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- élégant, ce qui prouve qu'il avoit reçu une excellente éducation, & qu'il avoit étudié

OCTO. 18. la littérature à Antioche; on y trouve cependant quelques Hébraïfmes & quelques Syriacifmes. Il eft en général facile, naturel agréable, & tout-à-fait approprié au genre historique.

Le faint Evangélifte ne quitta point fon maître, après fon élargiffement. L'Apôtre durant fon dernier emprifonnement, écrivoit de Rome, que tous les autres l'avoient quitté, & que S. Luc étoit feul avec lui (19). Après le martyre de S. Paul, S. Epiphane dit que S. Luc prêcha dans l'Italie, la Gaule la Dalmatie & la Macédoine (20). On n'est pas d'accord fur ce qu'on doit entendre par Gaule. Les uns penfent qu'il s'agit de la Gaule Cifalpine, & les autres, de la Galatie. Selon Fortunat & Métaphrafte, S. Luc paffa en Egypte, & prêcha dans la Thébaïde. Nicépho re dit qu'il mourut à Thebes dans la Béotie, & que de fon temps, on montroit le tombeau de ce Saint près du lieu de fa mort. Mais cet Auteur paroît confondre le faint Evangélifte avec Saint Luc Stiriote, Hermite de Béotie. On lit dans Saint Hippolyte (21) , que notre Saint fut crucifié à Elée dans le Péloponefe. Il fut attaché à un Olivier, fi l'on s'en rapporte aux Grecs modernes. L'ancien Martyrologe Africain du cinquieme fiecle (22), lui donne les titres.

(19) 2 Tim. IV. 11.
(20) S. Epiph. hær. st.
(21) In MS. Bodleiana
Bib, ap. Milles in Praf, in Luc.]

P. 120.

(22) Ap. Mabil, Annal. T. 3. p. 414.

d'Evangélifte & de Martyr. Saint Grégoire de Nazianze (23), Saint Paulin (24), & Saint OCTO. i8. Gaudence de Breffe (25), affurent auffi qu'il alla dans le Ciel par la voie du martyre. Mais Bede, Adon, Ufuard & Baronius difent feulement dans leurs Martyrologes, qu'il fouffrit beaucoup pour la Foi, & qu'il mourut fort âgé dans la Bithynie. Il est très probable qu'il paffa dans cette contrée pour y annoncer l'Evangile. Il n'y refta cependant pas toujours. Il revint dans l'Achaïe, qui comprenoit alors le Péloponefé, & il y finit fa course. Le fen timent des Grecs modernes, eft que Saint Lud vécut quatre-vingt-quatre ans ; & ce fentiment eft fondé fur ce que Saint Jérôme dit de Saint Luc (26): mais le dernier Editeur des Euvres de ce Pere l'a réfuté, en montrant que le paffage en queftion he fe trous ve dans aucun ancien manuscrit.

En 357, l'Empereur Conftance fit tranf férer les Reliques de Saint Luc, de Patras en Achaïe, à Conftantinople. On les y dépofa dans l'Eglife des Apôtres (27), avec celles de Saint André & de Saint Timothée. Il fe fit alors quelques diftributions des premieres. Saint Gaudence de Breffe en procura à fon Eglife (28); Saint Paulin en mit dans celle de Saint Félix à Nole, & dans une autre Eglife qu'il avoit fait bâtir à Fondi (29).

L'Eglife des Apôtres à Conftantinople avoit été bâtie par Conftantin le Grand (30). Ce

(23) Or.

3.

(24) Ep. 12, p. 155.

(25) Serm. 17.

(26) De Viris Illuftr. c. 4. (27) S. Jérom. ibid. Phi

Theod. Left. p. 567.
(28) Serm. 17.
(29) S. Paulin, Ep. 13,

24.

loftorge, Idace

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in Chron.l.

(30) Eufebe, Vit. Conftant.
4. c. 58.

Prince fut enterré dans le Porche de cette Eglife, & l'on renferma fon corps dans un cerOCTO. 18. cueil d'or. On représenta les douze Apôtres autour de fon tombeau (31). Lorsque l'Empereur Juftinien fit réparer l'Eglife, les ouvriers trouverent trois coffres de bois, avec des Infcriptions qui portoient que c'étoient les corps de Saint Luc, de Saint André & de Saint Timothée (32). Baronius prétend que le chef de Saint Luc fut porté à Rome par Saint Grégoire, & dépofé dans l'Eglife du Monaftere de Saint André (33). On garde une partie de fes Reliques dans le Monaftere du mont Athos en Grece (34), Le P. de Montfaucon a fait graver d'après un manufcrit de l'Evangile feIon Saint Luc, l'ancien portrait de ce Saint, avec tous les inftruments dont on fe fervoit autrefois pour écrire (35).

