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Mr. le grand-aumônier étoit grièvement malade. Nous nous félicitons de pouvoir démentir cette nouvelle." Ce prélat est, à la vérité, incommodé d'un gros rhume qui l'empêche depuis quelque temps de remplir ses fonctions auprès de Sa Majesté. Il souffre aussi beau-, coup d'un tic nerveux. Mais cette double indisposition n'a rien de grave ni d'alarmant, et l'on est fondé à espérer que ce vertueux Pontife sera bientôt en état de remplir les devoirs de sa charge. Déjà il vient, suivant l'usage ancien, d'adresser à tous ceux qui sont soumis à sa juridiction, comme grand-aumônier, un Man-. dement pour le carême. Il leur rappelle les intentions et les vues de l'Eglise dans ces jours de pénitence, et les engage à y conformer leur conduite, d'abord en s'assujettissant aux privations qu'elle impose, ensuite, et ce qui est le plus important, en réformant leurs mœurs, et en se purifiant de toute souillure. Ceux qui auront quelque adoucissement à réclamer, devront s'adresser à M. l'abbé Rocher ou à M. l'abbé du Bréau, le premier confesseur de S. M. et le second son aumônier.

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-On se plaint en plusieurs endroits des entraves mises, à la célébration des mariages, et des abus qu'entraîne pour la religion et pour les niceurs une loi rendue dans des temps facheux. En effet, cette loi autorisant les mariages entre parens, même au second degré de consanguinité, et par conséquent dans les degrés inférieurs, il arrive fréquemment que les maires admettent ces mariages, sans avoir égard aux empêchemens, soit dirimans, soit, prohibitifs, établis par les lois ecclésiastiques. Souvent même les parties s'en tiennent au mariage civil, sans se mettre en peine de recourir au ministère des prêtres. Par-là le mariage perd aux yeux des peuples le carac-, tère et la dignité de sacrement, Cet acte si essentiel au maintien des bonnes mœurs n'est plus entouré des formes. qui lui concilioient le respect. On regarde l'Eglise comme absolument étrangère aux alliances conjugales, et on s'accoutume à les dépouiller de tout ce que la religion

y mêloit de saint, de grave et de religieux. Quelques maires, dans les campagnes surtout, autorisent ces abus. Peu instruits, ou peu favorables à la religion, ils entravent le ministère des curés au lieu de le protéger. Au lieu de suivre les règles de l'Eglise, ils veulent lui faire la loi. Ne seroit-il pas convenable qu'ils ne pussent admettre le mariage des catholiques sans un certificat préaJable des curés? ce qui est tout le contraire de l'usage actuel. C'est la mesure que vient de prendre le prince d'Orange dans les Pays Bas, et il est assez singulier que ce soit un souverain protestant qui donne cet exemple. Il dit dans son édit que tout catholique qui voudra contracter mariage sera tenu de se pourvoir d'une déclaration du curé pour constater qu'il n'existe aucun empêchement canonique à l'union des futurs époux. Une semblable mesure préviendroit chez nous bien des désordres. Le sacrement seroit respecté. On ne verroit pas des fraudes, des abus et des scandales s'enraciner et s'ac croître chaque jour. La sainteté du lien conjugal ne seroit plus mécounte. Les règles de l'Eglise ne seroient plus violées par des unious qu'elle réprouve. Un évêque, mort dernièrement, regardoit cette plaie comme une des plus déplorables qu'on eût faites à la religion par les lois révolutionnaires, et il ne recommandoit rien tant à ses curés que d'instruire leurs paroissiens sur ce sujet, et d'opposer leurs réclamations au torrent du mauvais exemple. Nous finirons ces courtes observations sur un mal généralement répandu, comme les ecclésiastiques dans les lettres qu'ils nous ont adressées, et dont cet article est la substance. Ils espèreut, et nous aussi, que cet objet important attirera l'attention d'un Prince religieux, et excitera le zèle des évêques chargés de la tâche honorable, mais difficile, d'apporter remède aux abus qui se sont introduits sous une législation peu vorable à la religion.

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-Les pays étrangers ont para rivaliser avec la France d'intérêt pour la mémoire d'un Roi dont la cause étoit

celle de tous les souverains, et dans les Etats protes tans on a payé, comme dans les Etats catholiques, cette dette à la vertu et au malheur. Les François domiciliés à Genève ont célébré un service dans l'église catholique. Le conseil d'Etat y a envoyé une députation, et plusieurs étrangers de distinction y ont assisté. On y remarquoit entr'autres M. de Galatin, ministre plénipotentiaire des Etats-Unis, dont la présence paroissoit un hommage que l'Amérique septert trionale rendoit à son protecteur, et à celui qui a le plus contribué à son indépendance. Après la messe, M. l'abbé Warin a prononcé l'oraison funèbre du Roi et de la Reine. Un pareil service a eu lieu à Hambourg dans l'église catholique de Saint-Michel. M. le général Benigsen y a assisté avec plusieurs généraux et ministres étrangers, et on a entendu avec intérêt un discours sur les augustes objets de cette cérémonie. A Chimay qui n'étoit point de l'ancienne France, mais qui vient de lui être réunie par le dernier traité de paix, le curé a voulu se joindre à ses nouveaux concitoyens par un hommage, sinon d'expiation, au moins de regrets.

