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relevés au second plan comme inutiles et même nuisibles au développement des allures du cheval. Elle assouplissait l'encolure, les épaules et les hanches du cheval, donnait à leurs mouvements toute leur extension et les mettait ainsi en avant de la main.

L'École de cavalerie de Saumur ressent encore la bienfaisante influence de l'enseignement de ce maître qui forma une génération d'écuyers remarquables par leur tact, leur finesse dans la conduite du cheval et leur correction élégante dans la manière de se tenir en selle.

Un écuyer d'une science profonde, M. Baucher, se proclama le champion d'une doctrine diamétralement opposée, basée sur le principe qu'il faut détruire les forcės instinctives du cheval et les remplacer par les forces transmises.

Il assouplissait la mâchoire et l'encolure par des flexions isolées et combinées sur chacune de ces parties et il désarticulait l'arrière-main au moyen du reculer et des pirouettes. Il annihilait ainsi toute initiative du cheval, en faisant une sorte d'automate mécanique que le cavalier règle et fait mouvoir suivant son degré de tact.

Ce système, qui a produit d'excellents écuyers, exige, pour être compris, une grande pratique et

un sentiment du cheval très délicat dont un petit nombre de cavaliers seulement sont capables. M. Baucher a obtenu lui-même des résultats surprenants dans le dressage de ses chevaux tels que Capitaine, Buridan et Neptune. Mais il était nécessaire d'être un écuyer aussi complet qne lui pour les monter avec une grâce et une finesse aussi parfaites.

Ces deux écoles ont leurs partisans convaincus et ont longtemps divisé les hommes de cheval en deux camps rivaux.

Celle de M. le comte d'Aure est plus rationnelle et mieux appropriée aux besoins de l'équitation civile et militaire contemporaine, car elle repose sur les lois de l'organisation de l'homme et du cheval; elle est essentiellement française et a sa source dans les traditions de la vieille école de Versailles, remaniées, rajeunies et mises en concordance avec les exigences de notre époque. L'école de cavalerie de Saumur y a puisé le pro gramme de son enseignement en y apportant quelques légères modifications sous l'habile direction du général L'Hotte et de ceux qui lui ont succédé dans le commandement de l'école.

Plus de trois cents officiers et sous-officiers suivant annuellement ses cours, propagent ces

méthodes dans les régiments de cavalerie et d'artillerie et plus tard, lorsqu'ils rentrent dans la vie civile, ils font bénificier du fruit de leur solide expérience ceux qui les consultent et font ainsi pénétrer ces principes chez les jeunes gens qui désirent apprendre à monter à cheval. De cette façon, il s'est établi en France, entre les manèges civils et militaires, une sorte d'uniformité d'enseignement très efficace pour le développement et les progrès de l'Équitation.

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CHAPITRE II

De l'extérieur du Cheval.

Tête. Ses divisions. Encolure, ses beautés et ses défauts. Différentes parties du corps.

Dos. Côtes.

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Rein. Flancs. Ventre.

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Garrot.

Croupe.

Queue. Anus. Membres antérieurs. — Épaule.

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Bras.

Ars.

Canon. Boulet.

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Membres postérieurs. Hanche.

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Fesse.

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Cuisse. Boulet.

Couronne. · Organes génitaux.

Avant de commencer le dressage méthodique du cheval de selle, il est nécessaire de décrire toutes les parties extérieures de son corps et d'indiquer quelles conditions de conformation elles doivent avoir et quel degré de perfection elles doivent obtenir pour être réputées belles et constituer une monture solide, élégante, bien proportionnée et apte au service de la selle.

Le cheval se divise en deux parties: le tronc et les membres.

Le tronc comprend la tête, l'encolure et le corps.

A. — TÊTE

La Tête joue un rôle important dans les phénomènes de la locomotion. C'est une sorte de balancier dont le cheval se sert pour déplacer son centre de gravité et prendre différentes positions. Elle fournit de précieux indices pour reconnaître la race et les qualités morales ou les défauts du cheval.

Pour être belle, elle doit avoir la forme d'une pyramide quadrangulaire tronquée inférieurement, dont la face antérieure, plane supérieu rement et légèrement arrondie sur le chanfrein, offre dans son étendue une grande largeur et dont la face postérieure, l'auge, est concave et profonde. L'œil doit être grand, à fleur de tête, bien ouvert, mobile et doué d'une expression pleine de douceur; les oreilles doivent être courtes et bien. plantées, les naseaux larges, les lèvres minces. La peau doit être couverte de poils fins et assez transparents pour laisser apercevoir les nerfs et les vaisseaux.

Quand un cheval présente une tête atteignant ce degré de perfection, on peut être assuré que les autres parties du corps sont bien conformées. Cette tête idéale prend le nom de tête carrée; les

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