Images de page
PDF
ePub

l'œillade, dans les occasions importantes, telles que l'initiation des jeunes brahmes et les mariages. En effet, la coutume, sur-tout dans les familles riches, étant de promener les nouveaux mariés avant et après leur union, s'il arrivait qu'on portat envie au bonheur de l'époux d'avoir une femme aimable, ou que ses grâces fissent naître aux spectateurs des désirs indiscrets, ils croient que le résultat de ces regards imprudents serait quelque grand malheur, si l'on ne s'attachait à en prévenir l'effet. La manière la plus commune de tirer l'œillade est de faire tourner trois fois devant le visage des époux un bassin rempli d'une eau rougie, préparée à cet effet; après quoi on jette cette eau dans la rue. De vieilles femmes sont employées à ce ministère, car on se méfierait des jeunes, et le maléfice ne ferait peut-être qu'augmenter. Si cette façon ne suffisait pas, on déchire une toile en deux devant les yeux des mariés, et on en jette les morceaux des deux côtés opposés. Quelquefois, sans déchirer la toile, on se contente de la faire voltiger trois fois devant leurs yeux, et on la jette comme imprégnée du venin de l'envie. Une troisième manière, inventée plutôt pour préserver de la malignité des regards que pour la dissiper, est d'attacher à la tête des mariés certains cercles mystérieux. Les Indiens sont tellement persuadés de l'existence des maléfices, qu'ils y rapportent leurs maladies, et surtout celles de leurs enfants. C'est pourquoi ils sont presque toujours occupés à faire quelques pratiques superstitieuses pour rompre charme. Non seulement ils croient que les hommes y sont exposés, mais encore que les arbres, les fruits, les semences et les maisons en sont susceptibles, les, et que c'est la cause de leur dépérissement; de-là vient la coutume de mettre dans les champs, sur le tronc des arbres, et dans les jardins, des vases ronds blanchis avec de la chaux, et marqués points noirs ou de figures mystéde plusieurs

rieuses.

ce

comme

OEN

237

[ocr errors]

OËLLO (Myth. Péruv.), femmes issues du sang des incas, qui se consacraient volontairement à la pénitence et à la retraite, et s'y obligeaient par un vœu exprès. Elles vivaient chacune dans sa maison de véritables religieuses, excepté qu'il leur était permis de sortir; mais elles usaient rarement de cette liberté. Quand elles sortaient, ce n'était que pour visiter leurs proches parentes lorsqu'elles étaient indisposées ou en travail d'enfant, ou lorsqu'il était question de couper les cheveux à leurs aînés, ou de leur donner un nom. La vie chaste et irréprochable de ces femmes leur attirait un si profond respect, qu'on les appelait, par excellence, Oëllo, nom consacré dans leur religion. Cette chasteté devait être très réelle; car si on découvrait qu'elles eussent violé leur vœu, la coupable était brûlée vive ou jetée dans une fosse aux lions.

OELSARS (Myth. Ind.), temples des Tirinanxes, prêtres du premier ordre dans l'isle de Ceylan. V. CAVELS, DÉOVELS.

ΘÉMÉ, une des Danaïdes.
OEN, OÈS. V. OANNÈS.

1. CENÉE, fils de Parthaon et 'd'Euryte, de la famille des Eolides, roi de Calydon, épousa en premières noces Althée, et en eut plusieurs enfants, dont les plus célèbres furent Méléagre et Déjanire. (V.l'un et l'autre.) Sa seconde femme fut Péribée, dont il eut Tydée, père de Diomède. Dans sa vieillesse il fut détrôné par les enfants d'Agrius, et rétabli par son petit-fils; mais il en abandonna volontairement l'administration à son gendre Andrémon, pour se retirer à Argos, où Diomède lui rendit tous les honneurs possibles, comme à son aïeul paternel; et pour honorer sa mémoire, il voulut que le lieu où ce prince finit ses jours fût appelé Enée. V. ALTHÉE, TYDÉE, DIOMÈDE, etc.

2.- Fils de Céphale et de Procris, régna dans la Phocide après la mort de son grand-père Déionée.

238

OEN

3.- Fils naturel de Pandion, et l'un des héros de la Grèce.

