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Il n'y a point d'erreur dans une opinion qui est suivie du torrent de l'ecole.

ARTICLE VII.

N'est-il pas vrai que de

ARTICLE X.

N'est-il pas vrai que ces actes d'espérance et des autres vertus, que la charité commande expressement pour les rapporter en même temps à sa propre fin, et qu'elle anime en leur communiquant sa propre perfection, prennent l'espèce de la charité même, sans perdre leur motif spécifique, qui est toujours le bonum mihi, ni par conséquent leur espèce particulière, comme saint Thomas l'assure: assumit speciem, transit in speciem?

C'est parler contre les idées du torrent de l'école.

Si toutefois l'auteur veut s'en tenir à cette idée, il s'ensuivra que l'amour d'espérance pure sera désin éressé, et par conséquent un amour pur, contre toutes les idées qu'on a du pur amour. Ceci peut être appliqué aux articles x et XI.

Cela ne se peut, selon les idées communes de l'école.

Le désintéressement de la charité consiste à regarder Dieu comme bonum in se, ce qui diffère du bonum mihi, en quoi on met l'intérêt.

ARTICLE XI.

N'est-il pas vrai que de tels actes, en conservant le motif spécifique, qui, par exemple, est le bonum mihi dans l'espérance, ne sont point intéressés, et par conséquent que le bonum mihi n'est point le motif intėresse?

ARTICLE XII.

N'est-il pas vrai qu'un juste, si parfait et si désintéressé qu'il puisse être, peut faire à toute heure et à tous moments de tels actes d'espérance et des autres vertus avec leurs motifs propres, sans sortir du plus parfait désintéressement de la cha

tels actes, par lesquels nous rité, puisque c'est la charité même qui les lui fait faire?

desirons notre souverain bien en tant que nôtre, et qui sont de vraie espérance, ne peuvent, sans erreur, être mis au rang des actes intéressés, puisque la cupidité même soumise n'y a aucune part d'une manière délibérée, et qu'ils ne sont fondés que sur le seul amour de charité pour nous?

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Tout cela ne signifie rien. On est intéressé pour le prochain comme pour soi, quand on recherche l'intérêt

commun.

Si l'on exclut le bonum mihi de la notion d'intérêt, il faut prendre une autre idée de l'amour pur que celle qui la distingue de l'espérance.

ARTICLE XV.

N'est-il pas vrai que quand on dit, d'un côté, que la sainte indifference n'est que le désintéressement de l'amour; et de l'autre, que le désintéressement de l'amour n'est que le retranchement de la cupidité soumise, pour ne desirer plus aucun bien que par la charité, comme on en desire au prochain, on dit évidemment que la sainte indifference renferme tous les desirs que la charité pour nous-mêmes nous doit inspirer, et qu'elle n'exclut jamais que les desirs mėlės de cupidité soumise, ou întérêt propre?

Le sacrifice de l'intérêt propre est par tout le livre celui du salut.

On ne sait ce que veut dire tout ceci.

Si l'on n'a à sacrifier autre chose que l'amour naturel qu'on a volontairement pour soi-même, le mystère n'en est pas bien grand,puisqu'on a toujours tout son bien et

ARTICLE XVI.

si

N'est-il pas vrai ques l'intérêt propre n'est pas mon bien desiré par charité pour moi comme pour le prochain, mais seulement le contentement de la cupidité soumise, le sacrifice de l'intérèt propre pour l'éternité ne peut jamais être que le sacrifice ou retranchement du contentement de cette cupidité ? d'où il s'ensuit qu'on peut continuer, dans la partie supérieure de l'ame, à desirer et attendre son souverain bien par un amour de charité pour soi, dans le moment même où la cupidité soumise perd tout appui en soi, par la supposition imaginaire qui se fait dans la partie inférieure, qu'on est réprouvé.

tout son salut.

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C'est bien fait de rapporter à Dieu tout l'amour qu'on a pour soi-même; mais l'amour de la béatitude ne peut être òté à l'homme, quelque saint qu'il soit.

Que si l'on dit que l'amour délibéré peut être ôté, j'en conviens; mais on ne voit pas que ce soit une chose si rare, ni qu'en cela consiste la perfection.

ARTICLE XIX.

