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au pas, puis au trot. Lorsqu'il se montre docile et calme, on l'attelle seul à un dog-cart ou à un phaéton. S'il a des tendances à ruer. On le contient avec une plate-longe attachée au brancard.

4° L'ART DE MENER UN SEUL CHEVAL

ET UNE PAIRE DE CHEVAUX

Pour mener un seul cheval, il est nécessaire d'avoir une bonne main et de l'à propos. On fait passer la rêne intérieure sur l'index et celle du dehors entre l'index et le médius, le bout traverse la main et tombe sur les genoux. On n'enrêne plus le cheval de voiture, lorsqu'il est seul, afin de ne pas lui faire porter la tête trop haut et de ne pas le gêner dans ses mouvements. De cette façon, s'il bute, il peut se relever facilement et se remettre sur ses pieds. Le cheval au trot peut s'appuyer sur le mors et embrasser un large espace de terrain. L'enrênement donne du brillant et du tride à ses mouvements mais leur ôte de l'extension en longueur.

Les rênes ne doivent être ni trop tendues, ni flottantes; le cheval goûte son mors et cède à la traction des rênes; en ouvrant la rêne droite, il tourne à droite et en ouvrant la rêne gauche il

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tourne à gauche. On doit toujours prendre sa droite, quand on rencontre une voiture et passer à une distance assez grande pour ne pas heurter roues contre roues.

On passe au pas pour gravir les montées et on relâche les rênes; en descendant on raccourcit les rênes, on penche le corps en arrière sur le siège de manière à avoir plus de force pour tenir le cheval, s'il commet une faute.

<< Pour mener une paire de chevaux, le grand art consiste à les mettre ensemble de façon à ce que l'un ne tire pas moins que l'autre et à les faire marcher en cadence. Pour bien faire, il faut que les chevaux aient même action et même caractère; il vaut mieux deux fainéants qu'un cheval bien franc avec un fainéant, parce que dans ce dernier cas, les coups de fouet donnés au lambin ne font qu'augmenter l'ardeur du bon cheval et il devient impossible de les faire tirer également. Dans quelques cas où deux chevaux se trouvent parfaitement appareillés, les rênes d'assemblage (entre-deux ou croisières) doivent être de même longueur, mais cela n'arrive guère, et quand les deux chevaux ne prennent pas autant de peine l'un que l'autre, l'on doit relever la croisière du cheval le plus franc et rabaisser celle du plus paresseux. Pour surveiller le travail des chevaux,

on doit toujours se guider sur les chaînettes: s elles sont lâches et si le bout du timon ne vacille pas, qu'aucun des chevaux ne le pousse, le conducteur peut être assuré que chacun des chevaux fait sa part d'ouvrage; si, cependant l'un des animaux pousse le timon, c'est un coquin qui fait faire à son camarade plus que sa portion, en maintenant le timon par la pression de son épaule plutôt qu'en tirant sur les traits. Si encore un des chevaux s'écarte du timon et raidit la chaînette, il fait plus de travail qu'il ne faut et il faut raccourcir sa croisière. Quelquefois les deux chevaux poussent le timon ou tous les deux s'en écartent. Ce sont des habitudes également disgracieuses que l'on peut guérir en lâchant la croisière de chacun s'ils épaulent, en la raccourcissant, s'ils ont le défaut opposé. A l'attelage double on tient les guides de la même façon que pour un seul cheval... Pour le menage d'une paire de chevaux, il faut se souvenir qu'il y a deux manières de parcourir une ligne courbe, l'une en tirant la rêne du dedans, l'autre en frappant le cheval extérieur. En général, il faut combiner les deux manières en graduant l'emploi du fouet selon la sensibilité de la peau du cheval. Il y a toujours lieu d'employer le fouet dans l'attelage double, non pour faire tirer des chevaux dressés, mais pour les

faire tirer également. Il convient de changer continuellement les chevaux de côté pour empêcher les mauvaises habitudes que ceux mis toujours du même côté ne manquent pas de contracter. On doit les changer de temps en temps, de façon que celui d'abord qui tirait sur la chaînette vienne ensuite, par un changement de côté, à plutôt appuyer du côté du timon ». (Comte de Lagondie. Le Cheval et son cavalier.)

Telles sont les principales règles pour mener un seul cheval et une paire de chevaux d'une manière rationnelle, et avoir un attelage correct et élégant et d'une conduite facile.

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