4.- Il y en eut un autre dont Hercule tua l'échanson, qui ne le seryait pas à son gré, en lui frappant la tête d'un seul doigt.

5.-Fils d'Egyptus et de la Gorgone.

ENEI AGRI, campagnes de Calydon, ainsi nommées d'Enée, roi du pays.

ENÉIDE, une des tribus athéniennes, dont le nom était pris du même ŒNÉE. V. ŒNOÉ 2.

ŒNÉIS, nymphe qui, selon quelques uns, eut de Jupiter le dieu Pan. ŒNIA, une des douze filles d'Asopus et de Méthone.

ŒNIDES, Méléagre, et en général les descendants d'Enée.

ŒNISTÉRIES, fète que célébraient à Athènes les jeunes gens prêts à entrer dans l'adolescence, avant de se faire couper pour la première fois la barbe et les cheveux. Ils apportaient au temple d'Hercule une certaine mesure de vin, en faisaient des libations, et en offraient à boire aux assistants. Rac. oinos, vin.

ŒNo, une des filles d'Anius, roi de Délos, et de Dorippe. Celle-là avait la faculté de changer tout en vin. Elle fut, ainsi que ses sœurs, changée en colombe. V. ANIUS.

ENOATIS, surnom de Diane, d'un temple que Prætus lui bâtit près d'Enoé, dans l'Argolide.

1. ENOÉ, bourg de l'Argolide, où fut enterré Enée, roi de Calydon. Sœur d'Epochus, donna son nom, selon Pausanias, à une bourgade de l'Attique.

2.

3.- Reine des Pygmées, célèbre par sa cruauté, et changée en grue. V. MOPSUS.

4. - Une des nymphes qui, selon les Arcadiens, avaient élevé le jeune Jupiter.

ENOMANTIE, divination par le vin, soit qu'on en considérât la couleur, soit qu'en le buvant on remarquât les moindres circonstances pour en tirer des présages. Les Perses passaient pour être fort attachés à cette espèce de divination.

1. CENOMAÜS, un des capitaines grecs qui tombèrent sous les coups d'Hector au siége de Troie. Capitaine troyen Idoménée au même siége.

2.

tué par

3.- Roi de Pise, fils de Mars et d'Harpine, ou, selon Pausanias, d'Alxion, fut père d'une fille célèbre par sa beauté, nommée Hippodamie. Un oracle lui ayant prédit qu'il serait tué par son gendre, ou qu'il périrait lorsque sa fille se marierait, il résolut de la condamner à un célibat perpétuel. Pour écarter la foule des poursuivants, il leur proposa une condition fort dure, promettant la princesse à celui qui le surpasserait à la course, ajoutant qu'il tuerait tous ceux sur lesquels il aurait l'avantage. L'amant devait courir le premier, et le roi, l'épée à la main, poursuivait. Pindare Pausanias en nomment treize à qui il en coûta la vie. Enomaüs, contentait

le

se

et

pour tout honneur, de les faire enterrer les uns après les autres sur une éminence. Personne ne paraissait plus, lorsque Myrtile, gagné par Pélops, coupa le char du roi en deux, et en rejoignit si bien les deux parties, qu'il ne paraissait aucune fracture. Le char se rompit, Enomaüs mourut de sa chûte, et Pélops épousa Hippodamie. Selon Diodore, Myrtile se contenta de donner le temps à Pélops d'arriver avant son maître à l'autel de Neptune; et Enomaüs, croyant l'oracle accompli, se donna la mort. Voyez PÉLOPS, HIPPODAMIE, MYRTILE.

1. ENONE, surnom de l'isle d'E

gine.

2. - Une des mattresses de Jupiter, mère d'Eaque.

3. Fille du fleuve Cébrène en Phrygie, et nymphe du mont Ida, fut aimée d'Apollon, qui, en reconnaissance de ses faveurs, lui donna une parfaite connaissance de l'avenir et de la propriété des plantes. Dans le temps que Pâris était sur le mont Ida, réduit à la condition de berger, il se fit aimer d'Enone, et en eut un fils. (Voyez CORYNTHUS.)

