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>> PRUNES.

>> Le commerce de ce fruit était considérable à Bordeaux. Les deux principales qualités de prunes sont appelées dente et commune. Les prunes dentes s'expédient en caisse, et leur prix était avant la Révolution de 25 à 30 liv. le quintal. Les prunes communes s'expédiaient alors en barriques de 500 à 600 liv., et valaient de 10 à 14 liv. le quintal. On pouvait évaluer ce commerce comme produisant 2,000,000 de livres au moins pour le propriétaire, indépendamment de tous les salaires que son exportation procurait jusqu'à l'embarquement pour le Nord et pour tous les ports de France. Les pays principaux qui produisent les prunes sont : Clairac, l'Agenais, Montauban et Cahors.

>> SUCRES RAFFINÉS.

>> On comptait vingt raffineries à Bordeaux en 1790. On pouvait évaluer à 10,000,000 de livres de sucre la quantité de matières qu'elles raffinaient tous les ans. Ces sucres représentaient environ 5,000,000, valeur d'achat, et le bénéfice de la fabrication était de 20 p. 100. Ce bénéfice se partageait entre les raffineurs propriétaires et tous les ouvriers qu'ils occupaient. Les raffineries de Bordeaux employaient environ 300 ouvriers; les principaux débouchés étaient dans les départements méridionaux de la France, notamment à la foire de Beaucaire; on en expédiait aussi dans la Suisse.

» VERRERIES ET MANUFACTURES DE TABAC.

» Il y avait à Bordeaux cinq verreries en pleine activité, parce que l'exportation des vins en bouteilles pour les colonies et autres contrées était très-considérable.

>> On calculait à cette époque qu'une verrerie nécessitait un fonds de roulement de 110,000 livres par an, savoir :

50 tonn. de charbon anglais à 480 liv., ci 50 id. de Cahors à. . . . . . 277 liv., ci

Salaires aux ouvriers :

5 souffleurs à 8 liv. le 100 de bouteilles, sur 400 milliers de bouteilles que chaque verrerie peut livrer.

24,000 liv.

13,500

32,000)

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Dépenses générales, ci. . . . . 410,000 liv.

» TABAC.

» Il arrivait année commune, des États-Unis à Bordeaux, environ 3,000 boucauts de tabac, pesant chacun de 12 à 1,500 livres; on en recevait également 100 milliers d'Angleterre ou de Hollande.

>> Des 3,000 boucauts des États-Unis, 1,800 se fabriquaient à Bordeaux, 300 s'expédiaient à l'étranger et 900 se répandaient dans différentes contrées de la France.

» Les sept ou huit fabriques importantes de tabac établies à Bordeaux employaient environ 500 ouvriers, dont les deux tiers en hommes et l'autre tiers en femmes et enfants.

» Le tabac fabriqué dans notre ville ne s'employait que pour la consommation du pays ou pour l'intérieur.

>> IMPORTANCE GÉNÉRALE DU COMMERCE INDUSTRIEL A BORDEAUX.

» Le port de Bordeaux recevait des marchandises de toutes les fabriques françaises pour l'assortiment de ses envois aux colonies et aux États-Unis; il en expédiait également en Espagne, en Portugal et dans tous les États du Nord; cette exportation pouvait s'élever annuellement à une valeur de 20 à 25,000,000 de livres. >>

Quant à l'industrie spéciale de la contrée, en dehors des trois fabriques signalées dans les paragraphes ci-dessus, elle présentait le tableau suivant, selon M. Jouannet et le rapport des inspecteurs des manufactures de Guyenne.

« CONSTRUCTION DE NAVIRES.

>> I sortait annuellement des chantiers de Bordeaux, terme moyen, vingt navires du port de 200 à 600 tonneaux, du prix moyen de 50,000 liv. l'un, et vingt barques du prix moyen de 10,000 liv. l'une. >> On comptait de dix à quinze chantiers et de 700 à 800 ouvriers occupés à ces constructions.

>> On fabriquait aussi des barques à Libourne, à Blaye, à Bourg et dans tous les petits ports.

>> CORDERIES.

» Le nombre des corderies s'élevait à 24 dans Bor

:

deaux là se fabriquaient tous les câbles et cordages nécessaires au gréement des navires. Le produit en temps de paix était estimé s'élever à 4,000,000 de livres. En temps de guerre il était réduit de plus de moitié.

>> Cette fabrication occupait de 300 à 400 ouvriers.

» TONNELLERIE.

» On estimait en 1784 à 16,000 douzaines le nombre de barriques fabriquées dans l'année à Bordeaux; mais il s'en fabriquait aussi beaucoup dans les arrondissements. Tous les vins expédiés par le commerce s'envoyaient en barriques neuves, faites en merrain du Nord pour les vins fins, et en merrain du pays pour les vins ordinaires. Le Périgord, l'Armagnac, le Bordelais fournissaient le merrain du pays et les cercles. La douzaine de barriques se vendait à l'époque 120 fr.

TANNERIES.

>> Cette fabrication était autrefois très-importante à Bordeaux, et ses produits très-recherchés, même chez l'étranger; mais les droits exorbitants dont cette industrie fut frappée en 1759, lui portèrent un coup mortel; cependant on comptait encore en 1760, dans le département, 91 tanneries, 49 mégisseries et 5 ou 6 chamoiseries, distinction un peu arbitraire, le même établissement faisant quelquefois les trois par

ties. Cette industrie décrût ensuite rapidement dans la proportion de 15 à 3; cinq fabricants et nombre d'ouvriers passèrent à l'étranger; beaucoup de maisons ne purent suffire à leurs engagements. D'année en année, le nombre des tanneries diminua; celles de Bordeaux furent réduites de 25 à 4; dans le quartier Fondaudège, de 120 pelins, qui recevaient chacun 40 cuirs, il n'en resta qu'un qui recevait à peine 20 cuirs; rue Causserouge, en ville, 9 grandes tanneries, ayant ensemble 119 fosses, chacune de la contenance de 60 à 100 cuirs, furent abandonnées; de 15 moulins à tan, il n'en resta qu'un qui cessa bientôt de travailler.

>> Bordeaux tirait ses cuirs verts de ses boucheries, et ses cuirs secs de Montevideo. Les autres tanneries s'approvisionnaient dans les communes ou à Bordeaux.

>> FAÏENCERIE.

» A la même date, on comptait à Bordeaux sept faïenceries, la première fut établie en 1714 par un sieur Hustin, qui obtint, en vertu de lettrespatentes, le privilége d'être le seul fabricant de faïence à Bordeaux, dans un rayon de dix lieues; sa fabrique, établie hors ville, faubourg Saint-Seurin, occupait de 70 à 80 ouvriers; elle travaillait en blanc et en couleur.

» MANUFACTURE DE MM. STUTTEMBERG ET FOL.

» Cette manufacture, dans laquelle se fabriquaient toutes sortes d'outils aratoires pour la province et

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