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Ενεόττευσε γένος ἡμέτερον, καὶ πρῶτον ἀνήγαγεν ἐς φῶς. Πρότερον δ' οὐκ ἦν γενος ἀθανάτων....

Ille verò alatus mistus chao et caliginoso, in tartaro ingente,

Edidit nostrum genus, et primum eduxit in lucem :

Neque enim deorum genus ante erat....

(Aristoph., Aves, V, 699, 702.)

XIV.

å

(Page 239... Si au lieu de lire Lucrèce qu'il reçut à treize ans des mains d'un père assassin, etc.)

Ibid. pag. 23. Il appelle quelque part Lucrèce son maitre dans la physique. Il ne doute pas d'avoir trouvé la solution du plus grand problême que les physiciens se soient jamais proposé, et que la plupart d'entre eux avaient toujours regardé, ou comme absolument insoluble en soi, ou comme inaccessible à l'esprit humain, pag.244. Cependant il se garde bien de se livrer à l'orgueil : Il n'a eu de plus que les autres hommes que le bonheur devoir été mené, encore écolier, à la bonne source, et d'y avoir puise. (Page 150.) Et pour faire honneur à son maître, il dit en annonçant la mort d'un Ecossais de ses amis : Que le pauvre homme s'en est allé QUO NON NATA JACENT. (Page 290.) Personne au moins ne saurait lui disputer le mérite de la clarté.

XV.

(Page 240. Lisez, par exemple, les vies et les procès de canonisation de saint François Xavier, de saint Philippe de Néri, de sainte Thérèse, etc., etc.)

Je crus devoir chercher et placer ici la narration où sainte Thérèse décrit cet état extraordinaire :

<«< Dans le ravissement, dit-elle, on ne peut presque jamais y résis<«< ter... Il arrive souvent sans que nous y pensions..., avec une impé« tuosité si prompte et si forte, que nous voyons et sentons tout d'un « coup élever la nuée dans laquelle ce divin aigle nous cache sous «<l'ombre de ses ailes... Je résistais quelquefois un peu, mais je me « trouvais après si lasse et si fatigué, qu'il me semblait que j'avais le

264

NOTES DU DIXIÈME ENTRETIEN.

<< corps tout brisé... C'est un combat qu'on entreprendrait contre un << très puissant géant... En d'autres temps, il m'était impossible de ré<< sister à un mouvement si violent : Je me sentais enlever l'âme et la «< tête et ensuite tout le corps, en sorte qu'il ne touchait plus à la terre. « Une chose aussi extraordinaire m'étant arrivée un jour que j'étais à «< genoux au chœur, au milieu de toutes les religieuses, prête à com« munier, j'usai du droit que me donnait ma qualité de supérieure pour «<leur défendre d'en parler. Une autre fois, etc.>>

(OEuvres et vie de sainte Thérèse, écrite par elle-même et par l'ordre de ses supérieurs. Traduction d'Arnaud d'Andilly, Paris, 1680 ; in-fol., cap. XX, pag. 104.) Voy. encore les Vies des Saints, trad. de l'anglais de Butler; 12 vol. in-8°.-Vie de saint Thomas, tom; II, pag. 572.-De saint Philippe de Néri, tom. IV, note D, pag. 541, seqq. - Vie de saint François Xavier, par le P. Bouhours, in-12, tom. II, pag. 572. — Prediche di Francesco Masotti, della compagnia di Gesù. Venezia, 1769, pag. 330, etc., etc,

ONZIEME ENTRETIEN.

LE CHEVALIER.

QUOIQUE Vous n'aimiez pas trop les voyages dans les nues, mon cher comte, j'aurais envie cependant de vous y transporter de nou veau. Vous me coupâtes la parole l'autre jour en me comparant à un homme plongé dans l'eau qui demande à boire. C'est fort bien dit, je vous assure; mais votre épigramme laisse subsister tous mes doutes. L'homme semble de nos jours ne pouvoir plus respirer dans le cercle antique des facultés humaines. Il veut les franchir; il s'agite comme un aigle indigné contre les barreaux de sa cage. Voyez ce qu'il tente dans les sciences naturelles ! Voyez encore cette nouvelle alliance qu'il a opérée et qu'il avance avec tant de succès entre les théories physiques et les arts; qu'il force d'enfanter des

prodiges pour servir les sciences! comment voudriez-vous que cet esprit général du siècle ne s'étendit pas jusqu'aux questions de l'ordre spirituel? et pourquoi ne lui serait-il pas permis de s'exercer sur l'objet le plus important pour l'homme, pourvu qu'il sache se tenir dans les bornes d'une sage et respectueuse modération?

LE COMTE.

Premièrement, M. le chevalier, je ne croirais point être trop exigeant si je demandais que l'esprit humain, libre sur tous les autres sujets, un seul excepté, se défendît sur celuilà toute recherche téméraire. En second lieu, cette modération dont vous me parlez, et qui est une si belle chose en spéculation, est réellement impossible dans la pratique : du moins elle est si rare, qu'elle doit passer pour impossible. Or, vous m'avouerez que, lorsqu'une certaine recherche n'est pas nécessaire, et qu'elle est capable de produire des maux infinis, c'est un devoir de s'en abstenir. C'est ce qui m'a rendu toujours suspects et même odieux, je vous l'avoue, tous les élans spirituels des illuminés, et j'aime rais mieux mille fois....

LE SÉNATEUR.

Vous avez donc décidément peur des illuminés, mon cher ami! Mais je ne crois pas, à mon tour, être trop exigeant si je demande humblement que les mots soient définis, et qu'on ait enfin l'extrême bonté de nous dire ce que c'est qu'un illuminé, afin qu'on sache de qui et de quoi l'on parle, ce qui ne laisse pas que d'être utile dans une discussion. On donne ce nom d'illuminés à ces hommes coupables, qui osèrent de nos jours concevoir et même organiser en Allemagne, par la plus criminelle association, l'affreux projet d'éteindre en Europe le Christianisme et la souveraineté. On donne ce même nom au disciple vertueux de saint Martin, qui ne professe pas seulement le Christianisme, mais qui ne travaille qu'à s'élever aux plus sublimes hauteurs de cette loi divine. Vous m'avouerez, messieurs, qu'il n'est jamais arrivé aux hommes de tomber dans une plus grande confusion d'idées. Je vous confesse même que je ne puis entendre de sang-froid, dans le monde, des étourdis de l'un et de l'autre sexe crier à l'illuminisme, au moindre mot qui passe leur intelligence, avec une légèreté et

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