Législation, droit public et privé. REVUE POLITIQUE ET PARLEMENTAIRE. Mars 1895. Une loi d'exception en matière communale en Hollande. L'exercice de la médecine vétérinaire et le projet de loi du gouvernement. Les rapports de la Russie et de la Bulgarie. Le legs Zappa (conflit gréco-roumain). La réforme du notariat. - Avril 1895. Lettre sur la décentralisation (de Marcère). Les controverses sur la décentralisation administrative. Etude historique (Aucoc). - La mairie centrale de Paris. - La décentralisation par les établissements publics (Hauriou). La réforme du notariat. La loi sur l'assistance médicale gratuite devant les conseils généraux. - LA RÉFORME SOCIALE. -16 mars 1895. Le droit de la femme mariée sur le produit de son travail personnel et la loi genevoise du 11 novembre 1894. 1er avril 1895. Les abus actuels de la loi sur la correction paternelle. 16 avril 1895. Un nouveau Traité sur la liberté de tester. L'application et l'importance pour la conservation du petit foyer rural de la loi du 30 novembre 1894. JOURNAL DE DROIT INTERNATIONAL PRIVÉ. -1895, no 1 et 2. De la législation contre les aparchistes au point de vue international. Du conflit entre la loi du domicile et la loi de la nationalité. De la compétence civile à l'égard des États étrangers et de leurs agents politiques, diplomatiques ou consulaires. Notes et renseignements sur la propriété littéraire et artistique dans divers pays. De la condition légale des étrangers au Canada. - Du duel d'après la législation grecque.. REVUE DE DROIT INTERNATIONAL ET DE LÉGISLATION COMPARÉE. 1895, n° 1. Le contrat de travail. De la légitimation et de l'adoption d'après les nouvelles lois russes. La convention russo-roumaine sur la communication directe des actes judiciaires. Considérations historiques et juridiques sur les protectorats (les Ioniennes). Réponse aux objections présentées contre le projet de règlement sur la contrebande de guerre. -- BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ DE LÉGISLATION COMPARÉE. Mars 1895. Les récents progrès de la codification en Angleterre. DIE GEGENWART. 23 février 1895. Der Militärdienst der Volksschullehrer. 23 mars 1895. Der Verfall unserer Rechtssprechung. JAHRBÜCHER FUR NATIONALOEKONOMIE UND STATISTIK. 1895, drittes Heft. Die zweite Lesung des Entwurfes eines bürgerlichen Gesetzbuches für das deutsche Reich (suite). Das österreichische Heimatsrecht und seine Reform. Géographie, voyages, affaires coloniales. REVUE DES DEUX MONDEs. 1er avril 1895. La France jaune (de Vogüé). 15 avril 1895. Condition de la femme aux Etats-Unis : deux grands mouvements féministes : à Washington, l'école indienne de Carlisle, les femmes dans les hôpitaux (Th. Bentzon). REVUE DE PARIS. 15 avril 1895. Quinze jours aux Etats-Unis. REVUE DES QUESTIONS HISToriques. Avril 1895. L'influence française à Madagascar (1643-1895). REVUE POLITIQUE ET PARLEMENTAIRE. Mars 1895. Le service militaire aux colonies. REVUE GÉNÉRALE DE DROIT INTERNATIONAL PUBLIC. Janvier-février 1895. France-Madagascar: traité du 17 décembre 1894, sa validité, ses dispositions. Mission de M. Le Myre de Vilers, le conflit. entre la France et l'Afrique française du Nord. La colonisation de Madagascar obstacles et difficultés. Uruguay. - - 16 LE MONDE ÉCONOMIQUE. 2 mars 1895. La Bolivie et le Paraguay. La situation économique du Chili. 9 mars 1895. A propos du Dahomey. mars 1895. France et Angleterre coloniales. Un canal à navires réunissant les grands lacs, le Saint-Laurent et la rivière d'Hudson. 23 mars 1895. Du groupement de la population en France et en Bretagne particulièrement (D. Zolla). 30 mars 1895. Les travaux publics aux colonies (Chailley-Bert). Du groupement de la population en France (suite). - 6 avril 1895. Du groupement de la population en France (suite). 13 avril 1895. Les Kabyles Choses en route pour Madagascar. d'Algérie. 20 avril 1895. Le régime des travaux publics aux colonies (2me article). - BULLETIN DE STATISTIQUE ET DE LÉGISFévrier 1895. TuLATION COMPARÉE. nisie la réforme du système des poids et mesures. Le régime douanier des colonies. Mars 1895. Angleterre : Le Royaume-Uni et ses colonies en 1892-93. -- -- BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANNou- Mars 1895. Harry Alis. ÇAISE. velle campagne d'Egypte. Les concessions coloniales africaines (Harry Alis). Le droit de préférence de la France sur les territoires de l'État inLa question dépendant du Congo. du Harrar à la Chambre. - Tunisie : la port de Bizerte. Dahomey le budget de la colonie. Madagascar: les proclamations de la reine Ranavalo; le corps expéditionnaire; la situation. - Maroc MM. Satow et Gentil à Fez. Possessions anglaises territoires du Niger. Afrique australe : le retour de M. Rhodes. Possessions allemandes le rappel de M. Scheele. Le chemin de fer de l'Afrique oriAvril 1895. A propos de l'avenir économique de l'Afrique occidentale. La mission Decœur et le Haut-Dahomey. Le budget des co provinces méridionales du Brésil et le lonies à la Chambre. 1895. Décentralisation coloniale. conflit sino-japonais. 16 mars 1895. l'Angleterre et la France dans la Méditerranée. 