«2° Que dans la première il seroit donné, d'une manière intelligible, la promulgation des loix ; « 3° Que cette première séance auroit lieu sur les neuf à dix heures du matin; «4° Que tous les citoyens et individus résidant en cette commune seroient tenus d'y paraitre sous peine d'être regardés comme contraires aux principes de la Révolution et traités comme tels; «< 5° Que le signal du rassemblement général seroit donné par le son de la cloche en plain-vol; « 6° Que la seconde séance auroit lieu sur les trois heures du soir; «7° Que dans cette dernière séance seroit donné lecture. des correspondances et nouvelles politiques qu'on pourroit se procurer, le récit des traits héroïques qui immortalisent leurs autheurs et enfin les instructions nécessaires et propres à républicaniser les citoyens ; « 8° Que dans cette séance chacun auroit le droit de faire les représentations qu'il jugeroit convenable à l'intérêt général et particulier, sans cependant pouvoir manifester ses intentions sans au préalable avoir obtenu la parole du président; «9° Arrête en outre que dans le cas où quelques mal intentionnés se permettroient de troubler l'ordre et la tranquillité qui doit régner dans ces assemblées paternelles, soit en y entrant pris de boisson ou autrement, ils seront à l'instant conduits, sous les ordres du président, à la maison de détention sise dans le local de la maison commune; « 10° Arrète encore que lorsqu'il sera nécessaire de se servir des voies de rigueur contre quelques-uns le président ne pourra prononcer son arrestation sans avoir consulté l'assemblée qui, dans tous les cas, décidera à la majorité des voix » (1). Le 20 prairial de la même année (8 juin 1794), la municipalité (2) se transporta « en corps, décorée de ses marques (1) Archives de la fabrique de Mézières-sous-Ballon, 2e registre des délibérations de la municipalité. (2) R. Guy, maire, Girard, agent national, Foussard, F. Yzeux, P. Bon distinctives, au temple de la Raison, où tous les citoyens étaient assemblés à l'effet de célébrer la fête consacrée à l'Être suprême, conformément aux dispositions de la loy Elle se plaça au centre de l'assemblée. Un de ses membres monta à la tribune et donna lecture du rapport du citoyen Robespierre, membre du Comité du Salut public, relatif à l'institution des fêtes nationales. Il promulgua ensuite les lois parvenues dans le courant de la décade précédente, puis invita << tous les citoyens à se livrer aux transports de reconnoissance envers l'autheur de la nature qui, chaque jour, ne cesse de nous prodiguer ses faveurs. « Le peuple, électrisé par les sentimens de la plus vive reconnoissance, pénétré de la vérité de l'existence de l'Etre suprême et de l'immortalité de l'âme, rendant grâce à la Convention nationale d'avoir bien voulu consacrer d'une manière non équivoque cette grande vérité », se livra« tout entier à bénir par des himnes et l'autheur de la nature et la Convention nationale » (1). Le 2 thermidor suivant (20 juillet 1794), le Conseil général de la commune décide de mettre à chacune des portes « du temple de la Raison deux gardes pris dans la garde nationale, les jours de décade et autres jours où il y aura des grandes assemblées, afin de maintenir le bon ordre » (2). L'église ne servit pas toutefois qu'à ces réunions. Le 23 brumaire an V (13 novembre 1796), les habitants de la commune s'y assemblèrent et chargèrent René Denis, l'un d'eux, « de gérer les affaires pour l'exercice paisible de la religion catholique, de recevoir l'argent provenant tant des bans qu'autrement et de payer les dettes qu'occasionne la dépense pour l'entretien tant de l'église que de l'exercice du culte » (3). (1 suivre). H. BRIARD. temps, Chassais, F. Cosme, Galicher, officiers municipaux, Cureau, secrétaire-greffier. (1) Archives de la fabrique de Mézières-sous-Ballon, 2e registre des délibérations de la municipalité. (2) Idem. (3) Idem. MAITRE FRANÇOIS GUILLOCHON CURE DE LA FERTE-BERNARD CONTRE SES MARGUILLIERS Louis Froger, curé de La Ferté-Bernard, docteur en Sorbonne, mort en 1713, fut enterré dans le choeur de son église le 25 décembre. Il eut pour successeur François Guillochon, prêtre, docteur en théologie, qui gouverna la paroisse jusqu'au 25 décembre 1765, date à laquelle il transmit sa cure à son vicaire Jean-Claude Bellenfant, maître ès arts en l'Université. de Paris (1). Guillochon était, parait-il, un homme d'esprit. Au dire de l'abbé Charles (2), il soutint, au cours de sa longue carrière, plus d'une lutte contre ses marguilliers. C'est vraisemblablement à lui qu'il faut attribuer la pièce satirique suivante, motivée par le déplacement, dans l'église de La Ferté-Bernard, par l'autorité des marguilliers, d'une statue de sainte Geneviève, remplacée par celle de saint Crespin. Le morceau est mordant et il met en évidence ce fait que les curés de l'ancien régime devaient compter avec leurs marguilliers et qu'ils devaient souvent s'incliner devant l'autorité des représentants officiels de leurs paroissiens. (1) Inventaire des Archives de la Sarthe, t. I, IIe partie, p. 180. (2) Hist. de la Ferté-Bernard. Requeste de sainte Geneviève à MM. les Marguilliers de l'église de La Ferté-Bernard. Vous qui de cette église avez les premiers rangs (1), Des cloches, des sonneurs, des bedeaux, des sacristes, Les morceaux de ce pain beny par le doyen, Pour n'avoir aux honneurs jamais aucune part. Mais quel est donc ce saint qui se quarre en ma niche? En miracle, en crédit sera t'il done si riche! Occupe t'il un rang si brillant dans les cieux, 1) Les marguilliers. Et leur faire éprouver d'agréables saisons ? Pourquoy done aujourd'huy te donner tant d'éclat ? Je ne le sçais que trop, je les tais par prudence, |