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Moutiers avec un détachement de troupes piémontoises, se réunit à lui. Le 28, l'attaque eut lieu sur deux colonnes : la première, sous les ordres du général d'Andézène, se dirigea sur Beaufort, vers les hauteurs de Conflans; celle du général baron de Trenk s'avança par la grande route dans la même direction. Le comte d'Andézène prit d'assaut la position retranchée de Vouton, et poursuivit l'ennemi jusqu'à Conflans et l'Hôpital, où il entra à la baïonnette; l'Hôpital fut pris et repris différentes fois, parce que l'ennemi s'y étoit renforcé. Le baron de Trenk attaqua avec vivacite l'ennemi sur la droite, le repoussa des hauteurs en avant de Conflans, que l'ennemi défendit avec beaucoup de valeur, jusqu'à la tête du pont, dont le général ordonna aussitôt l'attaque, sans laisser de repos à l'ennemi. Le brave régiment de Duca l'exécuta à la baionnette, et, malgré la défense vigoureuse de l'ennemi, il s'empara de la tête du pont; l'ennemi en la quittant, n'eut pas le temps de rompre le pont; nos troupes en profitèrent pour le poursuivre. Ce fait d'armes si glorieux pour les généraux de Trenk et d'Andézène, et si honorable pour les officiers et pour la troupe, nous a coûté beaucoup de monde. Le régiment de

TOME VI.

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Duca a eu quatre cents hommes tués ou blessés, parmi lesquels sont seize officiers.

N° XCV.

Rapport du lord Wellington, des 2 et 4 juillet

1815.

Gonesse, le 2 juillet 1815.

L'ENNEMI attaqua l'avant-garde du

corps du maréchal prince Blucher à Villers-Cotterets, le 28, mais le gros de l'armée étant arrivé, il fut repoussé avec perte de six pièces de canon et environ mille prisonniers.

Il paroît que ces troupes étoient en marche de Soissons à Paris, et qu'ayant été expulsées de cette route par les troupes prussiennes à Villers-Cotterets, elles prirent celle de Meaux. Elles furent attaquées de nouveau sur cette route par le général Bulow, qui leur fit cinq cents prisonniers et les repoussa au-delà de la Marne. Elles arrivèrent néanmoins à Paris.

L'avant-garde de l'armée alliée que je commande, passa

è, passa l'Oise le 29, et la totalité passa le 30; hier, nous primes une position, la droite sur la hauteur de Richebourg et la gauche sur la forêt de Bondy,

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Le feld-maréchal prince Blucher, après avoir pris le village d'Aubervilliers, ou des Vertus, dans la matinée du 30 juin, fit un mouvement sur sa droite et passa la Seine à Saint-Germain, à mesure que j'avançai; il aura aujourd'hui sa droite au Plessis-Piquet, sa gauche à Saint-Cloud, et la réserve à Versailles.

L'ennemi a fortifié les hauteurs de Montmartre et la ville de Saint-Denis, et par le moyen des petites rivières de Rouillon et de la VieilleMare, il a inondé le terrain au nord de cette ville; l'eau ayant été introduite dans le canal de l'Ourcq et le bord ayant été formé en parapet et en batteries, il a une forte position de ce côté de Paris.

Les hauteurs de Belleville sont aussi bien fortifiées, mais je n'ai pas appris qu'il eût été érigé aucuns ouvrages de défense sur la gauche de la Seine.

Ayant réuni dans Paris toutes les troupes restant après la bataille du 18, et tous les dépôts de toute l'armée, on croit que l'ennemi y a environ 40 à 50,000 hommes de troupes de ligne et de la garde, outre les gardes nationales, une nouvelle levée appelée les tirailleurs de la garde, et les fédérés.

J'ai beaucoup de plaisir à informer votre

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de

seigneurie que le Quesnoi s'est rendu à S. A. R. le prince Frédéric des Pays-Bas, le 29 juin.

Je joins ici la copie du rapport de S. A. R. à ce sujet, par lequel votre seigneurie verra avec satisfaction l'intelligence et l'énergie avec lesquelles le jeune prince a conduit cette affaire. Signé WELLINton.

Petit Vargnies, le 28 juin 1815.

Avant hier, j'eus l'honneur de recevoir la lettre de votre grâce, datée de Joncourt le 26 de ce mois, envoyée par le capitaine Cathcart, votre aide-de-camp que j'ai prié d'informer V. E. que le maréchal comte Rothaillier étoit arrivé le matin pour sommer la place au nom de Louis XVIII. Il entra en négociation avec le lieutenant-général Despréaux, gouverneur du Quesnoi. Mais il n'en résulta qu'une réponse très-singulière du gouverneur, d'après laquelle il me parut qu'il seroit possible de l'induire à capituler, et je me déterminai sur-le-champ à jeter quelques bombes et boulets dans la ville, et à faire avancer nos tirailleurs jusqu'au glacis, pour l'inquiéter dans tous les quartiers, dans la vue de faire quelque impression sur le commandant et d'essayer par ce moyen d'exciter à la révolte les gardes nationales et les habi

tans, qu'on disoit être bien disposé envers

nous.

D'après les renseignemens recueillis relativement aux fortifications, je ne vis aucune chance raisonnable de prendre la place à l'escalade, les fossés étant remplis d'eau, outre l'inondation qui avoit été faite. A onze heures du soir, je fis ouvrir le feu de cinq obusiers et six pièces de six sur la ville, et je continuai le feu jusqu'à trois heures. Au point du jour la ville fut en feu dans trois endroits à la fois, mais il fut promptement éteint. Quelques hommes furent tués dans la ville, et plusieurs furent blessés, ce qui paroît avoir produit exactement l'effet que je désirois. Hier au soir, le général Anthin, qui commande la brigade indienne, envoya au commandant un officier avec des propositions, conformes à l'autorisation que je lui avois donnée, et accompagnées d'une menace de bombardement et d'assaut.

Sur cela il a été entamé une négociation, qui s'est terminée ce soir par la signature de la capitulation suivante; savoir : qu'il enverroit un officier, avec un aide-de-camp du général Anthin, à Cambrai, pour constater le fait de la résidence du Roi de France dans cette ville, et

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