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l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment.

30. Laissez croître l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l'ivraie, et liez-la en petites gerbes pour brûler; mais amassez le froment dans mon grenier.

24. Simile factum est regnum cœlorum homini qui seminavit bonum semen in agro

suo.

25. Cùm autem dormirent homines, venit inimicus ejus; et superseminavit zizania, in medio tritici, et abiit.

26. Cùm autem crevisset herba, et fructum fecisset, tunc apparuerunt et zizania.

27. Accedentes autem servi patris familias dixerunt ei: Domine, nonne bonum semen seminasti in agro tuo? Unde ergo habet

zizania?

28. Et ait illis: Inimicus homo hoc fecit. Servi autem dixerunt ei: Vis, imus, et colligimus ea?

29. Et ait: Non, ne fortè, colligentes zizania, eradicetis simul cum eis et triticum.

30. Sinite utraque crescere usque ad messem ; et in tempore messis, dicam messoribus: Colligite primùm zizania, et alligate ea in fasciculos ad comburendum; triticum autem congregate in horreum meum.

Jésus-Christ, disent les incrédules, avance une fausseté dans cet endroit. L'ivraie ne se sème point; elle se forme des grains du froment même, qui s'altèrent dans la terre. Ainsi on ne peut sans erreur supposer qu'on ait semé de l'ivraie sur du froment.

Réponse. Il y a deux espèces d'ivraie une qui est formée par les grains de froment qui s'altèrent dans la terre et se convertissent en ivraie. Cette ivraie a la tige et les feuilles du froment, quoiqu'un peu plus rudes; elle germe et croît en même temps que le bon grain. L'autre espèce d'ïvraie est une graine particulière qui, par sa tige, ses feuilles et son fruit, est bien différente du froment. Pline parle de cette espèce au livre 18, chap. 17, où il la décrit ainsi : L'ivraie est un grain fort petit qui sort d'une écorce pointue ou piquante. Le pain où il y a de ce grain fait tourner la téte. Eræ granum minimum est in cortice aculeato; cùm est in pane celerrimè vertigines facit. Théophraste fait mention de ces deux espèces d'ivraie'; car après avoir parlé de l'ivraie qui se forme de la corruption des grains de froment, il parle d'une ivraie sauvage qui ne peut être que celle qui vient naturellement d'une graine qui lui est

'Dodoens, Histoire des Bleds.
'Histoire des plantes, c. 8.

propre. Ces deux espèces portent le nom d'ivraie, parce que le pain de l'une ou de l'autre cause des vertiges de même que l'ivresse.

Jésus-Christ, dans sa parabole, parle de la seconde espèce d'ivraie, puisqu'il parle d'une ivraie qui se sème, celle de la première espèce ne se semant point, n'étant qu'une corruption du froment semé. C'est ainsi que les déistes, en voulant accuser Jésus-Christ d'ignoque montrer la leur.

rance, ne

font

Le grain de senevé.

Les grains de pavot,

de rue,

de

de sauge, basilic, sont moins gros que celui de senevé. Comment donc, disent les incrédules, JésusChrist a-t-il pu assurer dans une de ses paraboles que celui-ci étoit la plus petite de toutes les semences?

Maldonat répond que dans les paroles du Sauveur il faut suppléer le mot une, parce que ce terme est assez souvent sous-entendu dans les livres de l'ancien et du nouveau Tes

tament. Ainsi le Sauveur n'a pas dit que le grain de moutarde étoit la plus petite, mais une des plus petites de toutes les semences.

Cette explication lève la difficulté. Il seroit à souhaiter que ce savant interprète eût apporté quelque preuve pour en montrer la

solidité. Nous allons suppléer à ce qu'il a omis.

Genèse, c. 8, v. 4. Sur les montagnes, selon l'hébreu, pour sur une des montagnes.

2e liv. des Rois, c. 1, v. 25. Sur vos hauteurs, selon l'hébreu, pour sur une de vos hauteurs.

Job, c. 21, v. 52. Il sera conduit aux sépulcres, selon l'hébreu, pour à un des sépulcres.

Esdras, l. 2, c. 6, v. 2. Dans les villages, selon l'hébreu, pour dans un des villages. Psaume 1, v. 5. Au bord des ruisseaux, selon l'hébreu, pour au bord d'un ruisseau. Zacharie, c. 9, v. 9. Sur le petit des ánesselon l'hébreu, pour sur le petit d'une

ses,

ánesse.

En saint Matthieu, c. 22, v. 46. Nemo poterat ei respondere verbum · unum est sous-entendu; ainsi il faut traduire : Personne ne pouvoit lui répondre un seul mot.

C. 24, v. 3. Ses disciples lui vinrent dire, pour un de ses disciples, comme on le voit par l'endroit parallèle de saint Marc, ch. 13,

V. I.

En saint Marc, c. 15, v. 25. Ils partagérent ses habits, les jetant au sort, pour voir ce que chacun en auroit, ce qui ne doit s'entendre que d'un de ses habits, savoir sa tu

nique sans couture, comme on le voit par saint Jean, c. 19, v. 23 et 24.

En saint Jean, c. 6, v. 45. Dans les prophètes, pour dans un des prophètes; savoir, Isaïe.

Actes, c. 13, v. 40. Dans les prophètes, pour dans un des prophètes; savoir, Ha

bacuc.

Mort de saint Jean-Baptiste.

L'auteur du livre impie qui a pour titre Dieu et les Hommes s'exprime ainsi :

<< Jean-Baptiste se donna pour prophète', » il administroit l'ancien baptême juif, et se >> faisoit suivre par la populace. L'historien » Josèphe dit expressément que c'étoit un >> homme de bien qui exhortoit le peuple à la » vertu; mais qu'Hérode, craignant une sé» dition, parce que le peuple s'attroupoit » autour de Jean, le fit enfermer dans la for>>teresse de Machera. Observons, surtout ici, » que Josèphe ne dit point qu'on ait fait en>> suite mourir Jean sous le gouvernement » d'Hérode le tétrarque. Personne ne devoit » être mieux instruit de ce fait que Josèphe, >> auteur contemporain, auteur accrédité, » de la race des Asmonéens, et revêtu d'em>> plois publics. »

Ch. 30.

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