Jefus-Chrift eft venu fur la terre, non feulement pour nous fervir de modele par fes exemples, & pour nous racheter par le facrifice de fon Sang adorable; mais il a vou lu encore nous inftruire par fa doctrine célefte. Ainfi, celui qui dès le commencement du monde avoit parlé aux hommes par la bouche de tant de Prophetes, a daigné leur apprendre lui-même ce qu'ils doivent faire, afin de les arracher aux flammes de l'Enfer, & de leur affurer un bonheur éternel.

(31) Socrate, Hift. Eccl. (32) Procope, de Edif. Juftiniani; Ball, Antiq. Conf tantinop. app. Gyllio, p. 45.

(33) Baron. ad an. 586,'.

n. 25.

(34) Montfaucon, Palaogr. l. 7. p. 456.

( 35 ) Ibid. l. 1. p. 22, 23.

Avec quelle ardeur, avec quel refpect ne devons-nous pas écouter & méditer les divines OCTO. 18. leçons contenues dans fon Evangile, ou qu'il nous fait annoncer par fes Miniftres qu'il a revêtus de fon autorité? Revenons-y donc fouvent par la méditation, pour qu'elles puiffent fe graver profondément & dans nos efprits & dans nos coeurs. Que de fatigues, que de fouffrances n'en a-t-il pas coûté au Fils de Dieu pour nous inftruire & nous fauver? Que de Prophetes, que d'Apôtres, que d'Evangéliftes, que de Miniftres ne nous a-t-il pas envoyés pour nous enfeigner fa fainte Loi? Nous ferions bien coupables fi nous la méprifions, fi nous la recevions avec négligence, & fi nous n'en faifions pas la regle de notre conduite.

LE MÊME JOUR,

SAINT JULIEN SABAS,

ANACHORETE EN MESOPOTAMIE.

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AINT JULIEN, qui floriffoit dans le quatrieme fiecle, reçut, à caufe de fa fageffe & de fa prudence, le furnom de Sabas, qui en Syriaque fignifie grifon ou vieillard. Après avoir paffé plufieurs années dans une caverne fombre & humide près de la Ville d'Edeffe, il fe retira fur le mont Sina dans l'Arabie. Il joignoit au travail des mains, les pratiques d'une pénitence rigoureufe, & l'exercice continuel de la priere & de la méditation. Il vit en efprit Julien l'Apoftat mourir en Perse, événement qui délivra l'Eglife, des maux dont ce

OCTO. 18.

malheureux Prince la menaçoit. (1). Les Ariens abufant fous le regne de Valens, de l'autorité que donnoient au Saint fes éminentes vertus, il quitta fa folitude, & vint à Antioche pour confondre publiquement ces Hérétiques. Il opéra auffi plufieurs miracles dans cette Ville. Lorfqu'il eût rendu un témoignage authentique à la vérité, il retourna dans fa cellule, & il continua d'inftruire les difciples qui étoient venus fe mettre fous fa conduite, & qui édifierent l'Eglife long-temps encore après fa mort. Saint Chryfoftome dit, en parlant de lui, que c'étoit un homme de prodiges. Il s'étend fur les honneurs qu'on lui rendit, tant de fon vivant, qu'après fa mort (2). Saint Julien Sabas eft nominé dans le Martyrologe Romain, fous le 14 de Janvier; mais les Grecs l'honorent le 18 & le 24 d'O&obre.

Voyez Théodoret, Hift. Relig. c. 2 ; Pallade, Laufiac. c. 102; Sozomene, 1. 3. c. 14; Bulteau, Hift. Monaft. d'Orient; Tillemont T. 7; Fleury, 1. 16, n. 28, &c.

SAINT MONON,

A NA CHOREȚ E.

2

SAINT MONON, né en Ecoffe, quitta fa patrie, dans le deffein d'atteindre plus facilement à la perfection. Il fe retira dans la forêt des Ardennes, où il mena la vie érémitique dans

(1) Théodoret, Hifl. Eccl. (2) Hom. 21 in Ephef. 1.3. 6. 24; & Philoth. c. 2.

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