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les métairies de Champroux, alias de La Grande-Charbonnerie, et du Chêne (1), et le pré de Saint-Lomer, d'une conte

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par Patri de Sourches, seigneur de Saint-Aignan, et Guiburge, sa mère. Saint Bernard y envoya des religieux de Citeaux pour la peupler, deux ans avant sa mort. Sa porte d'entrée est la seule partie de sa construction primitive actuellement subsistante.

(1) Thomas de Ponthouin, dans la seconde moitié du XIIe siècle, céda la terre de Champroux (Campi Rufi), pour 40 livres mansaises, aux religieux. de Tironneau, qui en payèrent alors 25 s. à dame Guiburge de Chaourses et 5 s. à Massilius, son fils ainé, pour prix de leur ratification de ce don, comme seigneurs suzerains. Champroux, alias La Charbonnerie, était loué en 1474 aux époux André Le Charbonnier et Michau Belin, pour 10 livres 8 s. tournois, 2 poules, 3 chapons et 12 fromages par an; en 1634, à Jean Genvresse, pour 460 livres tournois, 30 livres de beurre salé et 6 chapons; en 1748, à Pierre Renard, pour 1.900 livres en argent, 20 livres de beurre frais et 2 chapons, et, à titre de pot-de-vin, une charretée de bon foin de deux

nance de cinq hommées; les Jacobins du Mans, le bordage de La Goulottière ; la collégiale Saint-Pierre du Mans, la métairie de La Nicolerie;

le Chapitre de Saint-Michel du Mans, le parc Beurier, d'une étendue de trois journaux et demi ; les Ursulines du Mans, les bordages du Buron et des Gilauderies, et la métairie de La Grande-Coudraye; les dames de la Visitation du Mans, les bordages de La Frogerie, de Guélaudin et de Maupertuis, et la métairie du Puizard ; la fabrique de Congé sur-Orne, le pré des Evayes (une demi-hommée) et un jardin ; — la chapelle de Saint-Aignan, le pré Bourreau (deux hommées et demi); chapelle du château de Vernie, la métairie de Fourniquet; la cure de Saint Cosme-de-Vair, le champ du Sainfoin (un journal); — l'hôpital du Mans, le champ des Ardents (sept quarts de journal); - l'hôpital de Ballon, le bordage de La Maison-Dieu; l'hôpital de Marolles, les bordages de Laitre et du Mesnil; - et l'hôpital de Mamers, le bordage de Courbe-Fosse.

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Tous ces biens furent vendus comme biens nationaux en 1791, 1792, 1793, 1794 et 1795.

VI

COMBAT DU TERTRE DE GRIP.

INCENDIES DE BAL

LON EN 1705 ET DE MÉZIÈRES EN 1767.
VATIONS AGRICOLES ET MÉTÉOROLOGIQUES.

OBSER

Au commencement de mai 1432, le jour même du combat de Vivoin, une troupe de paysans ennuyés des ravages continuels des ennemis et commandés par le seigneur de La Rochefoucauld, attaqua au pied du tertre de Grip, dans la lande de

mille pesant. La métairie du Chesne était baillée à trois vies, en 1450, à Jean Maurée, pour 4 livres tournois, 2 poules et 2 chapons; et en 1687, avec celle de Champroux, à Yves Graflin, pour 700 livres en argent, 2 poids de beurre et 12 chapons paillers (Archives de la Sarthe, H. 977 et 988).

Mézières-sous-Ballon, une bande anglaise aux ordres de John Falstaf, qu'elle poursuivait depuis déjà quelque temps. Le choc fut si imprévu et si violent qu'au bout d'une heure, les Anglais furent culbutés et forcés de fuir, « laissant le champ de bataille couvert de morts » (1).

Vers 1830, on trouva dans les sables du tertre de Grip des pièces de monnaie en or sur lesquelles aucun auteur n'a donné de renseignements (2). Peut-être étaient-elles contemporaines de ce combat?

Les registres de l'état civil de Mézières commencent en 1700. Ils renferment plusieurs notes historiques intéressantes, entre autres celles-ci :

« Le 29 août 1705 est arrivé un incendie en la ville de Ballon », qui a « réduit en cendres cinquante maisons du milieu de la ville; plus de soixante familles » sont ruinées. La perte se monte « à 300.000 livres, suivant l'estimation des experts ». Trois personnes ont péri (3) dans l'incendie (4).