Lorsqu'elle eut appris le projet de son voyage en Grèce, elle tenta vainement de l'en détourner, et lui prédit tous les malheurs dont serait suivi ce voyage; ajoutant qu'un jour il serait blessé mortellement, qu'alors il se souviendrait d'Enone, mais qu'il aurait en vain recours à son art. En effet, Paris, blessé par Philoctète au siége de Troie, se fit porter sur le mont Ida chez Enone, qui, malgré l'infidélité de son amant, employa son art pour le guérir; mais ses efforts furent sans succès, la flèche d'Hercule qui l'avait blessé était empoisonnée. Pâris mourut entre les bras d'Enone, et l'infortunée mourut de regret. Conon, dans Photius, rapporte que le messager qui vint dire à Enone que Paris venait implorer le secours de son art fut renvoyé brusquement avec cette exclamation jalouse: Qu'il aille se faire panser par son Hélène. Un retour de tendresse démentit bientôt cette brusquerie; elle partit pour aller guérir l'infidèle, mais elle arriva trop tard. Laréponse rendue à Paris Laccabla de telle sorte qu'il expira sur-le-champ. La première chose qu'elle fit en arrivant fut de tuer d'un coup de pierre ce messager, pour avoir osé lui dire qu'elle était la cause de la mort de son époux. Ensuite elle embrassa tendrement son corps glacé, et, après bien des regrets, s'étrangla avec sa ceinture. Dictys de Crète raconte encore différemnient sa mort.

Päris ayant cessé de vivre, dit-il, ses parents firent porter son corps vers Enone, afin qu'elle eût soin de le faire inhumer. Mais Enone fut tellement émüe de ce triste spectacle, qu'elle perdit l'usage de la raison, se laissa consumer de douleur, et fut ensevelie avec Quintus Calaber suppose qu'CEParis. Efin, none traita son mari avec la dernière inhumanité, lorsque prosterné à ses pieds, et rendant presque les derniers soupirs, il implorait son secours, et la suppliait de lui pardonner; mais qu'ensuite elle eut un si and regret de sa mort, qu'elle se

OEO

239

jetta sur le bûcher et se brûla avec le corps de Paris.

ENOPE, fille d'Epopéus. Neptune la rendit mère de Mégaréus.

ENOPÉUS, roi de l'isle de Chio, fit crever les yeux à Orion qui avait séduit sa fille, et se cacha sous terre pour se soustraire à sa vengeance. Voyez ORION.

ENOPHORIES, fète que les Egyptiens célébraient du temps des Ptolémées. On l'appelait ainsi, parceque ceux qui devaient assister au festin portaient à la main des bouteilles de vin.

ENOPIE, ancien nom de l'isle d'Egine, dans Ovide.

ENOPION, fils de Thésée et d'Ariadne. Le poète Ion le fait fondateur de Chio. Rhadamanthe lui rendit cette isle dont il avait été dépouillé. Quelques uns le croyaient avait introduit l'usage du vin chez pensaient qu'il les hommes. Cette idée était apparemment fondée sur son nom. Rac. pinein, boire.

et

1. Enops, père d'Hélénus, un des capitaines grecs qui périrent au siége de Troie.

2. - Père de Liode, devin d'Ithaque. Voyez LIODE.

ENOTRIE, partie de l'Italie, habitée par les Arcadiens qu'Œnotrus y avait amenés.

ENOTRIUS, surnom de Janus. Quelques savants dérivent son nom d'oinos, vin.

ENOTROPES, surnom des filles d'Anius.

nom

ENOTRUS, le plus jeune des fils de Lycaon, roi d'Arcadie, ayant obtenu de Nictinus, son frère aîné, de l'argent et des troupes, fit voile en Italie, s'y établit, et donna son à cette contrée. Ce fut la première colonie grecque qui se transporta dans une terre étrangère, suivant l'opinion de Pausanias. Quelques uns prétendent qu'Enotrus était roi des Sabins. D'autres veulent que ee soit le véritable nom de Janus.

ENUS. V. ONCUS.
EOLYCUS, père d'Egée.

