1804. - DOSSIER LEMAITRE, pièce n° 11 sur papier.

Le 21 vendémiaire an 13 (13 octobre 1804), Thomas Lechesne, entrepreneur, à la réquisition de M. Belin de Béru, « fait la visite d'une maison sise place de l'Eperon, qu'occupoit feu M. Fontaine, à l'effet d'estimer sa valeur actuelle, ainsi que de réparations,.... l'on peut compter cette maison de 1r ordre de notre ville..... J'ai également vu que le plus grand désagrément pour cette maison est le canal (1) qui passe le long du bâtiment, par où passent toutes les immondices de la ville qui répende une odeur très importune et qui peut être dangereuse à la santé........... »

Ouvrages (ou réparations) de seconde urgence..... Le canal à couvrir en toute la longueur en marches ou en maçonnerie estimé 600 francs.

« Il résulte des différentes visites que j'ai fait à ladite maison et à tout ce qui étoit occupé par M. Fontaine dans l'état qu'elle se trouve peut être estimée à et les réparations de 1re et 2° urgences à

Total.

34.000#

6.530#

40.530#.»

M. Fontaine vendit sa maison en 1805 à M. Belin de Béru:

DOSSIER LEMAITRE, pièce n° 21 sur papier.

« 26 avril 1806. Extrait des minutes du greffe du tribunal de 1r instance de l'arrondissement du Mans. »

Aujourd'huy est comparu M. Jacques-Louis Belin de Béru demeurant au Mans, section de la Liberté, lequel a déclaré qu'en sa qualité de tuteur institué par justice aux enfants mineurs de M. René Belin des Roches son frère, il a acquis de M. Pierre-Damien Fontaine, propriétaire demeurant ville de

(1) « De La Barillerie. » Voir le Plan de 1693, publié par M. TRIGER. Le devis du 21 août 1773 dit aussi : « l'aqueduc public le long du mur des

communs. >

La Flèche, et père de la dame de Sarcé, le 5 floréal an 13 (25 avril 1805), chez Me Martigné, notaire, par acte sous signatures privées, une grande maison située ville du Mans, place de l'Eperon no 2, compris un petit bâtiment donnant sur la rue de La Barillerie, et qu'il requiert le dépôt du contrat de

vente. >>

M. Fontaine ne quittait sans doute plus La Flèche, comme l'indique la pièce suivante :

1806. DOSSIER LEMAITRE, pièce n° 20 sur papier.

Expédition d'une procuration du 7 avril 1806 annexée à la minute d'un acte passé devant Me A.-H. Herbelin l'aîné, notaire impérial à Paris, le 2 février 1807. « Par devant Desvignes et Baratte,.... notaires impériaulx à La Flèche,.... M. Pierre-Damien Fontaine, propriétaire, demeurant en cette ville, a constitué pour son procureur général et spécial M. Louis-François-de-Salles de Sarcé, son gendre, propriétaire, demeurant à La Flèche, auquel il donne pouvoir de........... toucher et recevoir ce qui est et sera dû audit sieur Fontaine à tels titres que ce soit,.... comme aussi ledit sieur Fontaine ancien payeur de la 1re division du département de la Moselle, donne pouvoir audit sieur de Sarcé de suivre la liquidation de ses comptes auprès de la trésorerie et de la comptabilité générale..... Signé Herbelin, avec sceau. Suscription au dos : « à monsieur de Sarcé, hôtel du P(illisible), no 37, rue Neuve-Saint-Eustache (Paris). »

L'acte d'acquisition de l'hôtel (1) nous dit que « les enfants mineurs » étaient « Mile Marie-Adélaïde (ou Adèle) (née au Mans le 6 juin 1788, d'après Esnault, dans Nepveu de la Manouillère, t. II, pp. 172, 387) et Louis-René-François Belin des Roches, son frère unique, né le 12 novembre 1789 », et que « l'acte de dépôt du sous-seings fut dressé le 26 prai

(1) Etude Bachelier, successeur de Martigné.

rial an 13 (15 mai 1805) », et encore que « l'acquisition eut lieu moyennant 28.800 livres tournois. » Ces mineurs étaient issus de René Belin, seigneur des Roches, et de Perrine de Blanchardon, épousés au Mans le 22 mai 1787 (1), y décédés, Mme des Roches la première, le 22 février 1791, et son mari le 29 octobre 1802. En racontant la mort de M. Belin des Roches, Nepveu de La Manouillère dit : « Il a un garçon qui est du 12 novembre 1789 et qui est en pension au collège de Vendôme (2). » Je ne sais comment toute cette famille sortit saine et sauve des affres de la Révolution; ma grand'mère m'a raconté seulement que M. Belin de Béru dut payer successivement deux remplaçants militaires pour son neveu; mais les levées de Bonaparte étaient incessantes, et ses préfets, le général baron Auvray (23 nivôse an VIII-13 janvier 1800) et Derville-Maleschard (12 mars 1813), étaient intraitables. J'ai parlé de celui-ci dans les Mémoires du Capitaine Morin (3). — Quant au premier, sa réputation laisse à désirer.

Quoi qu'il en soit, le jeune Belin des Roches fut incorporé aux Gardes d'Honneur, et « fut tué à l'affaire de Reims le. 13 mars 1814, en défendant avec l'obstination du courage une batterie d'artillerie contre les Prussiens (4) ».

