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OCTO. 20.

Le Pape Damafe qui le connut auffi, le fit venir à Rome. Après la mort de ce Souverain Pontife, il retourna à Florence, pour y cultiver une vigne qui demandoit tous fes foins. Devenu Evêque de cette Ville, il fe montra digne fucceffeur des Apôtres. Il inftruifoit fon Peuple avec un zele infatigable; & Dieu fe plaifoit quelquefois à confirmer par des miracles, la vérité de la doctrine qu'il prêchoit, Il mourut fous le regne d'Honorius. Ses Reliques fe gardent avec beaucoup de vénération dans la grande Eglife de Florence. On lit fon nom dans le Martyrologe Romain, sous le 25 de Mai.

Voyez l'abrégé de fon ancienne Vie, dans Saint Antonin, Ughelli, Ital. facr. Foggini loc. cit. & fur-tout le bon Ouvrage du P. Jofeph Richa, Jéfuite, intitulé: Notizie iftoriche delle Chiefe Florentine, T. 6, in Fierenze, an. 1737.

SAINT SENDOU,

PRÊTRE

au Diocese de Reims.

SAINT SINDULHE, vulgairement appellé S.

SENDOU OU SANDOUX, étoit né en Aquitaine. Animé du défir de parvenir à une plus haute perfection, il quitta fa patrie, où il vivoit dans la pratique de toutes les vertus, & alla chercher une retraite dans le Diocefe de Reims, vers le commencement du feptieme fiecle. On pense communément qu'il étoit Prêtre quand

il fortit de l'Aquitaine. Il fixa fa demeure au Village d'Auffonce, à quatre lieues de Reims, OCTO. 20. du côté de l'Orient. Il joignoit une priere continuelle aux mortifications de la plus anftere pénitence. Il triompha par fon humilité, des tentations par lefquelles il fut éprouvé. Il donnoit des inftructions falutaires à ceux qui ve noient le vifiter, Comme il avoit un don particulier pour entendre l'Ecriture, il en faifoit les plus heureuses applications, tant pour fon ufage que pour celui des autres. Il mourut le 20 d'Octobre, avant le milieu du feptiemę fiecle. On l'enterra dans le lieu de fa pénitence; mais dans le neuvieme fiecle, on porta fon corps à l'Abbaye de Hautvilliers, qui eft auffi à quatre lieues de Reims. Il est nommé en ce jour, dans le Martyrologe Romain.

Voyez Mabillon, Aa, SS. T. 1, & Part.2, Sec. 4. Ben. Flodoard, Hift. Rem. 1. 2. c. 93 Baillet, &c.

OCTO. 21

28088888880

XXI. JOUR D'OCTOBRE.

SAINTE URSULE,

ET SES COMPAGNES,

VIERGES ET MARTYRES.

P

Au milieu du 5°. fiecle.

ENDANT que les Saxons,. encore Païens, ravageoient l'Angleterre, un grand nombre d'anciens Bretons qui habitoient cette Ifle, s'enfuirent dans les Gaules, & s'établirent dans l'Armorique, qu'on a depuis appellée Bretagne. D'autres pafferent dans les PaysBas, & s'arrêterent au Château de Brittenbourg, près de l'embouchure du Rhin; c'eft ce qui fe prouve par d'anciens monuments, & par le témoignage des Hiftoriens Belgiques, cités par Ufférius.

Il paroît que nos faintes Martyres quitterent la Grande Bretagne ou l'Angleterre, vers le temps dont nous parlons, c'eft-à-dire, dans le cinquieme fiecle. Elles aimerent mieux faire le facrifice de leur vie, que de perdre leur virginité, & elles furent mifes à mort par l'armée des Huns qui ravagerent alors le pays où elles s'étoient refugiées, & qui porterent le fer & la flamme dans tous les lieux où ils pafferent. On convient que ces Saintes étoient venues originairement de la Grande Bretagne,

& qu'Urfule étoit à leur tête pour les condui re & les encourager (a). Quoiqu'on les défigne en général fous le nom de Vierges, il OCTO. 21.