1

CEOxus, fils de Lycimnius, frère d'Alcmène et cousin germain d'Hercule, étant venu avec lui à Sparte dans sa première jeunesse, et se promenant dans la ville, un chien qu qui gardait la maison d'Hippocoon sauta sur lui. Œonus lui jeta une pierre: aussi-tôt les fils d'Hippocoon accoururent et l'assommèrent à coups de bâton. Hercule, au désespoir, vint fondre sur eux et se retira blessé; mais quelque temps après il revint en force, massacra Hippocoon et sa famille, et vengea ainsi la mort de son parent. V. AXIOPOENAS. Eonus reçut à Sparte les honneurs héroïques, et près de son tombeau on éleva un temple consacré à Hercule.

EOCLUS, fils de Neptune et d'As; cra, bâtit en l'honneur de sa mère, la ville d'Ascra en Béotie.

EONISTICE, l'art de deviner les choses futures par le voldes oiseaux. Martianus Capella, liv. 8. Rac. oionos, oiseau.

ESTRÉBLÈS, fils d'Hercule et de Ia thestiade Hesychia.

OÉTA, montagne de Thessalie, entre le Pinde et le Parnasse, célèbre dans la fable et dans l'histoire par la mort d'Hercule qui s'y brûla, et par le détroit des Thermopyles. Comme le mont Oéta s'étend jusqu'à la mer Egée qui fait l'extrémité de l'Europe à l'orient, les poètes ont feint que le soleil et les étoiles se levaient à côté de cette montagne, et que de là naissaient le jour et la nuit. L'ellébore y croissait en abondance. Hespérus y était particulièrement honoré. De-là l'épithète d'OEtœus qu'il a dans les poètes.

ETELINE, chanson lugubre des Grecs à l'honneur de Linus, d'où elle a tiré son nom.

thes.

ETOSCYROS, l'Apollon des ScyŒTUS. V. OTHUS. ŒTYLE, ville de Laconie, dont les habitants allèrent au siége de Troie.

ŒTYLUS, héros argien, fils d'Amphianax, et petit-fils d'Antimaque, avait donné son nom à la ville d'CEtyle.

CŒUF DE LEDA. Voyez LEDA. ŒUF D'ORPHÉE. C'était un symbole mystérieux dont se servait cet ancien poète philosophe pour dé signer cette force intérieure, се principe de fécondité dont toute la terre est imprégnée, puisque tout y pousse, tout y végète, tout y renaît. Les Egyptiens et les Phéniciens avaient adopté le même symbole, mais avec quelques augmentations; les premiers, en représentant un jeune homme avec un œuf qui lui sort de la bouche; et les seconds, en représentant un serpent dressé sur sa queue, et tenant aussi dans la bouche un œuf. Il y a apparence que présomptueux comme étaient les Egyptiens, ils voulaient faire entendre que toute la terre appartient à l'homme, et qu'elle n'est fertile que pour ses besoins : les Phéniciens au contraire, plus retenus, se contentèrent de montrer que si l'homme a sur les choses un empire absolu, cet empire du moins ne s'étend qu'en partie sur les animaux, dont plusieurs même disputent avec lui de force, d'adresse et de ruses. Les Grecs respectaient trop Orphée pour avoir négligé une de ses principales idées: ils assignèrent de plus à la terre la figure d'un ovale.

ŒUF D'OSIRIS. Les Egyptiens contaient, au rapport d'Hérodote, qu'Osiris avait enfermé dans un œuf douze figures pyramidales blanches, pour marquer les biens infinis dont il voulait combler les hommes; mais que Typhon, son frère, ayant trouvé le moyen d'ouvrir cet œuf, y avait introduit secrètement douze autres pyramides noires, et que par ce moven le mal se trouvait toujours mêlé avec le bien. C'est sous ces symboles que cet ancien peuple exprimait l'opposition des deux prin cipes du bien et du mal qu'il tait.

'il admet

ŒUF PRIMITIF, d'où sont sortis tous les êtres. C'est sous ce symbole que plusieurs philosophes païens, après Orphée, ont représenté le monde ou plutot l'auteur du monde, Les Phéniciens, selon Plutarque,

reconnaissaient

reconnoissaient un Etre suprême qu'ilsreprésentaient dans leurs orgies sous la forme d'un œuf. Le même symbole était employé par les Chaldéens, les Persans, les Indiens et les Chinois même, et il y a bien de l'apparence que telle a été la première opinion de tous ceux qui ont entrepris d'expliquer la formation de l'Univers.