N'est-il pas vrai que si nous devons tâcher de ne nous desirer les biens inférieurs, que Dieu nous donne par sa volonté de bon plaisir dans les événements de la vie, que par un amour de charité pour nous-mêmes, et sans intérêt propre ou cupidité même soumise; à plus forte raison nous devons tâcher de ne nous desirer les biens supérieurs qui nous sont déclarés dans la volonté signifiée, tels que les vertus, la persévérance et la béatitude, que par ce même amour de charité pour nous, et sans intérêt propre ou cupidité même soumise? Faut-il desirer moins parfaitement les biens les plus parfaits? L'Écriture qui les promet, et qui en commande le desir, nous engage-t-elle à les vouloir d'une manière moins pure et moins désintéressée que les événements de la vie?

Cela est vrai; et c'est pourquoi on condamne les expressions de l'auteur, qui, parlant autrement, montre qu'il pense autrement aussi.

ARTICLE XX.

N'est-il pas vrai que quand on dit que le chrétien doit toujours exercer les vertus distinctes par conformité à la volonté de Dieu, on renferme nécessairement dans cette conformité les motifs spécifiques de toutes les vertus, puisqu'ils leur sont essentiels, et qu'autrement elles ne seroient plus ces vertus commandées? Peut-on se conformer à la volonté de Dieu, sans vouloir non seulement ce qu'il veut, mais encore par la raison précise pour laquelle il nous engage à le vouloir avec lui? En veut-on moins la bonté propre d'une chose, et sa convenance pour notre dernière fin, quand on ne veut cette bonté et cette convenance que pour nous conformer à la volonté de Dieu, qui, selon saint Thomas, est la seule règle suprême par laquelle toutes nos vertus, loin de perdre leur essence, trouvent leur perfection?

LETTRE CXXVII.

DE M. DE RANCÉ A BOSSUET.

Il confirme les lettres qu'il lui avoit écrites sur M. de Cambrai, et desire que Dieu inspire à ce prélat des sentiments de paix et d humilité.

J'ai reçu, monseigneur, les copies des deux Jettres que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer: il suffit qu'elles ne contiennent rien que vous n'approuviez, pour que je ne me repente pas de les avoir écrites. Dieu a permis qu'elles allassent plus loin que je ne pensois. Il est vrai que le sujet me toucha d'une manière si vive, que je ne pus pas ne le point témoigner.

Nous attendons ce que vous avez la bonté de vouloir nous envoyer, et je ne doute point que Dieu ne favorise de nouvelles bénédictions tout ce qu'il vous inspirera d'écrire sur cette matière. Il seroit à souhaiter que ceux qui y ont intérêt prissent des sentiments de paix et d'humilité, et qu'on ne se fit point un honneur de soutenir ce qu'on ne devoit pas avancer: Dieu en tirera ca gloire. Nous ne manquerons point de lui offrir nos prières avec toute l'application possible. Je n'ai pas besoin de vous dire, monseigneur, jusqu'où va l'attachement et le respect que j'ai pour votre personne; car je m'assure que vous en êtes bien persuadé.

LETTRE CXXIX.

DE BOSSUET A SON NEVEU.

Sur l'élection du prince de Conti à la couronne de Pologne; l'obligation où le Pape étoit de s'expliquer sur Sfondrate; la réponse que devoit donner M. de Cambrai. Sentiments de Bossuet touchant les dignités.

Je suis ici d'hier, et j'y passerai la semaine : on y est dans la joie à cause de l'élection de M. le prince de Conti à la couronne de Pologne,

C'est le jeune Galeran, secrétaire de M. l'abbé de Polignac *, qui a apporté la nouvelle de l'élection de M. le prince de Conti. De trente-deux palatinats, nous en avons vingt-huit: les quatre autres sont foibles, et nous en avons près de la moitié. L'archevêque et le maréchal ont proclamé l'élection, et chanté le Te Deum : ce sont les marques portées par les constitutions de la république pour une élection valide et complète.

M. le prince de Conti a reçu cette nouvelle avec une modération admirable. On attend la députation solennelle, et cependant on ne change rien à l'extérieur.

Il est vrai, comme vous le dites dans votre lettre du 25, conformément à ce que je vous avois marqué, qu'on a été content du bref aux cinq évêques touchant le livre de Sfondrate :

Fr. ARMAND-JEAN, anc. abbé de la Trappe. mais si l'on ne dit mot sur le livre, il ne sera

Ce 3 juillet 1797.

