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la Vendée. Mesures d'indulgence en faveur des émigrés. Lyon particulièrement protégé par le Consul. Son administration intérieure. Instruction publique. Fourcroy. Codes civil et criminel. Progrès de l'admiration et de la flatterie. Consulat à vie, Concordat. Préparatifs contre l'Angleterre. Camp de Boulogne. Considérations générales sur le gouvernement consulaire.

Progrès de la puissance de Napoléon, et constitution impériale. Naissance et progrès du despotisme militaire. Tribunaux spéciaux. Procès et jugement du général Moreau. Autres attentats. Sous quel point de vue on doit juger la conduite du Sénat et du Corpslégislatif. Politique de Napoléon envers la cour de Rome. Son sacre. Observations sur le rôle que le Pape joua à Paris. Activité dans les ports inspectés par l'Empereur. Alarmes en Angleterre. Son voyage en Italie. Il met sur sa tête la couronne des Lombards.

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Guerre contre l'Autriche. Belle et glorieuse campagne, couronnée par le traité de Presbourg. Gouvernement militaire. Ses effets politiques et moraux. Développement du plan de Napoléon. Conseil d'Etat. Confédération du Rhin. Guerre contre la Prusse. Traité de Tilsitt. Nouvelle organisation du Corps. législatif. Politique modérée de Napoléon à cette époque. Suppression du Tribunat. Dans l'intérieur il protége les sciences et les savans, les lettres et les beauxarts.. Nouveaux accès de son ambition. Invasion de l'Espagne; captivité du Roi et de sa famille. Détails sur ce grand événement, Joseph roi d'Espagne; le prince Murat roi de Naples. Dernière guerre contre l'Autriche. Illusion et décadence de Napoléon. Son alliance avec l'Autriche. Son mariage avec l'archidu

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chesse Marie-Louise. Réflexions sur cet événement. - Progrès de la servilité. Symptômes de tyrannie. Les spectacles, les arts, la presse, tout est asservi. De l'Angleterre. Impuissance et danger des mesures prises contre elles par Napoléon. Guerre contre la Russie, et par quels motifs. Etat militaire de Napoléon. Son entrée sur les possessions russes. Ses fautes. Sa politique à l'égard de la Pologne. Conquête de la Lithuanie. Victoires de l'Empereur. Incendie désastreux de Moscou; retraite plus désastreuse de l'armée française. Retour de Napoléon à Paris.

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Sa dernière armée; sa dernière campagne; ses vaines négociations pour la paix. Son abdication forcée. Conséquence de la révolution la plus inattendue. Réflexions sur le sort que doivent éprouver les princes dont la politique est en opposition avec les lumières du temps, les dispositions des peuples et les convenances locales. - De l'abdication de Bonaparte et du traité de Fontainebleau. Motifs secrets de cette abdication. Bonaparte dans l'île d'Elbe; de quelle considération il y pouvoit jouir. Son projet de retour en France. Des causes sur lesquelles il fonde le succès de son entreprise. Son plan; son débarquement à Cannes; sa conduite à Grenoble, à Lyon; sa marche triomphale jusqu'à Paris. Juste appréciation du parti qui se montra en faveur de Bonaparte; ses proclamations; sa persévérance dans son despotisme militaire, prouvée par le désaveu de ses proclamations populaires. Publication de l'acte additionnel; convocation des colléges électoraux, sous le titre spécieux du Champ-de-Mai. Vues secrètes de Bonaparte. Chambre des représentans; sa composition; ses principes; sa conduite; sa résolu

tion d'opposer une inflexible résistance au despotisme de Napoléon. Organisation de l'armée; son départ. Batailles de Fleurus et de Waterloo. Déroute de l'armée. Départ de Bonaparte; son retour à Paris; son abdication en faveur de son fils; erreurs des chambres à ce sujet. Gouvernement provisoire; sa dissolution et celle des chambres en présence des armées alliées. Capitulation. L'armée française stationnée au-delà de la Loire, et rentrée du Roi à Paris.

1798.

CHAPITRE PREMIER.

Coup-d'oeil rapide sur le caractère du général Bonaparte, et sur la situation de la France après les guerres d'Italie; expédition d'Égypte; motifs de cette colonisation civile et militaire; retour du général Bonaparte; conjectures à ce sujet.

Le plan de l'Essai historique et critique sur la révolution de la France, tel qu'il fut imprimé en 1810, embrasse une période de quinze années. Je considérai la journée du 18 brumaire comme la solution de ce grand problème politique, et comme une barrière qu'il étoit dangereux de franchir. Mon respect pour la vérité me prescrivoit cette réserve. On ne la dit ni utilement ni impunément sous le règne d'un prince

qui la craint et qui la hait. Si la louange est une justice, l'adulation est une bassesse. Quel salaire un historien peut-il préférer à son honneur, à l'indépendance de sa pensée? Celui qui a sacrifié sa propre estime, n'éprouve-t-il pas le cruel tourment d'éviter sa conscience, et la crainte de se reconnoître sous les traits odieux qui sortent de son pinceau?

Toutes choses sont changées. Napoléon, sa magistrature consulaire et son règne impérial sont entrés dans le domaine de l'histoire. Je tracerai le tableau des grands événemens qui ont rempli ces deux époques. Sa politique réfléchira son étonnant caractère. Mais un homme qui, entouré de souverains, a long-temps paru occuper seul le théâtre des batailles, et fixer l'attention des peuples; qui, nous apparoissant comme un phénomène, a joué les grandeurs et la domination, comme s'il étoit plus élevé que les trônes, ne peut être bien peint que par lui-même. Cet épisode répandra non moins d'intérêt que d'éclat sur le tableau général de la révolution, dont il est en quelque sorte l'œuvre, dont il a feint d'être le modérateur, et qu'il a pu, presque sans effort, asservir à son génie. Nous le verrons maîtriser les passions contraires qu'elle a allumées en concentrer, en diriger à son gré tous les mouvemens, et lui assigner pour dernier terme l'é

lévation de sa famille sur des trônes conquis, l'Europe courbée sous son redoutable despotisme.

Ses premières institutions auront promis un grand homme; ses dernières campagnes n'offriront au monde que l'exemple de la témérité et de l'orgueil punis. Il restera du général français, du Consul, du premier potentat du monde, un héros d'invasion, qui ignora ou connut mal l'art des retraites, l'art des Xénophon, des Fabius, des Turenne, des Moreau ; et, conquérant détrôné, sans jamais avoir été vaincu, ses contemporains même lui assigneront une place parmi ces fléaux suscités par la Providence pour opérer dans l'ordre politique et moral les effets que dans les régions de l'air produisent les tempêtes (1).

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(1) On a mis dans la bouche de Napoléon une jactance qui lui convient, si elle est supposée : « Je ne voudrois de Louis XIV pour pas aide-de-camp». On dit aussi qu'il ne souffrait pas d'être comparé aux capitaines du dix-septième siècle. Combien a-t-il dû s'offenser de l'être à Moreau, qui avait appris de ces grands hommes à éviter des combats douteux, à ne pas verser sans nécessité le sang de ses soldats. Bonaparte souffroit tout au plus le parallèle entre César et lui. Comme César, Bonaparte a passé le Rubicon; mais avec cette différence que Rome ayant à choisir entre deux grands hommes, le vainqueur des Gaulois, en tournant à son avantage, une

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