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ANNUAIRE

DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE

82° ANNÉE 1910

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IMPRIMERIE F. LE TUAL, RUE DES PRÉS, 5

M DCCCCX

Dunning Najhoff 3-15:28 15088

PRÉFACE

Notre Annuaire de 1910 compte un nombre insolite de pages consacrées à des documents et à des études historiques ou littéraires dont l'importance n'échappera à aucun de nos lecteurs justement friards de renseignements sur le passé de notre petite patrie bas-normande.

Toujours empressé à mettre son incomparable érudition au service de cette modeste publication qui lui doit tant, M. Léopold Delisle évoque pour nous, cette année, la fondation, sous le régne de Louis XI, d'une bibliothèque ou « librairie » annexée à l'église paroissiale de Saint-Lo. Elle était assez analogue à nos bibliothèques municipales.

Pour en trouver une semblable en Normandie, il eût falu aller jusqu'à Rouen. Malheureusement, il n'en reste rien; on ignore même la date de la dispersion des livres. Mais c'est un plaisir de suivre M. Delisle dans ses conjectures sur les vicissitudes qui firent passer une Bible rare de cette « librairie » dans les mains du chancelier Séguier, puis à la Bibliothèque Nationale.

Grâce à M. Paul Lecacheux, nous pénétrons l'esprit d'une intéressante institution du Moyen-Age, rappelant de fort loin et avec d'essentielles variantes nos modernes assurances sur la vie. Il s'agit des « Rendus », par lesquels des personnes se dessaisissaient de leurs biens en faveur d'une abbaye, d'un prieuré ou d'un hôtel-Dieu ou d'un particulier à charge d'être nourries et entretenues et de recevoir une pieuse assistance à leur mort. Souvent des «< assurés » de condition plus modeste s'engageaient aussi à fournir une tâche, à rendre des services, et cela contribua, dans une large mesure, à la prospérité des maisons qui donnaient asile sous ces conditions.

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Les premières manifestations de cette coutume, son développement et sa généralisation sont soigneusement et clairement indiqués dans l'étude originale, si intéressante et si importante, à tous égards, de M. Paul Lecacheux.

M. Gaëtan Guillot nous ramène à l'origine de la congrégation du Bon-Sauveur de Saint-Lo.

Les associées, communément appelées « Filles de la Bonne Mort », devaient aller visiter les malades, les assister dans leurs besoins, les préparer à bien mourir. »

La calomnie ne respecta pas ces dévouements et fut la cause, en 1709, du procès en diffamation dont notre éminent collaborateur a retrouvé le texte du désistement,

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