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vaux,

mentanément, et qu'elles inonderaient les trasi l'on n'avait pas prévu cela d'avance. Ce tas de déblais, que l'on nomme décharge, peut, il est vrai, se disposer de manière à éloigner les eaux, et à former une plateforme en avant de la galerie, qui n'est point à dédaigner, et qui peut devenir fort utile pour le triage du minerai, pour la préparation des cadres, etc.; il n'est donc pas indifférent de placer les déblais au hasard, puisqu'on peut en tirer parti pour la commodité du chantier.

Si c'est un filon presque vertical qui soit le sujet de l'attaque, et que la roche soit solide au toit, comme au mur, on devra faire une galerie haute et étroite, mais de manière cependant à ce qu'elle ait 1",15 de large au sol, entre les bois, afin que le passage brouettes soit facile.

des

Si le filon lui-même n'est point ébouleux, ou si la galerie se pousse à travers la roche, pour aller recouper le gîte à une certaine distance, on devra travailler en voûte de cloître (pl. VI, fig. 1), et commencer la naissance de l'ogive un peu au-dessus des coudes de l'ouvrier. Cette forme, qui produit le moins de déblais possible, soutient parfaitement la roche qui n'est fendue que par grands quartiers et peut éviter l'emploi du boisage.

Si le filon est pourri et ébouleux, et que la roche soit solide au toit et au mur, le boisage se composera d'un seul chapeau serré

dans la roche. Enfin, suivant sa consistance, on adoptera le demi-boisage, le boisage simple ou le boisage complet, qui seront décrits au chapitre consacré à la conservation des hommes, des travaux, et qui sont figurés pl. VI. Cette galerie de rabais, qui pourra servir à assécher les travaux pendant plusieurs années, devra nécessairement avoir une légère pente du dedans au dehors, mais il n'en faut pas donner trop; car si l'on montait rapidement, le sol se trouverait bientôt au-dessus du haut de la porte, et l'air circulerait mal, s'échaufferait considérablement et finirait par éteindre les lampes : deux millimètres par mètre de pente suflisent à l'écou

lement des eaux.

Si la roche est dure et unie au sol, la trace des brouettes sert de rigole pour le commencement; mais si la roche est tendre et boueuse, il faut tracer une rigole soit sur un des côtés de la galerie, soit au milieu, et dans ce cas elle est couverte par la planche qui sert au roulage.

Si l'eau ne charie pas trop de boue, il n'y a point d'inconvénient à placer le canal sous la planche de roulage; mais si elle est sale, il faut le jeter sur un des côtés, afin de pouvoir le curer facilement, sans interrompre la circulation des rouleurs.

Si l'on attaque une couche peu épaisse et qu'elle soit recouverte par une roche dure et peu cassante, il faudra éviter d'arracher le toit.

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Si c'est le mur, au contraire, qui est dur, on ne devra point l'entamer, et enfin s'ils sont également durs, on devra plutôt enlever le toit que le mur; parce qu'après avoir dépouillé la couche sur une certaine étendue et avoir bien nettoyé la galerie, il ne reste plus qu'à arracher la substance qui fait l'objet de l'exploitation, et on l'obtient parfaitement propre. En pareille circonstance, il ne faut donner que 1",66 de hauteur à la galerie, ce qui est suffisant pour les rouleurs de 12 à 14 ans. L'on pourrait se contenter de beaucoup moins de hauteur encore; mais l'air ne tarderait pas à manquer; l'on serait forcé de revenir sur ses pas pour rehausser la galerie, les bois seraient trop courts, et l'on aurait bientôt lieu de se repentir de cette mauvaise économie. Les bonnes dimentions d'une galerie sont les suivantes: 5 pieds (1,66) de hauteur.

3 pieds 6 pouces (1,16) de large au sol. 2 pieds 6 pouces (0,82) de large au plafond. Ces mesures sont prises en dedans du boisage, en sorte que l'excavation de la roche a 8 pouces (0,22) de plus en hauteur et 16 pouces (0,44) de plus en largeur.

Si l'on travaille en voûte de cloître, on donnera 5 pieds de hauteur, au milieu seulement, sous clef, et l'on commencera la naissance, autant que possible, vers le milieu de cette hauteur. Ce travail s'exécute assez régulièrement quand la roche peut s'entail

ler au pic; mais on ne peut le conduire avec autant de précision, quand on est obligé de se servir de la poudre.

Outre l'économie du bois, la seule inspection de la pl. VI, fig. 1, fait voir combien on évite d'entailler de la roche, et combien on diminue la masse des déblais qu'il faut sortir. L'avantage est trop évident pour qu'il soit nécessaire d'insister sur cette observation et pour que l'on ne s'empresse pas d'adopter ce travail, toutes les fois que la roche le permet.

Quoiqu'il faille éviter autant que possible d'attaquer les couches, et surtout les filons, par le point qui se montre au sommet d'une montagne, il arrive quelquefois que l'on est forcé d'adopter ce genre d'attaque et de pratiquer un ouvrage sur la pente même de la couche ou du filon. Ce travail, qui se nomme, suivant le pays, rampe, bure, descenderie, fendue, etc., séduit ordinairement les personnes qui ne sont point versées dans l'art des mines, parce qu'elles trouvent assez agréable et même assez rassurant de travailler sur le gîte même, sur le combustible ou sur le minerai qui fait le sujet de la recherche; mais on ne tarde point à sentir les inconvéniens de ce mauvais travail, qui n'a ni les avantages du puits vertical, ni la commodité de la galerie horizontale.

La sortie des déblais, et surtout l'asséchement du travail, devient très-pénible et très

coûteux moins l'inclinaison est grande, et plus il faut éviter la descenderie; mais plus elle est rapide, et moins il y a d'inconvénient à l'adopter: et en effet, plus l'inclinaison se rapproche de la verticale, et plus la descenderie s'approche elle-même du puits vertical, auquel on doit toujours donner la préférence, quand l'inclinaison est au-dessous de 45° à 50°.

Il y a cependant beaucoup de mines qui sont exploitées de cette manière, dans lesquelles on pénètre par des escaliers taillés dans la roche ou exécutés en bois, et d'où tout ce que l'on extrait est sorti à dos d'homme. Toutes les mines de lignite de la Provence sont dans ce cas.

Lorsqu'on est forcé de travailler en descenderie ou suivant l'inclinaison de la couche ou du filon, on doit au moins établir une machine d'extraction quelconque à son orifice, se servir de chariots ou chiens, et les faire rouler sur les montans d'une échelle couchée qui sert en même temps pour la descente et la sortie des mineurs. Un ruban de fer laminé ou feuillard cloué sur l'un et l'autre bras de l'échelle facilite infiniment le roulage des chiens sans augmenter beaucoup la dépense: et en effet un ruban de fer feuillard de 0,03 de large, de 0,004 d'épaisseur et de 100 pieds de long, ne pèse que 35 kil. Il faut seulement avoir soin que la tête des clous soit noyée dans un trou fraisé,

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