ŒUF DE SERPENT, œuf fabuleux, vanté par les Druides. Il était, disaient-ils, formé en été par une quantité prodigieuse de serpens entortillés ensemble, qui y contribuaient tous de leur bave et de leur écume. Aux sifflemens des serpens, l'œuf s'élevait en l'air: il fallait aussi le recevoir avant qu'il touchât à terre. Celui qui l'avait reçu devait monter vite à cheval et s'échapper, parceque les serpents couraient tous après lui, jusqu'à ce qu'ils fussent arrètés par une rivière qui leur coupât le chemin. La figure de cet œuf était celle d'une pomme pomme ronde de moyenne grosseur; la coque était cartilagineuse, couverte de fibres et de filaments, approchants de la forme des pinces des polypes. On en faisait Pessai en le jetant dans l'eau, et il fallait qu'il surnageât avec le cercle d'or dont on avait soin del'entourer. Les Druides, pour le mettre en plus grand crédit, assuraient qu'on devait le recevoir à certains jours de lalune; qu'au reste, il avait la vertu de donner gain de cause dans tous les différends qu'on avait à démèler, et qu'il faisait avoir un libre accès auprès des rois. L'empereur Claude au rapport de Pline, fit mourir un chevalier romain, de Dauphiné, parce qu'il portait de ces cœufs dans son sein, dans la vue de gagner un procès. Quelques modernes prétendent que les Druides portaient cet œuf dans leurs enseignes. La céremonie de le recevoir est représentée sur les monuments celtiques de la cathédrale de Paris. Un ancien tombeau d'Italie, donné par l'auteur de l'Antiquité expliquée, représente la manière dont les serpents le formaient. On voit deux de ces aniTome II.

un

,

maux affrontés et dressés sur leurs queues; l'un tient l'œuf dans sa gueule, et l'autre le parcourt et le faconne avec sa bave.

ŒUVRE PARFAITE. (Icon.) C. Ripa la désigne par une femme qui tient un miroir de la main droite, et de la gauche une équerre et un compas.

OFARAI (Myth. Jap.), espèce de certificat ou d'absolution que les prètres du Japon vendent aux pélerins qui viennent visiter les temples fameux de la province d'Isie. L'Ofarai est une petite boîte de bois, fort légère et fort mince, un peu plus lonque que large, au reste d'une forme à-peu-près carrée. Dans cette boîte sont contenus plusieurs petits morceaux de bois, menus et longs, dont quelques-uns sont entortillés dans du papier blanc, symbole de la pureté d'ame du pélerín. Sur un côté de la boîte sont tracés en gros caractères ces mots, Dai-Singu, c.-à-d., le grand dieu. Sur le côté opposé, on lit le nom du prêtre qui donne l'Ofarai, accompagné de ce mot, Taï-Ju, ou messager des dieur, surnom que prennent les prêtres. Le pélerin reçoit la boîte précieuse avec un respect religieux, la place sur le bord de devant de son chapeau; et, pour que le poids n'emporte pas le chapeau, met sur le bord de derrière une autre boîte, ou quelque chose d'une égale pesanteur. Arrivé chez lui, il place respectueusement l'Ofarai sur une tablette, et le conserve dans l'endroit le plus propre de sa maison. Quelquefois, il fait construire devant sa porte un petit auvent sous lequel il le met. Si l'on rencontre dans la rue ou sur un chemin, un Ofarai qui a été perdu, on le ramasse avec respect, et pour qu'il ne soit point profané, on le cache dans le creux d'un arbre. Les mêmes soins sont pris à l'égard de ceux qui se trouvent dans la maison d'un mort. On attribue à ces boîtes une grande vertu; mais ce qui en diminue bien le prix, c'est qu'elle ne dure qu'un án. Cependant la vente de ces Ofarais produit aux prêtres des sommes immenses. Ce n'est pas seulement à

Q

« PrécédentContinuer »