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qui traverse douze couches, en canal de navigation sur lequel, comme nous venons de le dire, on transporte la houille exploitée (D'Aubuisson.)

Tels sont les divers moyens dont on fait usage dans l'intérieur des mines de différens pays, pour porter le minerai ou les combustibles depuis la taille jusqu'au jour, ou jusqu'à la place d'assemblage ou d'accrochage qui se trouve au pied du puits d'extraction. Jeffris avait proposé plusieurs machines dont l'effet devait remplacer les chariots dans le transport intérieur des galeries, au moyen de chaînes sans fin, de poulies et d'un moteur quelconque appliqué à l'orifice des puits; mais je ne crois pas qu'elles aient été exécutées nulle part, si ce n'est peut-être en Angleterre, à Sheffield?

Nous allons maintenant passer en revue les divers moyens et les différentes machines que l'on place à l'orifice des puits pour exécuter la sortie et la mise au jour des maté riaux, des minerais et de la houille, qui font l'objet de toutes les exploitations souterraines, en commençant par les machines les moins parfaites, et terminant par celles qui sont les mieux combinées et les plus énergiques.

MACHINES D'EXTRACTION.

S. 6.

De la poulie.

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Croirait-on qu'il existe encore en France des mines de fer et des glaisières où l'on n'a pour tout moyen d'extraction et d'épuisement qu'une mauvaise poulie attachée à trois morceaux de bois, sur laquelle passe une corde avec deux petits seaux, et que c'est à l'aide de ce triste appareil que l'on monte et descend les ouvriers, le minerai et l'eau, quand il s'en trouve? Que l'on juge par là de tous les autres travaux de ces sortes d'exploitations! C'est, au reste, encore par ce même moyen que l'on tire l'eau de la plupart des puits domestiques, et cependant, là comme partout ailleurs, on doit chercher à ménager le temps et la force, car ces deux grands élémens de la prospérité publique ne se retrouvent jamais quand on les a perdus.

S. 7.

Du tour simple.

Cette machine se compose ordinairement d'un cylindre de bois horizontal, portant une manivelle à chaque bout, et qui roule sur des coussinets de fer ou de cuivre qui garnissent les encoches de deux pieds droits,

que

consolidés chacun par deux bras de force (pl. XIV). Plus il y a de différence entre le diamètre du tour (pl. VIII, fig. 9) et le diamètre de la circonférence décrite par le coude (B) des manivelles, et plus on produit d'effet avec une force donnée. C'est pour cette raison l'on doit chercher à tenir l'arbre le plus petit possible, sans nuire cependant à sa solidité, et donner au contraire la plus grande longueur possible entre les deux coudes (AB) des manivelles; aussi, quand on fait usage de cette machine, doit-on choisir les manoeuvres de la plus grande taille pour la faire marcher; encore se plaignent-ils souvent de maux à la poitrine et de tiraillemens d'estomac.

Il est bon d'ajouter au-dessus du tour et de fixer solidement aux pieds droits une forte barre de bois (pl. XIV), qui sert aux ouvriers à s'appuyer d'une main, pendant qu'ils tirent les tines de l'autre. Il est bon aussi de garnir les pieds droits chacun d'une cheville de fer suspendue à une chaînette, qui sert, en la passant dans un trou, à arrêter solidement le tour, soit pour se reposer, soit pour tout

autre motif.

Deux forts manoeuvres travaillant au tour pendant huit heures, peuvent entretenir trois mineurs au fond d'un puits jusqu'à la profondeur de 100 pieds, s'il n'y a pas trop d'eau, et surtout si l'ouvrage est donné à prix fait: à 50 pieds ils commenceront à se plaindre, s'ils sont à la journée, et ils demanderont suc

cessivement un troisième et un quatrième, en sorte qu'à partir de cent pieds il y a plus d'économie à tirer les déblais avec une petite machine à molette qu'avec un tour simple, et en effet trois postes de 4 tourneurs à 125° chaque, portent la dépense à 15 par 24 heures, tandis deux chevaux conduits à 3f ou que 350°, font 6 ou 7 francs, et deux tireurs de tine à 2f font en tout 10 ou 11 francs de dépense, au lieu de 15; et avec deux chevaux attelés séparément et se relevant de six en six heures, on peut aller, comme nous le dirons bientôt, jusqu'à 75 ou 80 mètres.

Le tour simple ne devrait donc s'employer que pour le service des puits peu profonds, peu importans, ou dans l'intérieur des travaux, où la place ne permet pas d'y mettre une meilleure machine, et cependant on s'en sert dans la plupart des belles mines de la Saxe, dans celle d'Anglesey et dans beaucoup d'au

tres.

S. 8.

Le treuil ou tour à engrenage.

Cette machine, telle qu'on l'exécute depuis bien long-temps dans le pays de Liége, se compose d'un cylindre en bois horizontal de 0,83 de diamètre, qui roule sur des tourillons, et qui porte à l'une de ses extrémités une roue dentée de quatre-vingt-sept dents, qui engraine dans un pignon de vingt-une dents, et les deux manivelles sont attachées à l'axe

de ce pignon. Il est bon de partager ce tour par une crête saillante, qui empêche que les câbles ne montent l'un sur l'autre, et qui leur fait à chacun une place sur laquelle ils s'enroulent et se déroulent séparément; car, lorsque la profondeur est fixe, il convient de mettre deux câbles, plutôt qu'un seul, qui s'enroule d'un bout et se déroule de l'autre. On peut appliquer deux, quatre, six hommes à ces tours, suivant la profondeur, la grandeur des beines et la vitesse qu'on veut leur imprimer.

On assure qu'à Liége quatre hommes tirent avec ce tour 100 kilogr. de houille en sept minutes de la profondeur de 100 mètres, et qu'en Alsace deux hommes appliqués à la même machine tirent en trois minutes 150 kilogr. de houille d'une profondeur de 40

mètres.

Il arrive quelquefois, qu'au lieu de placer les tours immédiatement au-dessus des puits, on les établit à quelques mètres, ce qui oblige à des poulies de renvoi, et à quelques petits accessoires qu'il est bon d'éviter. J'ai entre les mains le plan d'un de ces tours à engrenage du pays de Liége, auquel on a ajouté des distributeurs dont l'effet est de régulariser l'enroulement du câble. Ils se composent de deux cylindres verticaux, entre lesquels passe le câble. Ces rouleaux tournent sur des pivots fixés dans un cadre qui roule à son tour sur trois galets, entre deux poutres ho

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