(a) Les anciens Calen-à Cologne, qu'elles étoient

driers, copiés par Ufuard, en fort grand nombre. Wan-
nomment fous le 20 d'Octo- delbert, Moine de Pruim en
bre, Sainte Saule & Sainte Ardenne, dans fon Martyro-
Marthe compagnes, Vierges loge en Vers qu'il compila en
& Martyres à Cologne. Le P. 850, les fait monter à mille;
Alexandre, & les Rédacteurs mais il n'écrivoit que d'après
du nouveau Bréviaire de Pa- de faux Actes. Sigebert, qui
ris penfent que Sainte Saule floriffoit en 1111, compte
eft la même que Sainte Urfule. 11000 Vierges. C'est une
Il faut attendre les Mémoires méprise que quelques Auteurs
que les Bollandistes ont pro- font venir de l'abréviation
mis fur ces Saintes. Selon XI. M. V. qui ne vouloit dire
Baronius, on doit principale- autre chofe, que onze Marty-
ment s'en rapporter fur ce qui res Vierges. Du-moins la chro-
les concerne, à ce qu'on lit nique de S. Tron, Spicil. T.
dans l'Hiftoire MS. d'Angle- 7. p. 475, ne compte point un
terre, par Geoffroi de Mont-plus grand nombre de Marty-
mouth laquelle fe garderes. Le Martyrologe Romain
dans la Bibliotheque du Vati- fe contente de nommer Sainte
can. Ce dernier Auteur rap- Urfule & fes compagnes,
porte qu'Urfule étoit fille de dont il eft effectivement im-
Dionoc, Roi ou Prince de poffible de déterminer le
Cornouaille, que fon pere
nombre.
l'envoya à Conan, Prince
Breton, qui avoit fuivi le
parti du Tyran Maxime, &
que Maxime qui avoit com-
mandé les troupes de l'Empi-
re dans la Bretagne, fous
Gratien, passa dans les Gau-
les en 382, après avoir pris
la pourpre. Mais diverfes cir-
conftances que l'on trouve
dans le récit de Geoffroi de
Montmouth, montrent qu'il
n'eft pas plus digne de foi que
le Rédacteur des Actes pré-
tendus des faintes Martyres.

Il paroît par les tombeaux des Saintes qu'on a découvert

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Geoffroi de Montmouth met le martyre de nos Saintes fous le regne de Maxime, vers la fin du quatrieme fiecle: mais Othon de Frifingen, l. 4. c. 28, & Ufférius le mettent au milieu du cinquieme fiecle.

Quant à la conjecture, qu'une des faintes Martyres pouvoit porter le nom d'Undecimilla, elle est deftituée de toute efpece de preuves, & rejetée unanimement par les bons Critiques. Voyez Valefiana, p. 49.

OCTO. 25.

n'eft pas hors de vraisemblance que quelquesunes ayent été engagées dans l'état du Mariage. La Chronique de Sigebert (1) met leur martyre en 453. Elles fouffrirent près du Bas-Rhin, & furent enterrées à Cologne, fuivant la coutume de ces temps-là; on bâtit fur leur tombeau une Eglife qui étoit fort célebre en 643, lorfque S. Cunibert fut élu Archevêque de cette Ville. S. Annon, Archevêque de Cologne dans le onzieme fiecle, avoit une grande dévotion pour les faintes Martyres, & il prioit fouvent les nuits entieres de vant leurs tombeaux, où il s'étoit opéré plufieurs Miracles.

2

Sainte Urfule, qui conduifit au Ciel tant de faintes ames qu'elle avoit formées à la eft regardée comme le modele des perfonnes qui s'appliquent à donner une édu cation chrétienne à la jeuneffe. Elle eft Patro ne de l'Eglife de la Maifon de Sorbonne à Paris. Il s'eft formé fous fon invocation, plufieurs établissements religieux pour l'éduca tion des jeunes filles; tels font les Monafteres des Urfulines dont le nombre s'eft fi confidérablement accru. Celles d'Italie furent établies en 1537, par la B. Angele de Bret ce. Sept ans après, Paul III approuva leur Inftitut. En 1572 Grégoire XIII les érigea en Ordre Religieux, fous la Regle de Saint Auguftin, & les obligea à la Clôture. Saint Charles Borromée les protégeoit fingulierement, & il ne contribua pas peu à étendre leur Inftitut. Le premier établiffement qu'elles eu

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