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des premières maisons de Sicile, à condition que les enfans qui en naîtroient seroient élevés dans la religion anglicane. Le souverain Pontife, à qui on demandoit la dispense avec cette condition, ne s'est point prêté à un arrangement contraire aux règles de l'Eglise, et les conseils de la politique n'ont pu le porter à autoriser une stipulation de cette nature. Lord Bentinck doit, dit-on, reprendre sous peu la route de Florence.

Le roi Charles-Emmanuel IV est entré, le 24 janvier, au monastère de Saint-André du Quirinal, pour y suivre, pendant plusieurs jours, les exercices de la retraite, et se sanctifier de plus en plus dans un lieu qui a été habité par tant de saints personnages.

-La fête de sainte Agnès, vierge et martyre, a été célébrée dans l'église, hors de la porte Pie, confiée aux soins des chanoines réguliers de Saint-Pierre-auxLiens. Leur vicaire-général, D. Vincent Garofoli, offrit le saint sacrifice. Après la messe, on bénit deux agneaux vivans, qui furent ensuite menés à S. S. Ces deux agneaux seront gardés jusqu'au jeudi-saint, et c'est de leur laine que seront faits les pallium que S. S. a coutume d'envoyer aux archevêques. Ces pallium sont exposés devant le tombeau des saints apôtres, la veille et le jour de leur fête.

-Le P. Camille Bartolucci, procureur-général des Carmes, et curé de Sainte-Marie au-delà du Pont, est mort, le 26 janvier, à l'âge de 52 ans. C'étoit un religieux plein de zèle et de charité.

- paroît que la famille Buonaparte avoit formé le projet de venir s'établir presque toute entière ici. Joseph, -Jérôme, et leur soeur Eliza Bacciochi, ont fait demander à se fixer dans cette ville. Le saint Père s'y est refusé. Il a bien voulu permettre à ceux de cette famille qui se sont le mieux conduits de résider dans cet asile antique de la chrétienté; mais les avoir tous, ce seroit aussi trop, et nous n'avons pas eu assez à nous louer d'eux pour nous soucier beaucoup de réunir de tels hôtes.

-On prétend que quelques malveillans avoient éu dessein d'exciter à Rome une émeute, afin de fournir à un gouvernement voisin un prétexte pour entrer dans Rome, où il auroit pu dire que sa présence étoit nécessaire. Ce plan a été dérangé par la fermeté des ministres de S. S. On a arrêté plusieurs individus dont les rassemblemens étoient fort suspects, et qui abusoient de la modération et de la bonté dont on avoit usé jusqu'ici à leur égard. Leurs intelligences avec le dehors n'étoient pas équivoques. On n'a pas d'idée de tout ce que nous avons eu à souffrir, de l'étranger, et si nous pouvons nous étonner de quelque chose en cette affaire, c'est de la patience et de la longanimité du souverain Pontife.

PARIS. La conférence de M. l'abbé Frayssinous eut lieu, le dimanche 12 février, et traita des mystères. Un sujet si relevé et si délicat demandoit, pour être traité avec exactitude, un théologien exercé, et pour présenter de l'intérêt au commun des lecteurs, un orateur plein de discernement et de goût. M. Frayssinous a passé même l'opinion qu'on auroit pu avoir de son talent. Son exorde a té grave et imposant. La religion, a-t-il dit, est lumière et vérité. Elle ne craint point l'examen; elle ne repousse point la discussion; elle ne nous oblige point à renoncer à notre raison. Si elle a quelque chose à redouter, ce sont les ténèbres de l'ignorance et les préjugés, des passions, c'est cette légèreté qui se détermine d'après des préventions ou des accusations hasardées. L'orateur a divisé son discours en deux parties, dont la première a été destinée à montrer qu'une religion divine doit nécessairement avoir des mystères, et la se conde, que les mystères sont liés avec la morale. Les mystères sont ce qui est au-dessus de notre intelligence. Qu'y a-t-il d'étonnant qu'une religion divine enseigue des dogmes de cette nature? Dieu est infini. Qu'y a-t-il d'étonnant que nous qui sommes finis, ne comprenions pas tout ce qu'il est et tout ce qu'il fait? Tout est plein de mystères. La nature nous en offre une foule qui n'ont

