aveu qu'il nous faut faire à vos divins appas Vous voyez en nous deux amis Qu'un doux rapport d'humeurs sut joindre dès l'enfance; Et ces tendres liens se sont vus affermis Par cent combats d'estime et de reconnoissance. Du destin ennemi les assauts rigoureux, Les mépris de la mort et l'aspect des supplices, Par d'illustres éclats de mutuels offices, |