SECOND HOM ME affligé. Com'esser puo fra voi, o numi eterni, Chi voglia estinta una beltà innocente? Ahi! che tanto rigor, cielo inclemente, Vince di crudeltà gli stessi inferni? PREMIER HOMME affligé. Nume fiero! SECOND HOM ME affligé. Dio severo! Les deux HOMMES affligés. Perche tanto rigor Contro innocente cor? Ahi! sentenza inudita! Dar morte alla beltà, ch' altrui da vita! ENTRÉE DE BALLET. Six hommes affligés, et six femmes désolées, expriment, en dansant, leur douleur par leurs attitudes. UNE FEMME désolée. Ahi! ch' indarno si tarda! Non resiste agli dei mortale affetto; Alto impero ne sforza: Ove commanda il ciel, l'uom cede a forza. PREMIER HOMME affligé. Ahi dolore! SECOND HOMME affligé. Ahi martire! PREMIER HOMME affligé. Cruda morte! FEMME désolée, et SECOND HOMME affligé. Empia sorte! Les deux HOM M E S affligés. Che condanni a morir tanta beltà! TOUS TROIS ENSEMBLE. Cieli! stelle! Ahi crudeltà! FIN DU PREMIER INTERMÈDE. ACTE SECOND. SCÈNE I. LE ROI, PSYCHÉ, AGLAURE, CYDIPPE, LYCAS, suite. PSYCHÉ. DE vos larmes, seigneur, la source m'est bien chère; Mais c'est trop aux bontés que vous avez pour Jusques dans les yeux d'un grand roi. Ce qu'on vous voit ici donner à la nature moi Au rang que vous tenez, seigneur, fait trop d'injure; Et j'en dois refuser les touchantes faveurs. Laissez moins sur votre sagesse Prendre d'empire à vos douleurs, Et cessez d'honorer mon destin par des pleurs LE RO I. Ah! ma fille, à ces pleurs laisse mes yeux ouverts; Mon deuil est raisonnable, encor qu'il soit extrême; Et, lorsque pour toujours on perd ce que je perds, La sagesse, crois-moi, peut pleurer elle-même. Veut qu'on soit insensible à ces cruels revers; Pour vouloir d'un œil sec voir mourir ce qu'on aime: Et c'est brutalité, plus que vertu suprême. Je ne veux point, dans cette adversité, Et cacher l'ennui qui me touche: Je renonce à la vanité De cette dureté farouche Que l'on appelle fermeté; Et, de quelque façon qu'on nomme Cette vive douleur dont je ressens les coups, Je veux bien l'étaler, ma fille, aux yeux de tous, Et dans le cœur d'un roi montrer le cœur d'un homme. PSYCHÉ. Je ne mérite pas cette grande douleur: Aux droits qu'elle prend sur un cœur Dont mille évènemens ont marqué la puissance. Quoi! faut-il que pour moi vous renonciez, seigneur, À cette royale constance Dont vous avez fait voir, dans les coups du malheur, Une fameuse expérience? LE RO I. La constance est facile en mille occasions. Toutes les révolutions Où nous peut exposer la fortune inhumaine, D'une ame où la raison est un peu souveraine. À faire succomber les cœurs Sous le poids des douleurs amères, Ce sont, ce sont les rudes traits De ces fatalités sévères Qui nous enlèvent pour jamais |