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humectée, pousse un rejeton qui se multiplie dans la suite, et se partage en plusieurs branches. En voici des exemples.

Pline rapporte qu'un plane de l'île Antandros', qui avoit quinze coudées de haut et quatre aunes de tour, ayant été raboté de tous côtés, revint en sa première verdeur, et vécut encore long-temps. Antandri platanus etiam circumdolatis lateribus restibilis spontè facta, vitæque reddita, longitudine quindecim cubitorum, crassitudine quatuor ulnarum.

Le même auteur' dit qu'on a vu un olivier brûlé entièrement qui revéquit, et des figuiers qui, rongés tout autour par les sauterelles, germèrent. Oliva in totum ambusta revixit, et derosæ à locustis ficus germi

navere.

Lorsqu'on dit que cet olivier étoit entièment brûlé, il ne faut pas croire qu'il eût été réduit en cendres, puisqu'il revéquit, mais seulement qu'il avoit été brûlé de tous les côtés jusqu'à une certaine profondeur.

Théophraste, au c. 19 du livre 4 de son Histoire des plantes, raconte qu'à Stagire, dans l'académie, un peuplier blanc qui étoit tombé ressuscita.

Liv. 16, ch. 32.- Liv. 17, ch. 38.

Licetus, dans le septième chapitre du troisième livre de son traité de his qui diù vivunt sine alimento, nous raconte qu'il avoit vu, dans le jardin de son oncle, un tronc d'olivier, plus de dix ans après avoir été coupé, séparé de ses racines et de ses branches, élevé de terre et cloué sur deux appuis de bois, proche d'un puits, reverdir, jeter des fleurs, etproduire des fruits la même année, et plusieurs autres depuis.

Jules-César Scaliger, dans la cent quarantième de ses exercitations contre Cardan, rapporte que, dans un coin de son jardin, où il avoit arraché une acanthe, dont il ne parut aucune trace pendant huit ans, il la vit renaître et pousser, ce temps-là passé, comme auparavant, assez près du même lieu.

Les formes des plantes, dit Sennert, ne sont pas péries toutes les fois qu'on les juge telles; mais quelquefois celles que l'on croyoit détruites sont seulement cachées, et retournent sous leur première figure ou sous une autre. Formas plantarum non semper quandò putantur periise1, sed quæ abolitæ putabantur aliquandiu delitescere, et postliminio in vitam redire, seu sub pristino, seu sub alio schemate.

Il n'est pas besoin, pour que la préférence

1 Ad Hypom. Physié., 5, cap. 7.

que

Job donne aux arbres sur l'homme, au sujet de la durée de la vie, soit juste, que tous les troncs morts revivent et poussent des rejetons; il suffit qu'il s'y en trouve assez souvent à qui cela arrive, tandis qu'il n'arrive jamais à l'homme mort de renaître ainsi, Ajoutez encore la prérogative que les arbres vivants ont sur nous, de se donner de nouvelles branches lorsqu'on les a privés de celles qu'ils avoient, avantage que l'homme n'a pas, à qui il ne revient point de nouvelle jambe, ou de nouveau bras, pour ceux qu'on lui a coupés.

Dieu dit à Job:

Baleine.

v. 20. Pourrez-vous enlever léviathan avec l'hameçon', et lier sa langue avec une corde? ou, selon l'hébreu, pouvez-vous tirer léviathan hors de l'eau avec l'hameçon, ou le prendre par la langue?

21. Lui mettrez-vous un cercle au nez, et lui percerez-vous sa mâchoire avec un anneau? ou selon l'hébreu, passerez-vous un jonc dans ses narines, et lui percerez-vous la mâchoire avec une épine?

v. 24. Vous jouerez-vous de lui comme d'un

* Ch. 40.

oiseau, et le lierez-vous pour servir de jouet à vos servantes?

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Dieu représente ici la prise de la baleine, disent les incrédules, comme une chose qui est au-dessus des forces de l'homme, ce qui est démenti par l'expérience; car depuis qu'au quinzième siècle nos Basques eurent le courage d'aller à la pêche des baleines on en a pris et l'on en prend encore chaque année un trèsgrand nombre.

Réponse. Dieu fait ici une opposition des poissons communs avec la baleine. Après avoir supposé que ceux-là sont pris avec l'hameçon et qu'on peut les conserver vivants, il dit, par une interrogation qui vaut une négation, que l'homme ne pourra pas ainsi traiter la baleine; qu'il ne pourra la conserver vivante comme on conserve les autres poissons. Tout cela est encore vrai aujourd'hui, et le sera toujours; car si l'on prend des baleines ce n'est point à l'hameçon: on ne les prend pas vivantes, mais mortes ou mourantes. Ainsi l'expérience ne contredit point l'Ecriture, qui n'assure pas que l'on ne peut point prendre de baleines; mais qu'on ne peut les prendre à l'hameçon, qu'on ne peut les prendre vivantes.

Nous allons prouver ce que nous venons de dire en rapportant, d'après M. Deslandes, la manière dont on fait la pêche des baleines,

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qui, comme on le verra, seroit mieux appe

lée chasse.

« On envoie un vaisseau avec cinq ou six >> chaloupes dans le lieu de la mer où se fait » le passage des baleines. Le bâtiment se tient >> toujours à la voile, et l'on suspend à ses cô»tés les chaloupes armées de leurs avirons. » Un matelot attentif est en vedette au haut » du mât de hune, et dès qu'il aperçoit une >> baleine, il crie: Baleine, baleine. L'équi» page se disperse aussitôt dans les chaloupes, » et court, la rame à la main, après la baleine » aperçue. Celui qui doit lancer le harpon se » met en avant de la chaloupe, et court de » grands risques, parce que la baleine, ayant » été blessée, donne de grands coups de queue » et de nageoires qui tuent souvent le harpon>> nier, et renverse la chaloupe trop foible pour » lui résister quand on l'a harponnée. Or >> l'adresse consiste à le faire dans l'endroit le » plus sensible, et lorsque cette opération » est faite, la baleine prend la fuite et se » plonge dans la mer. On file alors les funins >> mis bout à bout, et la chaloupe suit. D'or» dinaire l'animal revient sur l'eau pour res» pirer et rejeter une partie de son sang; la » chaloupe s'en approche au plus vite, et l'on » tâche de le tuer à coup de lance et de dards, » avec la précaution d'éviter sa queue et ses » nageoires, qui feroient de mortelles bles-,

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