pu encore être expliqués. Toutes les sciences presque ont leurs mystères. L'orateur, après avoir réfuté ses adversaires par une suite de raisonnemens pressans, leur a fait un dernier argument. Expliquons-nous une fois, a-t-il dit. Vous ne voulez pas de nos mystères. Mais que mettrez-vous à la place? Est-ce le froid athéisme? Mais ce systême qui suppose ce monde existant sans Dien, n'offre-t-il pas un mystère non plus au-dessus de notre raison, mais qui la contredit et la choque? Est-ce le fatalisme qui détruit une liberté dont nous avons le sentiment intérieur? Cette doctrine n'est-elle pas aussi en opposition avec le témoignage de notre conscience? Est-ce le matérialisme qui attribue à la matière un pouvoir inexplicable, ou le scepticisme qui nous laisse sur la religion dans une incertitude que nous regarderions comme une folie pour la conduite ordinaire de la vie? C'est pealêtre le déisme, réfuge ordinaire des plus modérés d'entre les incrédules. Mais ce systême a aussi ses mystères. Il admet un Dieu et une création. Conçoit-on bien la création?...... Mystères pour mystères, j'aime mieux ceux qui me riennent d'une grande autorité, qui sont dignes de Dieu, et qui le sont aussi de l'homme. Dans la seconde partie, M. l'abbé Frayssinous a montré la liaison des mystères avec la morale. Quelles hautes leçons pour la morale nous offrent les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption! Toute la vie du Sauveur, depuis la crèche jusqu'au calvaire, est le cours le plus éloquent de morale. Il en a appelé ici à la persuasion des chrétiens, à la piété de ces filles vertueuses et charitables qui trouvent dans les exemples du Fils de Dieu le plus fort aliment de leur dévouement et de leur ferveur, au témoignage de ses auditeurs mêmes. It leur a rappelé ce jour où, dans leur jeunesse, ils furent admis, pour la première fois, à la table sainte, et il leur a demandé si alors ce grand mystère ne leur paroissoit pas ur puissant encouragement à la vertu. Il à trouvé ainsi dans les dogmes les plus relevés de la religion, la source,

la base et l'appui de la morale la plus pure. Cette seconde partie a fini par une exhortation noble et pathétique à la jeunesse dont l'orateur étoit principalement entouré. Ce discours, qui a été écouté avec un vif intérêt, excitoit de temps à autre dans l'auditoire des témoignages muets d'approbation et d'admiration, qui prouvent que le goût du beau et du bon n'est pas perdu parmi nous, et qu'on sait apprécier les raisonnemens concluans, la diction éloquente, le choix, la méthode, la réserve, le jugement et la clarté d'un digne apologiste de la religion. On entendoit chacun, en sortant, se communiquer les impressions que lui avoit faites ce discours. Tous étoient honorables pour l'auteur, et ce qui sans doute est encore plus précieux pour lui, toutes montroient que ces efforts n'étoient pas perdus, et qu'il avoit triomphé des préventions des uns et du froid dédain des autres.

BRUXELLES. L'article de Louvain, inséré dans un des derniers numéros, n'est pas entièrement exact. Il est des règles établies en Belgique, comme dans tous les autres Etats catholiques, pour les relations avec la cour de Rome; loin de s'y soumettre, Ms. Ciamberlani ne s'est présenté à aucune autorité. Au lieu de se contenter de prendre de simples informations, comme il paroît que cela lui étoit recommandé, il s'est permis, sans doute contre l'intention du souverain Pontife, de juger et de condamner * publiquement la conduite des administrateurs légitimes du diocèse. Il n'a justifié auprès de personne les pouvoirs dont il se disoit porteur. Ce n'est donc pas un envoyé du chef de l'Eglise que l'on a renvoyé du pays, mais un inconnu, dont la conduite mystérieuse et peu discrète a dû attirer l'attention du gouvernement. Point de doute qu'un envoyé du saint Siége qui légitimera ses pouvoirs, ne soit toujours reçu en Belgique avec tous les respects et les égards qui sont dus à un représentant du chef commun des fidèles; d'autant plus que S. A. R. a déjà fait les premières démarches auprès de la cour

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de Rome en lui envoyant un ministre, et qu'elle désire en recevoir un de sa Sainteté pour arranger à l'amiable. toutes les affaires de l'Eglise en Belgique. J'ai cru devoir vous communiquer ces détails, et vous prier de les faire connoître à vos abonnés, parce que cette affaire a été rapportée diversement, et présentée d'une manière propre à jeter l'alarme dans l'esprit des personnes pieuses, et à répandre du blâme sur un ministre qu'on pent avec raison considérer comme le plus ferme appui de la religion catholique dans la Belgique.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. La semaine dernière, au moment où le Ror alloit sortir de son appartement pour se rendre à la messe, M. le maréchal prince Berthier, se jetant à ses pieds, lui remit un rouleau contenant les titres de propriété de la terre de Grosbois, que S. M. possédoit avant la révolution. Le Roi accueillit le maréchal avec beaucoup de bonté, prit le rouleau et le mit dans sa poche. Mais après la messe, il a appelé le maréchal, et lui a dit avec grâce: Voilà une heure que je suis propriétaire de Grosbois; j'ai acquis le droit de disposer, et c'est à vous, M. le maréchal, que j'en fais présent.

Réponses aux diverses objections des incrédules anciens et modernes contre tous les livres de l'Ecriture sainte, par M. l'Abbé Duclot, ancien curé de Vins, en Sallas, diocèse de Chambéri.

Tel est le titre d'un ouvrage dont on a répandu le Prospectus. Ce Prospectus, après avoir déploré l'inondation générale de livres contre la religion, et surtout contre l'Ecriture sainte, annonce le nouvel ouvrage comme un abrégé des meilleures réponses faites à ces livres. L'auteur pensant que les ecclésiastiques, auxquels il destine principalement son travail, n'ont ni le temps de lire, ni les moyens d'acheter tous les traités des anciens et des modernes apologistes de la religion, a cru se rendre utile à l'Eglise, en réunissant dans le

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