J'ai lu et relu la lettre que M. votre neveu vous a écrite, avec une consolation que je ne puis vous exprimer rien ne marque mieux la disposition de Sa Sainteté pour l'affaire, et pour votre personne.

LETTRE CXXVIII.

DE BOSSUET A M. DE RANCÉ.

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pas aisé d'empêcher que quelqu'un ne parle ici. Pour moi, j'attendrai toujours une décision avec respect et patience; mais je gémirai en mon cœur, si l'on voit une acception de personnes dans la chaire de saint Pierre, dont je souhaite la gloire entière, qui est celle de JésusChrist même.

A ce coup, on a promis dans huit jours la dernière réponse de M. de Cambrai, que la charité fait attendre. La disposition de la cour est toujours la même contre lui; et sa fierté, depuis

Il lui donne quelques avis sur la lettre que M, l'évêque de le bref qu'il a reçu, est augmentée. Il ne le Noyon lui avoit écrite touchant le quietisme.

montre pourtant pas, et il seroit à souhaiter que M. de Reims, ni moi, ne l'emporterons pas sur nous en eussions une copie authentique. Ni l'archevêque de Paris", dont la famille a tout crédit. Ce n'est pas à moi qu'il convient de se donner du mouvement pour les objets de l'ambition ; ma.vraie grandeur est de soutenir mon

Je sais, monsieur, que M. l'évêque de Noyon vous a écrit sur le sujet du quiétisme, dans le dessein de joindre votre réponse à sa lettre, et de les faire imprimer ensemble. Vous savez bien les raisons d'éviter cette conjoncture, et il me semble que vous n'avez rien à ajouter au sentiment d'un si grand prélat. La liberté que je prends est l'effet de mon zèle pour votre service, et pour votre réputation, qu'il faut con-latinats de ce royaume élurent ponr roi le prince de Conti.

server à l'Église. J'espère ne passer pas cet été sans vous voir, et je suis à vous, monsieur, comme

Vous savez.

A Paris, ce 4 juillet (697)

***

*Ce fut par les soins de l'abbé de Polignac, depuis cardinal, et alors ambassadeur en Pologne, que le grand nombre des pa

Mais bientôt, comme on sait, les Polonais, changèrent de disposition, et donnèrent la couronne à l'électeur de Saxe.

**Il est question du chapeau de cardinal.

***L'abbé Bossuet pressoit sans doute son oncle de faire quelques démarches pour se procurer cette diguité. Ce grand homme lui répond d'une manière vraiment digne de sa supe

caractère, d'édifier et de servir l'Église, etc. La parabole de saint Luc, chap. XIV, vers. 12, est ma leçon. Je ne dois être ni remuant ni insensible.

Le cardinal de Bouillon sera toujours le même; il doit tout aux amis de M. de Cambrai dans la conjoncture présente.

De concert avec M. de Torcy, je parlerai au roi; afin qu'il permette que ce ministre dise à M. le nonce qu'on fera plaisir au roi de vous accorder l'indult *.

A Marly, ce 15 juillet 1697.

LETTRE CXXX.

DE BOSSUET A SON NEVEU.

Sur les explications que donnoit M. de Cambrai, et la réponse de huit docteurs et de deux évêques touchant son livre.

M. Phelippeaux nous a assuré, par sa lettre du 3, que vous étiez à Frescati: nous n'en avons point eu des vôtres.

On attend ici de jour en jour la promotion des cardinaux. On commence à dire que M. le cardinal de Janson a ordre de retarder, et que c'est pour cela ainsi je lui écris à tout hasard. Vous verrez ma lettre et celle de M. le cardinal de Bouillon, à qui vous vous expliquerez

vous-même.

Vous leur pourrez dire que M. l'archevêque de Cambrai donne ici à son ouvrage des explications mauvaises en elles-mêmes, et qui ne conviennent nullement au texte : il parle cependant avec une fierté étonnante. M. de Paris fait toujours des efforts pour le convertir; on en attend le succès.

Les nouvelles de Pologne sont mauvaises, et les espérances s'éloignent. La conversion de M. l'électeur de Saxe ** paroît être une illusion: on dit néanmoins qu'il est appuyé du Pape, et que le nonce est déclaré contre nous. Le roi n'en vouloit rien croire, et se croyoit assuré du Pape, dont on disoit que le nonce avoit outrepassé les ordres.

