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INTRODUCTION

Depuis quelques années, le goût de l'Équitation se propage en France avec une grande rapidité et s'accentue chaque jour davantage.

Partout la jeunesse des lycées et des écoles, pleine d'entrain, se livre à cet exercice utile et agréable et y puise un développement salutaire à ses forces physiques et à ses facultés intellectuelles.

Toutefois, un grand nombre de localités d'importance secondaire sont dépourvues de manèges civils et militaires. Il est alors impossible, à ceux qui désirent apprendre à monter à cheval, de suivre les leçons de maîtres expérimentés et de s'initier aux secrets de l'art équestre.

Nous nous sommes efforcés de combler cette fâcheuse lacune en condensant en quelques pages précises les doctrines de nos illustres maîtres, les Pluvinel, les d'Abzac, les d'Aure, les Baucher, les l'Hotte éparses dans de savants traités d'une lecture difficile pour tout commençant.

Ce livre résume les principes les plus élémen

taires et les plus rationnels pour former un cavalier solide et élégant, lui apprendre à dresser un jeune cheval aux trois allures et à en tirer le meilleur parti possible au Manège comme à l'extérieur.

Bien que les airs relevés, tels que le pas espagnol et le passage ne soient plus pratiqués que par une élite peu nombreuse de cavaliers d'une science. très brillante et par les écuyers des cirques, nous avons cru devoir en expliquer sommairement le mécanisme.

L'Équitation des dames a pris une si large ex. tension qu'elle a nécessité un chapitre spécial.

Nous avons retracé l'historique des courses, de leur organisation, de leurs résultats au point de vue de l'amélioration des races et des progrès de l'Équitation, dont elles forment une des branches les plus importantes.

Nous avons donné quelques principes élémentaires sur la conduite du cheval attelé scul et à deux.

La science hippique se sert de termes et de locutions techniques qui souvent ne sont pas entendus et compris; aussi nous avons donné la clef de ceux employés le plus généralement dans ce livre, sorte de rade-mecum du cavalier.

MANUEL PRATIQUE

D'ÉQUITATION

CHAPITRE PREMIER

L'Équitation.

L'Équitation chez les Anciens, en Égypte, en Grèce et à

Rome.

La

Le moyen âge. Les Académies. Broue, Pluvinel et la Guérinière. L'École de Versailles. — L'École d'Abzac. L'Art équestre moderne. Le comte d'Aure, M. Baucher. L'École de Saumur.

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Depuis l'origine de la Création, les hommes se sont servis du cheval pour labourer les champs, traîner et porter les fardeaux et combattre.

A cette époque, le cheval faisait en quelque sorte partie de la famille; il était élevé sous la tente, au milieu de ses membres, qui lui prodiguaient les soins les plus empressés.

C'est l'Égypte, qui, la première, fit usage du

cheval dans les combats et l'attela au char triomphal des guerriers vainqueurs. Sésostris put réunir sous sa puissante domination 24.000 chevaux et commanda la plus solide cavalerie du monde.

Qui ne connait la légende du fameux Bucéphale, qui partagea sur les champs de bataille tous les dangers d'Alexandre le Grand, son illustre maître, et mourut chanté par tous les poètes de l'Attique.

Dans l'antiquité, les plus hardis cavaliers furent les Parthes; ces nomades passaient des journées entières sur leurs vigoureux coursiers qu'ils montaient sans selle et sans bride et qu'ils poussaient contre l'ennemi en les dirigeant avec les jambes et avec la voix. Dès qu'ils avaient lancé leurs flèches, ils s'enfuyaient et, insaisissables, ils échappaient à la poursuite de l'ennemi.

Les Grecs aimaient passionnément l'art équestre et s'y distinguaient aux Jeux Olympiques par leur adroite habileté à franchir des barrières et à conduire des chars dans l'arène. Les vainqueurs de ces courses étaient entourés des plus grands honneurs.

A Rome, les Equisones formaient une caste à part d'écuyers qui présidaient à l'éducation des

jeunes Romains dans l'art de monter à cheval. Sous les Empereurs les courses furent organisées avec un luxe fastueux. Les Romains couraient au cirque applaudir Néron qui n'hésitait pas à

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descendre dans l'arène disputer les palmes de la victoire, et découvraient leurs fronts devant le cheval de Caligula créé consul par un caprice bizarre de ce despote.

L'empire grec de Byzance se livra à ces réjouissances jusqu'au jour de sa chute sous les coups des Turcs.

Les Arabes, sortis de l'Asie Mineure, furent un peuple de cavaliers indomptables. Montés sur

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