jours, afin que le commissaire de Napoléon pût y faire son choix, beaucoup d'individus en profiterent pour les visiter et s'approprier tout ce qui étoit à leur convenance. Des soldats et des officiers supérieurs prirent part à cette spoliation. On cite un prince non-françois qui étoit au service de Napoléon, et qui satisfit à cette occasion son goût pour les arts et les curiosités. On le vit remplir plusieurs fois ses poches, et emporter publiquement, au grand scandale des assistans, une canne précieuse d'écaille. On n'a pu dresser le catalogue compiet de tous les objets volés de cette manière: nous allons en indiquer quelques-uns. Un grand coffre de 3 pieds et demi de long, artistement incrusté. Deux linges à dentelles, qui au sacre de Frédéric I", premier roi de Prusse, et de la reine Sophie-Charlotte, ont servi à essuyer le front de LL. MM. après l'onction, avec deux gâteaux qui avoient été distribués à la fête du couronnement, et qu'on avoit conservés comme des objets de curiosité pour les Prussiens, mais qui ne pouvoient, sous aucun rapport, intéresser les François. Le masque en cire, pris sur la figure de Frédéric II, deux heures après sa mort. Un jonc triangulaire des Indes, monté en or aux deux 1 'bouts, avec le monogramme de Frédéric I", en émail. Un jonc remarquable par son extrême légèreté, avec vde pomme en ivoire représentant un groupe de trois figures. Deux cannes transparentes d'écaille. Une boîte d'environ un pied, d'argent, et toute couverte à l'extérieur de grenats et autres pierres précieuses, avec une douzaine de pierres gravées en creux. Un noyau de cerise, sur lequel sont gravés 264 visages. Un noyau de pêche, sur lequel sont gravés en relief le crucifiement et une descente de croix. Cing bagues d'or et d'argent, dont deux avec pierres fines, ayant appartenu au premier roi de Prusse. Un bracelet de la reine Sophie-Charlotte. Une médaille d'or ornée de perles, en commémoration du siège de Vienne, de 1559. Deux petits visages en ivoire, chacun de la grandeur d'une lentille. Une boîte de fer ciselé, avec figures, incrustée d'ar-, gent. Une petite boîte d'or ornée de saphirs. Un couteau turc, avec un manche de lapis-lazuli, orné de neuf rubis. Très-petite boîte d'acier, renfermant une autre de la grandeur de deux lignes, dans laquelle se trouve un cachet aux armes de Brandebourg de la grandeur d'une lentille. Carte de la Silésie, de 2 pouces carrés, sous verre. Sept portraits en miniature. Pierre-le-Grand, le Grand-électeur, l'électrice Dorothée, etc. Deux grands tableaux en émail, dont l'un, en camaïeu, est un des premiers essais dans cet art; l'autre, belle copie de la famille de Darius, tableau de Lebrun. Un autre tableau représentant un sujet érotique. Un portrait de Luther dans sa jeunesse, en habit de moine Augustin. Quatre paysages en gouache. Deux volumes, grand in-folio, renfermant des peintures chinoises et indiennes, et les portraits debeaucoup de nababs et généraux célèbres; collection très-précieuse. Trois collections de représentations érotiques, partie peintes, partie en relief, ouvrages chinois. Une grande pierre circulaire d'un pied de diamètre, verte et demi-transparente, représentant en relief, sur une de ses faces, une ancienne idole indienne; ouvrage de la plus haute antiquité, et préciease pour la matière. Une idole indienne en basalte, de la plus haute antiquité. Dix à douze autres curiosités chinoises ou indiennes, objets de toilette, miroirs, souliers, etc. Deux figures chinoises de 2 pieds de hauteur, sculptées en bois, et vêtues en mandarin et en maudarine. Une tête de pipe, d'écume de mer sculptée, d'un volume extraordinaire. Un buste de buis, sculpté par Albert Durer, morceau précieux. Une têteen relief, sculptée en bois, par le même, avec son monogramme. Deux autres reliefs, du même maître ou de son école. Un onyx de deux pouces de diamètre. DEUXIÈME CLASSE. Statues et bustes, la plupart antiques, enlevés des chateaux royaux de Berlin, Charlottenbourg et Potsdam. STATUES ANTIQUES. Le soi-disant Antinoüs, ou plutôt un jeune athlète en bronze, haut de 4 pieds 2 pouces, une des plus belles statues en bronze de l'antiquité. Elle a été trouvée à Herculanum avant que les fouilles de cette ville souterraine fussent mises en activité. C'est le no 257 du catalogue du Musée de Paris. Marc-Aurèle, de marbre blanc, trouvée à Tivoli. Calliope assise, de marbre blanc, de 3 P. 6 p. de hauteur, provenant de la collection de Polignac. Les trois objets précédens ont été enlevés du château de Berlin. Hygie, de marbre blanc, de 7 P. de hauteur, trouvée en 1735 à Tivoli dans la maison de campagne de Marius, la même d'où l'on tira l'Apollon Musagète et les Muses qu'on voit, ou plutôt que depuis quel L que temps on ne voit plus au Musée de Paris. L'Hygie est le n° 265 du catalogue de ce Musée. Elle a été enlevée du château de Charlottenbourg. Antinous sous la figure du Dieu de la Santé, de marbre de Carrare, de 8 P. 2 p., le n° 268 du catalogue du Musée de Paris. Deux Victoires de marbre de Paros, de 5 P. 3 ouvrage romain. pouces, Les trois statues précédentes étoient anciennement placées devant le Palais-Neuf, à Potsdam. Dix statues antiques de marbre de Paros et de Carrare, de grandeur naturelle, connues sous le nom de groupe de Lycomède ce sont probablement Apollon et les Muses. Elles proviennent de la maison de campagne de Marius à Tivoli. Ce groupe a été rendu avant d'avoir été exposé à Paris. Il avoit été placé dans le temple des antiques à Sans-Souci. Une des filles de Niobé, de marbre de Carrare, 5 pieds 10 pouces. Julie, fille d'Auguste, de marbre de Carrare, 6 P. 2 p. La Joueuse aux osselets, de marbre de Paros, 4 pieds 1 pouce, le n° 272 du catalogue du Musée de Paris. Cette belle statue a été trouvée en 1730 à Rome sous les ruines du Mont-Coelius. Les trois statues précédentes étoient placées dans la galerie des tableaux à Sans-Souci. Enone, épouse de Paris, assise, de marbre, 3P. 6 p. Mercure, de marbre de Carrare, 5 pieds. |