J'oubliois de vous marquer que sans la participation de M. de Chartres ni de moi, M. de Paris avoit consulté huit docteurs non suspects

riorité, et qui lui fait autant d'honneur qu'il en auroit reçu de

la pourpre romaine. Au reste, l'archevêque de Paris ne fut pas créé cardinal à cette promotion, mais ce fut M. de Cambout de Coislin, évêque d'Orléans.

* Pour l'abbaye de Savigny, dont il a été parlé plus haut. Ce prince se fit catholique pour pouvoir être roi de Po ogne.

à M. de Cambrai, qui tous ont rapporté que le livre et ses explications ne se pouvoient soutenir. Deux évêques, à qui M. de Cambrai avoit remis les explications, ont répondu comme les huit docteurs. L'un est M. de Toul : je ne sais pas le nom de l'autre. Il avoit voulu consulter M. d'Amiens, qui s'est excusé, ne croyant pas pouvoir rien gagner.

Le roi a résolu d'écrire de sa main au Pape touchant cette affaire, afin que Sa Sainteté parle au plus tôt sur le livre. Il doit demain s'expliquer au nonce, et la lettre partira lundi, auquel jour M. de Paris, M. de Chartres et moi enverrons par le nonce notre déclaration sur le livre, signée de notre main, dont on vous enverra une copie.

A Versailles, ce 22 juillet 1697,

LETTRE CXXXI.

DU ROI A INNOCENT XII.

Il lui demande de prononcer sur la doctrine du livre de M. de Cambrai.

TRÈS SAINT PÈRE,

Le livre que l'archevêque de Cambrai a composé ayant depuis quelques mois excité beaucoup de bruit dans l'Église de mon royaume, je l'ai fait examiner par des évêques, et par un grand nombre de docteurs et de savants religieux de divers ordres. Tous unanimement, tant les évèques que les docteurs, m'ont rapporté que le livre étoit très mauvais et très dangereux, et que l'explication donnée par le même archevêque n'étoit pas soutenable. Il avoit déclaré, dans la préface de son livre, qu'il vouloit seulement ex-. pliquer et étendre la doctrine de ces mêmes évêques. Mais après avoir tenté toutes les voies de douceur, ils ont cru être obligés en conscience de faire leur Déclaration sur ce livre, et de la mettre entre les mains de l'archevêque de Damas, nonce de Votre Sainteté auprès de moi. Ainsi, très saint Père, pour terminer une affaire qui pourroit avoir des suites très fâcheuses, si elle n'étoit arrêtée dans son commencement, je supplie humblement Votre Sainteté de prononcer lé plus tôt qu'il lui sera possible sur ce livre, et sur la doctrine qu'il contient,assurant en même temps Votre Sainteté que j'emploierai toute mon autorité pour faire exécuter ses décisions, et que je suis,

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CXXXII.

BREVE INNOCENTII XII.

AD LUDOVICUM XIV*.

INNOCENTIUS PAPA XII.

licâ fuerit auctoritate apostolicà decernamus. Sed hæc omnia latius edisseret idem nuntius noster, qui egregiam Majestatis Tuæ pietatem, perpetuamque ac constantem in eamdem Sedem observantiam indesinenter nos docet. Interim eximiæ religiosæque cogitationes tuæ protectorem eum experiantur, quem auctorem agnoscunt, enixè precamur, ac Majestati Tuæ apostolicam benedictionem amantissimè impertimur. Datum apud Sanctam Mariam Majorem, die 10 septemb. 1697, anno pontificatus 7.

SPINOLA.

Eglise pourra exiger. Notre nonce, qui, dans toutes ses dépeches, ne cesse de relever la piété de Votre Majesté, et son

respect toujours uniforme et constant pour le Ssint-Siége, vous expliquera plus en détail toutes ces choses. Nous prions instamment l'auteur de vos religieux desseins de vous en accor

der l'accomplissement. Nous donnons avec une tendre affec

SPINOLA.

