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M. Varin (8 octobre); les Médiums de Gonesse, folie en un acte, de MM. Chivot et Duru (11 novembre); la Bergère de la rue Monthabor, vaudeville en quatre actes, de MM. Labiche et Delacour (1er décembre).

Aux Folies-Dramatiques, nous trouvons à part cinq vaudevilles en un acte, les pièces suivantes: Les Cabotins, en trois actes, de MM. Koning A. Emmanuel et Rival (4 mars); Joli Jobard ou l'art d'aimer en 1865, en quatre actes et six tableaux, de M. H. Thiéry (28 mars); la Vache enragée, en cinq actes et huit tableaux, de M. E. Brisebarre (19 mai); les Amours d'été, en quatre actes, de MM. A. Pol et E. Voisin (13 août); les Blanchisseuses de fin, de MM. H. Lefebvre et Dunan-Mousseux (14 septembre); enfin une revue à titre excentrique: Que c'est comme un bouquet de fleurs, en quatre actes, de MM. Thiéry et J. Renard (23 décembre).

Le théâtre Déjazet ne le cède à aucun autre pour la fécondité; nous passons sous silence les neuf vaudevilles ou opérettes en un acte, et nous nous bornons à citer les Plaisirs de l'hiver, folie-vaudeville de M. de Jallais (11 janvier); les Vieux Glaçons, parodie en deux actes et quatre tableaux, de MM. de Jallais et Flan (10 février); Lantara, comédie-vaudeville en deux actes, de MM. X. de Montépin et J. Dornay (15 mars); les Mémoires de.... cherchez çà, en deux actes, de MM. P. Deslandes et Jaimes fils (7 avril); les Jardins d'Armide, en deux actes, de MM. P. Deslandes et V. Prilleux (6 mars); les Supplices des femmes, revue en trois actes et six tableaux, de MM. de Jallais et Koning (7 septembre); Monsieur de Belle-Isle, en deux actes, de M. Jaime fils, musique de M. E. Déjazet (25 octobre); enfin une revue dont le titre fait allusion à une chanson vulgaire de la très-populaire chanteuse Mlle Thérésa, Rien

n'est sacré........pour une revue, en quatre actes et quatorze tableaux, de MM. de Jallais et F. Levet (20 décembre). La mode est aux titres par allusions.

Les Folies-Marigny n'ont guère que des petites pièces en un acte, opérettes ou vaudevilles, comme l'Orpheon de Fouilly-les-Oies, de M. Marquet (20 mai), ou les Ondines au champagne, de MM. Lefebvre et Pélissier, musique de M. Lecoq, etc. Mais ce petit théâtre termine son année par une revue dont la postérité ne comprendra guère le titre : Bu!... qui s'avance, en six tableaux et un prologue, de M. A. Flan, musique de M. William Busnach. Ce souvenir de la Belle Hélène :

C'est le roi barbu qui s'avance,

Bu qui s'avance....

a eu autant de succès que le refrain dont il est l'écho.

Le théâtre du Luxembourg a trois pièces : le Paradis des femmes, drame-vaudeville en cinq actes, de MM. Xavier de Montépin et H. de Charlieu (3 septembre); Paris à la campagne, vaudeville en cinq actes de M. Saint-Aignan Choler (18 octobre), et le Roi de la lune, vaudeville en cinq actes de MM. X. de Montépin et J. Dornay.

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Les nouvelles scènes et la liberté des théâtres. Le Grand-Théâtre parisien; Théâtre Saint-Germain; Fantaisies-Parisiennes.

Les scènes nouvelles que la liberté des théâtres a fait éclore ne sont pas aussi nombreuses qu'on pouvait l'espérer ou le craindre, et leur prospérité n'a pas été brillante. Une seule, le Grand-Théâtre Parisien, ouvert au faubourg SaintAntoine, dans la rue de Lyon, a eu d'assez hautes préten

tions qui se sont mal soutenues. Son inauguration s'est faite avec beaucoup d'éclat, le 29 mars, préparée par toute la publicité dont disposait le célèbre banquier, propriétaire du Petit Journal. Un prologue d'ouverture, Entre Paris et Lyon, de MM. E. Ayasse, J. Deschamps et Émile Prat, précédait la Duchesse de Valbreuse, drame en cinq actes et un prologue, des mêmes auteurs.

