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tres de le resserrer et de le rendre rare pour le vendre plus cher; mais c'est tout de même que s'il n'y avait point d'argent, car il ne circule pas dans les mains des marchands, ils ne peuvent acheter les denrées, et s'ils ne l'ont qu'à gros intérêt, la denrée tombe de prix, car alors l'argent est trop cher par sa rareté; de là, le peuple tombe dans la nécessité, parce qu'il ne vend qu'à bas prix ses denrées.

>> Il serait nécessaire que les remises des revenus du roi à Paris ne se fissent qu'en lettres de marchands, alors l'argent circulerait dans le commerce. Il serait convenable que les receveurs ne gardassent point d'argent dans leur caisse, et qu'à mesure qu'ils l'enlèvent et reçoivent, ils l'employassent en lettres de change sur Paris; ils trouveront toutes les lettres sur la place de Bordeaux à deux usances et au pair, c'est-à-dire sans qu'il en coûte rien au tireur, d'autant plus que les fermiers généraux accordent 1/2 pour 100 aux receveurs pour leur remise. Par ce moyen, il Ꭹ aurait une circulation continuelle de l'argent au lieu de cette rareté qu'on voit souvent et qui ruine le commerce et les propriétaires des denrées, qui deviennent pauvres même par l'abondance et la fertilité. »

Avant de terminer cette première partie, nous devons encore mentionner quelques détails.

Le nombre des navires chargés annuellement dans notre port avait considérablement augmenté depuis vingt ans. En 1740, il présentait l'effectif suivant :

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Une centaine de navires hollandais fréquentaient alors le port de Libourne; ils venaient y charger, année moyenne, 15,000 tonneaux de vin et 8 à

10,000 boisseaux de graine de lin. (Les Hollandais fabriquaient l'huile de lin et nous la revendaient ensuite.)

Blaye expédiait pour la Bretagne et la Hollande de 2 à 3,000 tonneaux de vin.

Bourg, de 6 à 7,000 tonneaux (1).

§ II.

De 1750 à 1800.

Continuons le tableau du commerce colonial, poursuivant dans le continent européen cette marche rapide à laquelle notre port prit une si belle part.

Les importations de sucre, café et autres denrées des îles, qui s'élevaient, pour Bordeaux, à une valeur de 8,000,000 de livres en 1740, atteignaient le chiffre de 18,000,000 en 1750 et celui de 24,000,000 en 1753.

Nous donnons d'autre part le résumé précis et clair des rapports de notre ville pendant une période de neuf ans, et de ses bénéfices approximatifs pour le commerce maritime seulement.

(1) Manuscrit de l'abbé Bellet.

1

BALANCE DE L'IMPORTATION ET EXPORTATION DES DENREE L'ANNÉE 1750 INCLUSIVEMENT

VALEUR DES IMPORTATIONS FAITES DANS LE PORT DE BORDEAUX
SORTANT DES PORTS ÉTRANGERS.

D'ANGLETERRE.

(Salaisons, chandelles, charbon de terre, merrains à barriques, plomb, suif, tabac en feuilles.)

En 1750, pour une valeur de. . . .

1751 . . .

1752..

1753..

1754.

1755.

1756..

1757. .

1758..

Bénéfice du port de Bordeaux dans

son commerce avec l'Angleterre

3,075,068 liv.

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26,856,120

684,680

27,537,800 liv.

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Bénéfice du port de Bordeaux dans

son commerce avec le Danemarck.. 17,072,303

18,634,940 liv.

IARCHANDISES DE COMMERCE DU PORT DE BORDEAUX, DEPUIS

'A L'ANNÉE 1758, savoir :

VALEUR DES EXPORTATIONS DU PORT DE BORDEAUX

POUR LES PORTS ÉTRANGERS.

L'ANGLETERRE.

(Vin, cau-de-vie, pruneaux, vinaigre, café, indigo.)

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(Cacao, café, sucre, indigo, vin, eau-de-vie, pruneaux, vinaigre.)

En 1750, pour une valeur de. . .

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1,197,162 liv.

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1758 . .

4,944,837

18,634,940 liv.

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