30 mars 1895. La France et l'Angleterre en Afrique. - 20 avril 1895. La question de l'Etat du Congo. REVUE FRANÇAISE DE L'ÉTRANGER ET DES COLONIES. Mars 1895. Madagascar : la fandroana ou bain de la reine; l'esclavage; les grandes cultures. - La colonisation en Cochinchine. III (fin). — Au Mékong: le Massie dans les rapides du Kemmarat. L'ile de Samos. PREUSSISCHE Jahrbücher. — Avril 1895. Meine Reise quer durch Zentral-Afrika (Graf von Goetzen). LA POLITIQUE FRANÇAISE DANS L'INDO-CHINE. ANNAM '. Tous les auteurs qui ont décrit les civilisations de l'Extrême-Asie ont fait cette remarque que, séparées durant une longue suite de siècles par des steppes, des zones désertes, des chaînes de montagnes dressées comme autant de barrières infranchissables, les deux principales familles qui peuplent ce que nous appelons l'ancien monde - Aryas d'une part, Jaunes de l'autre - ont développé leurs civilisations des deux côtés du continent, sans se connaître, sans avoir d'influence réciproque, suivant des évolutions parallèles et aussi distinctes, en apparence, que si elles s'étaient accomplies par des êtres différents sur des planètes différentes. Cet isolement si absolu des deux races avait-il existé de tout temps? Non, sans doute certaines données philosophiques, religieuses ou sociales, que recouvre chez l'une et chez l'autre, l'épaisse couche d'alluvions morales déposée par soixante siècles peut-être, donneraient à penser qu'il y eut, dans les temps primitifs, un contact étroit, sinon un foyer commun. Mais il faut bien reconnaître que ce ne sont point là des preuves évidentes; car, de même que tous les outils ont dû s'adapter à la forme de la main de l'homme, toutes les idées, de tout temps, ont dù s'adapter à la puissance du cerveau humain et il est probable que, à mesure que l'homme a mieux su penser, les mêmes idées philosophiques, religieuses ou sociales ont pu naître en lui. 1. Nous nous proposons d'examiner la politique française dans l'Indo-Chine, successivement en Annam, au Siam, au Cambodge et au Laos. Dans chacune de ces parties, nous utiliserons largement les renseignements puisés aux Archives du ministère de la marine et des colonies, notamment ceux de l'auteur des Commencements de l'Indo-Chine française, M. le capitaine Septans, aux archives des missions étrangères, à l'évêché de Saigon, aux archives du ministère des affaires étrangères, et dans un grand nombre de publications souvent contrôlées par notre expérience personnelle. J. S. A. TOME X. JUILLET 1895. 27 Quoi qu'il en soit, la scission était complète à l'époque où remontent les plus anciennes traditions historiques qui nous soient parvenues, et si parfois de vagues rumeurs apprenaient aux populations des deux extrémités de l'ancien monde que, par delà les fleuves, les déserts et les montagnes, habitaient d'autres peuples, l'imagination naïve des hommes du temps en faisait des monstres bizarres, terribles ou méprisables. Les impressions qui en résultèrent se gravèrent si profondément dans les esprits, qu'elles ne se sont plus effacées et subsistent. aujourd'hui encore en Asie et chez nous-mêmes. Le premier contact historique entre les deux civilisations daterait du vie siècle avant J.-C. au temps de Lao-Tse, le grand philosophe stoïque de la Chine, que la tradition unanime fait voyager à l'ouest des monts Kouen-Lun. Six cents ans plus tard vint le bouddhisme, dont les missionnaires ouvrirent les voies maritimes par lesquelles s'établirent les relations entre Ceylan, l'Insulinde, l'Indo-Chine et la Chine: c'est le chemin que suivirent les envoyés d'Antonin, en 166 de l'ère chrétienne. - D'autre part, pendant que des colonies juives, puis des missionnaires nestoriens pénétraient dans l'Extrême-Orient, le pèlerin chinois Hiouen-Thsang, contournant les massifs du Thibet, s'avança dans l'Inde par les plaines de l'Oxus et jusque dans l'Afghanistan. On accorde à sa relation, qui date du viie siècle, une grande valeur au point de vue de la géographie de l'Asie centrale et de l'Inde au moyen âge. Vingt ans plus tard (667-668), des armées chinoises traversaient le Thibet, le Népâl, et faisaient la conquête d'une partie de l'Inde. L'Europe avait déjà vu apparaître les Asiatiques, Attila et les Huns au 1vo et au v° siècle; ils revinrent au xi siecle (Mongols). On combattit, on négocia, on échangea des ambassades, on fit même alliance contre l'Islam, qui était alors l'ennemi commun, et des envoyés du pape et du roi de France, des religieux : du Plan-Carpin, Rubrukis, etc., se mirent en route par la voie de terre pour aller visiter le grand Khan à Karakoroum en Mongolie. Des ouvriers, des marchands d'Europe suivirent leurs traces jusqu'au Cathay, et, parmi eux, le Vénitien Marco Polo, premier Européen qui ait parlé de la Cochinchine, alors Ciampa, encore ne l'a-t-il fait qu'incidemment. Mais ces voyageurs et ceux venus plus tard en Asie ont suivi, jusqu'à la fin du XVIe siècle, des routes très éloignées de 1 Indo-Chine en général, et de l'Annam en particulier. Dès l'année 1624, un missionnaire français, le P. Alexandre de Rhodes, avait débarqué en Cochinchine. Ce n'était point, il est vrai, le premier Européen qui parût dans ces régions: en 1552, les Portugais. avaient visité les côtes du Cambodge et du Ciampa; en 1570, Christoval de Jacque avait remonté le Mé-Kong et visité Ang-Kor déjà en |