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Le G.M. de Maillot donna le commandement du bataillon de chasseurs du cercle de Rézat au L. G. comte Preising: ce bataillon bivouaqua dans la forêt entre Nanci et Toul.

Le G. M. de Maillot fit bivouaquer un bataillon du deuxième régiment d'infanterie de ligne près de Champigneul et l'autre près de Frouard sur la route de Pont-à-Mousson. Le bataillon des grenadiers de la garde et le mier régiment d'infanterie de ligne prirent des quartiers à Nanci.

pre

Le régiment des gardes-du-corps de la brigade de grosse cavalerie entra à Nanci; le reste de la brigade cantonna sur la rive droite de la Meurthe, et posta près d'Alton un fort piquet d'uhlans pour couvrir son flanc droit et entretenir les communications avec le comte Lambert.

Le L. G. de la Motte s'avança avec la tête de sa division jusqu'à Mazerulle; la queué resta à Château-Salins.

-Le parc de réserve de la grosse artillerie passa à Champenon.

Le quartier-général arriva à Nanci. Le F. M. choisit cette position pour rester maître des rives de la Meurthe et de la Moselle, et enlever au général Rapp toute possibilité de se

retirer par la grande route de Paris, mais en même temps pour être à même, si les corps de Lecourbe et de Rapp marchoient contre lui, de pouvoir livrer bataille à l'un et à l'autre.

Du reste, le F. M. attendra dans cette position l'arrivée des armées autrichiennes et

russes.

L'armée resta le 29 dans les positions qu'elle avoit occupées la veille. Le lieutenant-colonel baron Cronegg, qui cerne le fort Marsal, fut attaqué par environ cinquante cavaliers et soixante hommes d'infanterie, formant partie d'un corps franc, sur un point qu'il occupoit avec trois compagnies : il chassa bientôt cette vile canaille ; mais il perdit un homme. Le commandant du fort resta dans cette occasion parfaitement tranquille. Un bataillon placé à Moyenwic par le lieutenant-général de la Motte avoit ordre de soutenir, en cas de besoin, les troupes devant Marsal.

Les troupes que le L. G. prince Charles avoit envoyées en reconnoissance par Baccarat vers Saint-Diez, et par Blamont jusqu'à Sarbourg, ne rencontrèrent pas l'ennemi, et ne purent même se procurer aucuns renseignemens sur ce qui le concernoit. D'après des nouvelles qu'on a reçues d'ailleurs, le général

TOME VI.

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Rapp s'est retiré sur Strasbourg, et vraisemblablement il se jetera dans cette forteresse. On somma ce jour-là le commandant de Toul; mais il donna une réponse peu satisfaisante.

Le 30, l'armée ne fit point de mouvement. On reçut la confirmation que le général Rapp s'étoit jeté avec son corps sur Strasbourg. Le F. M. donna au L. G. de Raglowich l'ordre de bombarder le fort Marsal dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, et de le forcer, s'il étoit possible, à se rendre. S. A R. le prince Charles reçut l'ordre d'entreprendre une forte reconnoissance sur Sarbourg, et de bombarder également cette ville, si elle ne se rendoit pas.

Le F. M. reçut l'ordre de former avec son armée l'avant-garde de la grande armée autrichienne et russe, de se rapprocher de l'armée angloise et prussienne, et de commencer ses opérations sur la Marne dans la direction de Paris. En conséquence, toute son armée se met le 1er juillet en mouvement pour se porter au-delà de Toul.

Le L. G. comte Tchernitscheff a mandë, en date du 1er juillet au matin, qu'un détachement de son corps avoit intercepté, entre Metz et Verdun, un courrier françois chargé de dépêches importantes, qui sont déjà arrivées au

quartier-général de l'armée bavaroise. On a amené en même temps un officier ennemi avec six chasseurs. D'après tous les rapports qu'on reçoit de ce corps, les routes de Paris sont couvertes de fuyards, et Laon, ainsi que Rheims ne sont occupés que par des troupes de cette espèce. Les villes n'ont, pour la plus grande partie, que de foibles garnisons de gardes nationales.

Le L. G. comte Tchernitscheff a passé dans la matinée du 29 la Moselle à la vue de la garnison de Metz. Il a continué le 30 juin et le

er

1o juillet sa marche sur Estein, afin de rétablir nos communications avec l'armée du Nord et de rompre celles de l'ennemi avec Paris. Il a reçu du F. M. l'ordre de se diriger sur SainteMenehould.

No XC.

Proclamation du général baron de Frimont, adressée aux François, le premier juillet

1815.

De grands évènemens ont eu lieu. L'homme qui, foulant aux pieds les traités, s'étoit ressaisi de l'autorité souveraine, vient encore une fois d'en abandonner les rênes. Il livre, au moment

du danger, la France à l'Europe, qu'il a provoquée; mais l'Europe n'est point l'ennemie de la France. Elle ne veut, pour sa propre sùreté, qu'y voir établir un gouvernement dont les maximes soient de nature à garantir la foi des traités. Nous arrivons comme des protecteurs pour comprimer les troubles intérieurs qui vous menacent, et pour appuyer les vœux que manifestera la nation.

Je n'userai de mes forces que là où je trouverai de la résistance. Vos armées ne doivent pas en opposer. Elles ont eu trop de gloire pour le bonheur de la France et pour le repos de l'Europe; elles peuvent, sans y porter atteinte, céder aujourd'hui à la supériorité des forces que la politique a coalisées contre la France; mais quel que soit le parti que suivra l'armée, je somme les habitans de rester sourds à la voix de ceux qui voudroient les mener à des combats inutiles.

Afin de fixer leur règle de conduite, je fais la déclaration suivante :

1o Je n'exigerai du pays que les objets nécessaires à l'entretien de mon armée. Toutes les réquisitions ou contributions arbitraires sont sévèrement interdites.

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