Le Grand-Théâtre Parisien a abordé sans beaucoup de succès des genres différents: le drame, la comédie et l'opéra. Il a eu d'importantes nouveautés et de grandes reprises. C'est là que M. Alexandre Dumas a offert à la population parisienne son drame en cinq actes: les Gardes forestiers. (25 mai), qu'il avait donné il y a quelques années au théâtre de Marseille'. Mais la plus curieuse tentative de cette nouvelle salle et son plus remarquable échec a été la représentation du grand opéra en cinq actes et un prologue de Jeanne d'Arc, paroles de MM. Méry et Ed. Duprez, musique de M. Gilbert Duprez (12 octobre). L'illustre ténor qui aspirait une fois de plus aux palmes de la composition, avait un nom assez populaire pour attirer les masses; assez de bruit s'était fait autour de son œuvre pour exciter une vive curiosité. Tout cela n'a abouti qu'à une immense déception. Quelques représentations à peine ont eu lieu dans cette salle que remplissaient les billets de faveur et que faisait évacuer l'ennui. M. Duprez, forcé de renoncer à la gloire de compositeur qu'il revendiquait, devra s'en consoler par sa réputation incontestée de chanteur et de professeur, dont il affectait de faire moins de cas. Avant la fin de l'année, le Grand-Théâtre ruiné était mis en vente aux enchères.

Au quartier Latin, le théâtre plus modeste de Saint-Germain n'a pas eu des destinées plus brillantes. Après avoir donné quelques nouveautés sans importance, il a tenté la reprise des œuvres populaires, des gros drames, qui ont fait la for

1. Voy. tome I de l'Année littéraire, p. 227.

tune du boulevard du crime. La mise au rabais des places suffi à recruter à la nouvelle salle un nouveau pu

n'a pas

blic.

Si nous mentionnons dans un quartier de richesse et de plaisir la petite salle des Fantaisies-Parisiennes, consacré d'abord à la pantomime, puis à l'opérette, nous aurons signalé à peu près tous les effets de la liberté des théâtres, à Paris.

Ce n'était pas la peine de tant s'effrayer de la révolution qui allait, disait-on, sortir du nouveau régime, ou de fonder sur elle des espérances exagérées. Nous sommes ainsi faits en France: nous savons mieux réclamer les libertés qui nous manquent que profiter de celles que nous avons. Malgré tout ce qu'on dit de notre légèreté et de notre inconstance, nous sommes le peuple le plus routinier de la terre. C'est une bonne chose pourtant que d'avoir dans la loi plus de liberté que dans les mœurs. Un jour viendra peut-être où nous sentant l'instrument dans la main, il nous prendra la fantaisie de nous en servir.

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Théâtres des départements. Essais de décentralisation dramatique.

L'empire de la routine a été moindre dans ces derniers temps en province qu'à Paris. Là ce n'est pas le principe de la liberté qui opère, c'est un vague désir de décentralisation. Les grandes villes des départements et quelques petites villes veulent avoir, comme Paris, leurs nouveautés dramatiques. Les premières représentations deviennent assez fréquentes sur des scènes où aucune pièce ne se produisait qui n'arrivât de Paris. Bordeaux ne se contente pas de célébrer sur son Théâtre Français l'anniversaire de Molière par une comédie d'intérêt local. Molière à Bordeaux, pièce épisodique en deux actes en vers, de M. H. Minier (14 jan

vier); il inaugure le même jour le drame et la comédie du crû Camalet ou le Second Cartouche, drame local historique en cinq actes et douze tableaux, de M. Simon Salles (de Bordeaux), et Nos Ennemis, comédie inédite en trois actes, de M. Batz-Trenquelléon. Le drame, compliqué et obscur, était éclairci par une notice historique répandue à profusion dans la ville et destinée à rappeler la suite des méfaits du célèbre brigand bordelais, héros de la pièce. La comédie paraît avoir eu plus de succès que le drame, et l'avoir mérité.

Toulouse et Strasbourg ne hasardent que des nouveautés musicales plus facilement acceptées en province que les nouveautés littéraires. On est plus hardi au Havre; on aborde la comédie inédite en vers: Mes beaux habits, en un acte, de M. Alfred Touroude, et le public applaudit la poésie du pays, qui vaut bien certains échantillons de la poésie parisienne. Boulogne-sur-Mer s'en tient à la prose d'une comédie sentimentale, Un amour pour deux cœurs, pièce nouvelle en deux actes, de M. Ch. Ternisien, acteur de la troupe de cette ville. Ce début littéraire a bien réussi.

Nous retrouverions encore quelques bluettes dramatiques dans les villes d'eaux françaises et étrangères, à Vichy, à Ems, à Verviers, etc.; mais là ce n'est pas la littérature locale que nous voyons éclore. C'est la littérature parisienne qui se produit dans les succursales de ses théâtres ordinaires. En somme, le mouvement de décentralisation dramatique n'est encore ni sérieux, ni fécond, ni à la veille de le devenir.

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Les théâtres lyriques. Indication des pièces nouvelles.

Pour compléter nos renseignements sur les productions dramatiques de l'année 1865, nous enregistrerons au moins

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