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Le service que MM. les chevaliers de Malte ont fait célébrer, le jeudi 9 février, a été fort solennel. M, l'ancien archevêque d'Alby officioit. M. l'abbé de Quelen a prononcé le discours, où if a rappelé avec force et vérité, et les pernicieux effets de l'incrédulité, et les puissantes consolations de la religion. Ce service a eu lieu dans l'église Sainte-Elisabeth, près de ce même Temple qui rappelle tant de souvenirs, et qui est donblement précieux aux chevaliers de Malte comme étant l'ancien apanage de leur ordre, et comme ayant été le dernier asile d'un roi malheureux.

- On nous a adressé des réclamations pour le rétablissement des évêchés d'Apt et de Riez, et on y fait valoir les droits qu'ont ces deux siéges à rentrer dans leur ancien état. Leur peu d'étendue et le peu de cures qui en dépendent, forment un préjugé contre eux. Là

note qu'on nous a fait passer se borne à exprimer le voeu des habitans, et à indiquer quelques avantages du rétablissement proposé. Au surplus, nous pouvons nous dispenser de les faire valoir, et les villes d'Apt et de Riez doivent concevoir quelque espérance que leurs vœux seront écoutés. On assure que dans le plan des arraugemens ecclésiastiques presque tous les anciens siéges sont rétablis; du moins le bruit s'en est répandu. On a sagement pensé qu'il y avoit moins d'inconvénient à multiplier les siéges, qu'à les réduire à un aussi petit nombre. Des évêchés qui réunissoient deux ou même trois départemens, ne pouvoient être aussi bien administrés. Il n'est que trop visible que cette opération n'avoit pas été dictée par l'amour de la religion, et l'on sait même qu'alors la cour de Rome obtint avec peine une augmentation de dix siéges. Le gouvernement d'alors n'en vouloit que cinquante. Aujourd'hui qu'un autre esprit préside à ces arrangemens, les fidèles peuvent s'attendre que leurs intérêts et ceux de la religion seront pris en considération.

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PARIS. S. A. R. MONSIEUR a passé en revue, le 12 février, à deux heures, sur la place Vendôme, des détachemens des douze légions de la garde nationale. Ce Prince étoit accompagné des Princes ses fils. Il a témoigné sa satisfaction de l'état où il a trouvé ces corps, et a adressé aux officiers plusieurs de ces paroles flatteuses dont S. A. R. sait si bien relever encore le prix par la grâce et la bonté naturelles aux Bourbons.

Le samedi 11, S. M. a voulu annoncer elle-même à M. de Sèze qu'elle l'avoit nommé à la place de premier président de la cour de cassation. Il n'est personne qui n'applau disse à un pareil choix. Le courage avec lequel M. de Sèze s'offrit pour défendre son Roi à une époque affreuse, appeloit sur lui une distinction éminente. Il doit être installé très-prochainement, par M. le chancelier, avec beaucoup d'appareil.

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On annonce un voyage de M. le duc d'Angoulême et de MADAME, à Bordeaux, au commencement du mois prochain. Les deux augustes époux se proposent d'y aller célé brer l'anniversaire du jour où S. A. R. fit son entrée dans cette grande ville. C'est le 12 mars de l'année dernière qu'elle y fut reçue avec de grands honneurs, qui étoient comme le présage d'un ordre de choses plus heureux LL. AA. RR. vi~ siteront aussi plusieurs villes, où on se dispose déjà à leur faire une réception convenable à leur rang et aux sentimens des peuples. La jouissance du bonheur présent augmentera encore par le souvenir des alarmes et des terreurs auxquelles nous étions en proie il y a un an. Il est bon de nous remettre souvent sous les yeux ce tableau d'une situation dont chaque jour aggravoit l'horreur, pour nous apprendre à bénir la Providence qui nous en a délivrés, et à aimer davantage des 'Princes sous lesquels nous n'avons plus à craindre de sembla-bles désastres.

- Le général Nansouty, capitaine des mousquetaires gris, mourut le 12 à la suite d'une longue maladie. Ce brave militaire sera regretté de l'armée, et spécialement de son corps, auquel ses qualités l'avoient déjà rendu cher. Dès qu'il s'étoit senti en danger, il avoit désiré voir un prêtre. Un ecclésiastique distingué par ses talens, sa piété et sa douceur, avoit eu plusieurs entretiens avec lui. Un officier plein d'honneur a moins de peine que tout autre à revenir a la religion, et rien ne termine mieux une carrière marquée par des traits de courage et par de longs services, que ces dispositions chrétiennes qui n'ont rien gâté aux lauriers de Condé et de Tu-renne, et qui ont consolé les plus grands capitaines sur leur -lit de mort.

L'ancien roi de Suède, qui ne prend plus que le titre de duc de Holstein-Eutin, a fait publier dans les journaux suisses un article assez bizarre. Ce prince y annonce qu'il a obtenu du Grand-Seigneur de visiter la Ville-Sainte, ce qui étoit depuis sa jeunesse l'objet de tous ses vœux. Il se feroit -un reproche de ne point informer la chrétienté de son projet, -et il invite dix frères pris parmi chacune des nations européennes à l'accompagner, savoir: un Anglois, un Danois, un Espagnol, un François, un habitant du Holstein-Eutin, un Hongrois, un Hollandois, un Italien, un Russe et un Suisse. Ou remarque que dans cette liste il n'y a point de

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