Charissime in Christo fili noster, salutem. Ingenti planè gaudio recreati sensimus pastoralem nostram sollicitudinem, ubi ex litteris Majestatis Tuæ, die 26 Julii proximè præteriti ad nos datis, ac etiam ex ore venerabilis fratris nostri cardinalis Bullonii,qui nobis eas reddidit, perspicuè intelleximus, quàm provido et præstanti zelo ad periculosas, occasione libri à venerabili fratre archiepiscopo Cameracensi nuper in lucem editi, exortas controversias, continuò animum erexeris; illasque, pro eo quo regium tuum pectus assiduè flagrat, incomparabili studio incorruptètion à Votre Majesté notre bénédiction apostolique. Donné à atque integrè custodiendi in florentissimo isto Sainte-Marie-Majeure, le 10 de septembre 1697, la septième année de notre pontificat. regno eam doctrinam, quam de fontibus Salvatoris haustam romana Ecclesia cæterarum mater et magistra longè latèque diffundit, ad nostrum et hujus sanctæ Sedis judicium deferri curaveris, omnem subinde, pro eorum quæ definienda duxerimus executione, auctoritatis regiæ efficaciam præstiturus. Quemadmodum itaque piissimam, ac verè christianissimo rege dignam, curam hanc tuam plurimùm in Domino commendamus; ita Majestati Tuæ significamus nos memoratum librum illustrium theologorum examini subjecisse, quibus similiter transmissas nobis à venerabili fratre archiepiscopo Damas- On vous envoie par cet ordinaire huit exemceno nuntio nostro, clarorum aliquot Galliæ plaires de mon livre, de la seconde édition : six antistitum in illum animadversiones communi- sont déja partis par un autre ordinaire. Peutcari jussimus, ut eò consultiùs quod è re catho-être qu'à la fin le paquet de M. Anisson, qui est

LETTRE CXXXIII.

DE BOSSUET A SON NEVEU.

Sur la seconde édition de son livre des États d'oraison; l'ordonnance de M. de Reims, touchant les réguliers; et les sentiments de Bossuet à l'égard de M. de Cambrai.

J'ai reçu, par le dernier courrier, vos deux lettres, celle du 2 et celle du 9.

arrivé à Livourne, vous parviendra. La seconde

*BREF DE N. S. P. LE PAPE A LOUIS XIV. édition est remarquable par son addition, qui est

INNOCENT XII, PAPE.

Notre très cher fils en Jésus-Christ, salut et bénédiction apostolique. Nous avons ressenti une grande joie au milieu de notre sollicitude pastorale, en apprenant par votre lettre du 26 de juillet dernier. et de la bouche de notre vénérable frère le cardinal de Bouillon, avec qnel zèle et quelle prévoyance vous vous portez à mettre fin aux disputes dangereuses qui se sont élevées à l'occasion du livre que notre vénérable fière Tarchevêque de Cambrai a publié depuis peu. Rien ne nous touche plus que le saint desir que vous témoignez de conserver pure et entière dans votre florissant royaume la doctrine pnisée dans les fontaines du Sauveur, que l'église romaine, mère et maîtresse de toutes les autres, a répandue dans tout le monde; et qui vous a engagé à invoquer sur cette af

importante: lisez-la bien, et la faites bien revoie seront en deux paquets: on paiera ici le marquer. Les huit exemplaires qu'on vous enport sur le pied de douze livres.

L'ordonnance de M. de Reims ne fait ici aucun bruit. Je ne me signalerai pas par de semblables actes. C'est à ceux qui remplissent les grands siéges à parler : pour moi, je me contenterai de faire les choses sans éclat.

Je n'ai point reçu la lettre que M. le cardinal. de Bouillon me devoit écrire. Je ne l'attendrois

faire notre jugement et celui du Saint-Siége, bien déterminé pas pour lui envoyer les propositions qu'on re

à employer votre autorité royale pour faire exécuter notre décision. Ces soins, que la piété vous inspire, et vraiment dignes d'on voi très chrétien, méritent tous nos éloges ; et pour y correspondre, nous donnons avis à Votre Majesté que nous avons commis l'examen de ce livre à des théologiens éclairés, auxquels nous avons aussi communiqué les observations faites sur ce livre par quelques illustres évêques de France, et que notre vénérable frère l'archevêque de Damas, notre nonce, nous a envoyées, afin de nous mettre en état de statuer avec maturité, par notre autorité apostolique, ce que le bien de

*Cette ordonnance, du 24 mai 1697, regardoit les réguliers, et portoit qu'aucun ne seroit admis dans le diocèse de Reims à l'administration des sacrements, que lorsqu'outre le certificat de vie et de mœurs de leurs supérieurs, l'évêque dans le diocèse duquel ils auroient fait leur dernier séjour leur auroit donné un témoignage authentique de la sagesse de leur conduite, et du bon usage qu'ils auroient fait des pouvoirs qui leur avoient été confiés.

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