Cet incendie, dù à l'imprudence de chaudronniers, éclata à la Croix-Verte à trois heures après midi. Il consuma environ cinquante maisons, l'hôpital et une bibliothèque estimée 4.000 livres, les halles et une partie de l'église. Le curé de Ballon prit le Saint-Sacrement et l'emporta par la GrandeRue. « Le feu s'étant déjà étendu à l'embouchure de la rue Neaufle», il fut obligé de s'en revenir par la rue Puet et de rentrer au presbytère par les jardins. La perte des bâtiments fut estimée à 400.000 livres, et la perte des effets à 80.000 livres (5).

(1) Blondeau, Portraits des hommes illustres de la province du Maine. Le Guicheux, Ambroise de Loré. Le Mans. Leguicheux-Gallienne, 1879,

p. 38.

(2) Pesche, Dictionnaire statistique, etc., t. IV, p. 101.

(3) Deux hommes et une femme (Reg. de l'état civil de Courcebœufs). (4) Archives de la mairie de Mézières (Reg. de l'état civil).

(5) Registres de l'état civil de Ballon.

« Le 18 février 1767, le feu prit en la grange du presbitaire, qui fut toute consommée, sans sçavoir comment cela arriva, sinon par le four où l'on broyoit. Le bourg auroit brûlé sans le secours du monde qui s'y trouva. Le feu y prit en trois maisons, chez François Sauleau, dit Fianso, chez Pierre Poirier, du côté du cimetière, et chez Jean-François Beauclair. Grâce à Dieu il n'arriva que la peur. La grange fut rebâtie la même année par les soins de M° François Poilvilain, curé de ladite paroisse, doyen rural de Ballon ».

<«< En l'année 1767 les vignes n'ont rien produit, et point de fruit, si bien que le vin vieil valoit, en 1768, 250 livres, le cidre 60 livres, toutes les denrées fort chères; le vin nouveau, qui étoit verd et qu'on avoit peine à boire, valoit 100 livres, en ayant cuilli en très petites quantités ».

« Le 25 décembre 1767 est venu un froid si vif,... jusqu'au 6 janvier inclusivement, que l'on ne pouvoit plus avoir de farine et que plusieurs » personnes en sont mortes. Ce « froid a été aussi grand » que celui de l'année 1709 (1).

VII

LA RÉVOLUTION

Le 1er mars 1789, à la requête de Louis Cureau, leur procureur-syndic, les habitants de Mézières s'assemblèrent à la grande porte de l'église ès personnes de Jean-Louis Martineau, notaire royal à Mézières et syndic de la municipalité de cette paroisse, François Cosme, greffier, Jacques Chassais, René Guy, Jean Girard, Michel Bretton, Marin Bouchigny, Michel Bouttier et Michel Cosme, officiers municipaux, et de François Besnier, Etienne Chereau, Charles Beaufils, Pierre Bouvet, Pierre Bontemps, Jacques Justice, François Touzard, Denis Renard, François Yzeux, François-Honoré Touzard, André Gesbert, Julien Yzeux, Pierre Poirier, Joachim Guit

(1) Reg. de l'état civil de Mézières-sous-Ballon.

ton, Servais Touzard, Sébastien Sauleau, Pierre Sauleau, Pierre Denis, Joseph Vannier, Gervais Le Mesle, Louis Gaignerie, Louis Passe, Michel Rebrassé, Michel Couson, Pierre Guitton, Jacques Lamoureux, Charles Beaufils, Jean et Jean Hardouin, et Jean Tison, et rédigèrent leurs « doléances, plaintes et remontrances ».

La paroisse de Mézières-sous-Ballon, disent-ils, est une des plus malheureuses et des plus accablées de la sénéchaussée du Maine, «< tant par la médiocrité et même la perte des récoltes de plusieurs années consécutives, par la mortalité de leurs bestiaux qui faisoient leur principale ressource, que par la reconstruction de leur église qui étoit tombée en ruines ». Presque la moitié des biens-fonds de la paroisse << appartient au clergé et à la main morte ».

La paroisse « n'ayant aucunes communications aux grandes routes, ny aucuns débouchés favorables par rapport aux mauvais chemins, il ne s'y fait aucun commerce dans quelque genre que ce soit, sans pouvoir trouver de moyens d'y en établir en sorte que les seuls ouvrages auxquels on puisse employer les pauvres, qui y sont en très grand nombre, se réduisent aux travaux ordinaires de la campagne, qui ne sont pas suffisants, à beaucoup près, pour fournir leur subsis

tance ».

(A suivre).

H. BRIARD.

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