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afin que les roues ne les accrochent point. Comme on ne marche jamais debout dans une galerie d'inclinaison tant soit peu rapide, on peut fort bien ne lui donner que 1,33 de hauteur verticale. Si la couche est très-peu inclinée à l'horizon et qu'elle s'enfonce sous une montagne élevée, on devra l'attaquer par une galerie de direction qui sera sensiblement horizontale; mais si cette même couche s'étend sous une plaine, on ne devra pas balancer à l'attaquer par un puits vertical, qui la recoupera à une profondeur d'autant plus grande que l'on s'éloignera davantage du point où elle se montre au jour. C'est un triangle à tracer sur le papier ou un sinus à calculer; car si l'on a bien observé l'inclinaison d'une couche et qu'elle soit partout sensiblement la même, on sera maître de la recouper à 100, 200 ou 300 pieds ou plus, et de s'assurer ainsi un massif asséché plus ou moins considérable à exploiter.

Un puits de recherche que l'on projette d'enfoncer à 100 mètres, plus ou moins, doit avoir 9 pieds (3 mètres) de long, sur 6 pieds (2 mètres) de large, compris le boisage; ce qui réduit le vide à 8 pieds sur 5. Si la roche est bonne et que l'on donne la préférence à un puits rond, 2 mètres de diamètre suffisent; mais je dois dire qu'un puits ovale est préférable à un puits rond, soit que l'on ne boise pas, soit que l'on soutienne la ro

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par un muraillement, et voici pourquoi : Comme il s'agit ici d'un puits de recherche, ce qui suppose qu'il n'y a point encore d'autre percement, il est plus que probable que l'on trouvera le mauvais air à une certaine profondeur, surtout pendant les jours orageux d'été: or, l'un des meilleurs moyens de s'en débarrasser est de pratiquer une cloison qui isole une petite portion de ce puits, et qui établisse un courant d'air entre les deux parties inégales de ce foncement. Rien n'est aussi facile à établir dans un puits carré long, ou dans un puits ovale; mais dans un puits rond, cela devient beaucoup moins aisé; en voici la raison :

C'est ordinairement dans la petite portion du puits que l'on établit les échelles et les de si l'on en fait usage; corps pompe, il est essentiel de pouvoir visiter la cloison d'un bout à l'autre, afin de calfater avec de la mousse ou de l'étoupe les parties qui se seraient déjointes, et pour cela, les échelles sont indispensables. Il faut des pontals ou des pièces de bois pour clouer et recevoir cette cloison; il faut au moins 18 pouces (0,50) de vide dans le puits d'échelle. Le pontal et la cloison prennent au moins 6 pouces (0,16), en sorte qu'il ne reste plus pour le service des tines qu'un segment de 6 pieds (2,00) dans un sens, sur 4 pieds (1,33) seulement dans l'autre, et cet espace n'est point suffisant pour le passage des tines. Dans un puits

carré, il leur reste un passage de 6 pieds de long sur 5 de large, et en les disposant suivant la diagonale, elles ne s'accrochent jamais il en est à peu près de même dans un puits ovale. Pl. 24, fig. 1.)

J'ai fait l'épreuve de ces trois sortes de foncemens, et je puis assurer que l'inconvénient que je signale ici est très-réel. Les petits puits jumeaux qui sont ronds et qui n'ont que 18 pouces de diamètre, ne sont faits que pour remplir le même but de la cloison, avec cette différence qu'ils coûtent infiniment plus et qu'ils ont le grave inconvénient de laisser perdre la portion de minerai qui les sépare. Ils ne sont plus employés que dans l'exploitation des minerais de fer d'alluvion, et c'est l'enfance de l'art dans toute son imperfection. Quelle que soit la forme du puits que l'on adoptera, il faudra toujours le terminer par un par un puisard dans lequel toutes les eaux viennent se rendre; mais quand elles sont très-abondantes, il faut qu'il puisse tenir toutes celles de quarante-huit heures, et alors il est plus économique et plus commode de le prolonger horizontalement en forme de galerie, que d'augmenter sa profondeur. Un plancher solide, garni d'une trappe, doit toujours le recouvir dans toute la surface du puits et pouvoir s'enlever et se replacer facilement pour le jeu des tines, si l'on en fait

usage.

La sonde enfin est un moyen de recherche

que l'on place très-souvent à la tête de tous les ouvrages économiques, et que je place ici en dernière ligne, pour des raisons que je développerai après avoir décrit l'instrument.

LA SONDE.

La sonde de mineur ou la tarière de montagne se compose d'un certain nombre de barres de fer qui s'ajustent bout à bout et qui se terminent par un instrument aciéré qui est destiné à percer la terre et les roches. A son extrémité supérieure ón adapte une barre horizontale de bois ou de fer en forme de T, en sorte que l'on distingue trois parties dans cet instrument: la tête de la sonde qui porte le T; le corps, qui se compose d'un plus ou moins grand nombre de barres ajustées bout à bout, et enfin l'outil ou l'instrument, que l'on change à volonté, suivant la roche que l'on rencontre et que l'on doit traverser. A ces trois parties principales s'en joignent beaucoup d'autres, qui sont destinées à la manoeuvre de cet instrument, qui devient bientôt assez lourd pour qu'il ne soit plus possible de s'en servir sans l'aide de certaines machines que l'on nomme engins, et qui ne diffèrent guère de la chèvre ordinaire des maçons et des charpentiers, ou de la sonnette à tirande.

La téte de la sonde est la pièce de fer qui reçoit la barre horizontale avec laquelle on fait tourner la tige ou le corps de la sonde;

au-dessus de ce point, elle porte un anneau ou un étrier, auquel on attache le câble qui sert à la soulever, et comme cet étrier est libre et qu'il peut tourner sans la sonde, la sonde à son tour peut tourner sans tordre ou détordre le câble, qui ne sert qu'à la soulever. (Pl. VII, fig. 4.)

Le corps ou la tige de la sonde se compose de barres de fer de 4 pieds (1,33) de long, que l'on nomme alonges, et qui s'ajustent les unes au bout des autres, soit à vis, à manchon ou par enfourchement.

L'ajustage à vis est le plus simple, puisqu'il ne consiste qu'à tarauder les extrémités des alonges à l'extérieur par un bout en creux par l'autre, de manière à ce que toutes ces pièces se vissent tout simplement les unes au bout des autres. Ce mode de construction est abandonné depuis assez long-temps, parce qu'il ne permet pas de tourner et de détourner la sonde avec la barre qui forme le T, sans que l'on risque de dévisser les alonges à chaque instant.

L'ajustage à manchon consiste à recouvrir la jonction de chaque alonge par une boîte ou manchon de fer que l'on fait glisser le long de la tige et qui s'arrête sur l'assemblage, que l'on consolide par un boulon garni de sa clavette à ressort.

Enfin, l'assemblage par enfourchement se compose d'une espèce de fourchette qui termine l'un des bouts de toutes les alonges,

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