Le Dictionnaire de Larousse, édition de 1872, dit qu'« à l'affaire de Reims, le 3o régiment des Gardes d'Honneur, sous les ordres du comte Philippe de Ségur, enfonça un corps de cavalerie russe, et lui enleva quatorze pièces de canon. » 1814. << Mr Louis-René-François Belin des Roches est décédé le 13 mars 1814, laissant pour seule héritière Mme la

(1) Recherches sur la paroisse de Vallon, p. 216 MANOUILLÈRE, t. I, p. 193, t. II, p. 152, 245, 387.

(2) Célèbre collège, où plus tard Roger et Raoul de Montesson furent aussi élèves.

(3) Le Mans, Monnoyer, 1876.

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(4) R. DE MONTESSON, Recherches sur la Paroisse de Vallon, p. 216. NEPVEU DE LA MANOUILLÈRE, t. II, p. 208. Le Dictionnaire historique de BOUILLET donne à « l'affaire de Reims contre les Russes » la date du 17 février 1814.

marquise de Montesson, sa sœur, ainsi qu'il a été déclaré aux notaires soussignés. De sorte que Me la marquise douairière de Montesson s'est trouvée seule propriétaire dudit hôtel (1). »

Mais je retourne en arrière, car l'hôtel acheté par M. Belin de Béru, le 25 avril 1805, fut par lui affiché à louer la même

année :

1805.

DOSSIER LEMAITRE, pièce n° 10, imprimée.

« Journal, Affiches, Annonces, etc., du département de la Sarthe (n° 17) du lundi 25 frimaire an quatorze (2).

MAISONS A VENDRE OU A LOUER.

«... Une maison située sur l'Éperon, ci-devant occupée par feu Mr Fontaine, composée par bas d'un appartement avec alcove, cabinets, cuisine, office, 2 caves, cour, 2 remises et 2 écuries, puits, latrines, bûchers, jardin dans lequel se trouve un petit bâtiment avec sortie sur la rue de la Barillerie, une oisellerie et un cabinet verd (tonnelle en buis); au premier, anti-chambre, salon, salle, 2 apppartements, le tout parqueté, boisé et tapissé, cabinets et placards, et orné de glaces; au second, 8 chambres, dont 3 à feu, cabinets et placards est à louer pour Pâques prochain. S'adresser pour voir ladite maison au sieur Ragon, maison de M. de Béru, rue des Boucheries. >>

(A suivre).

Vte DE MONTESSON.

(1) Cahier de charges, vente de l'hôtel de Montesson, 1876-77, Origine de propriété. Etude Bachelier.

(2) 16 décembre 1805.

BIBLIOGRAPHIE

A. GROSSE-DUPERON. Le manoir de Torbechet. La chapelle du Hec. Mayenne, Poirier frères, 1905, in-12 de 85 pages.

Ce nouveau travail de M. Grosse-Duperon est illustré de deux planches et contient en appendice le Testament de Jean Viel, sieur de Torbechet, du 16 septembre 1639.

Les Annales Fléchoises et la Vallée du Loir, t. V, mai-juin 1905. Ch. DURGET, La Géographie et l'Histoire par la lecture des noms de contrées, lieux, etc. Lucien FOULET, Notes sur le Quintil Horatian

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de Barthélemy Aneau. A. ANGOT, La Communauté de Pincé. Louis CALENDINI, Deux Braves. Prise du Lude (9 juin 1815). Louis CALENDINI. Histoire de la Révolution à La Flèche. Ém.-L. CHAMBOIS, Aveux des commandeurs de Cogners à la châtellenie de SaintCalais (1465, 1474, 1506, 1520).

GABRIEL FLEURY.

Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome II. Mamers, 1905, in-8o de 341 pages, avec nombreuses planches.

Ce deuxième volume de M. Fleury renferme les notices suivantes : Le prieuré de Contres. Notes sur Antoine Le Corvaisier de Courteilles. Le testament de Marquentin de Closmorin, vicaire général du diocèse de Saintes. Le portail occidental de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers. L'instruction publique, avant et pendant la Révolution, à Mamers. L'abolition de la mendicité à l'assemblée de la généralité de Tours sous Louis XV1. Des portails romans du XII siècle et de leur iconographie. La Société populaire de Mamers pendant la Révolution. L'économiste Véron de Forbonnais dans le Maine.

P. LEOPOLD DE CHÉRANCÉ. La Bienheureuse J.-M. de Maillé. Paris, 1905, in-12 de 288 pages, avec une planche.

L'étude du P. Léopold de Chérancé constitue le XVIIe volume de la Nouvelle Bibliothèque franciscaine. C'est un livre d'édification mais qui n'exclut pas la critique historique et qui est en sensible progrès sur la vie de la même bienheureuse par MM. Bourassé et Janvier. JeanneMarie de Maillé appartient au Maine par son mariage, vers 1348, avec Robert, seigneur de Sillé-le-Guillaume. Les Manceaux liront donc ce volume avec le plus grand plaisir.

ABBÉ A. ANGOT. L'Épigraphie de la Mayenne.

Nous avons, le mois dernier, annoncé la mise en souscription de cet important ouvrage, considérable à la fois par son développement et par l'intérêt du sujet traité.

Rappelons encore une fois que l'Epigraphie de la Mayenne comprendra ;

lo La reproduction par les procédés photomécaniques (voir le spé