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les colonies, fut établie à Béguey, près de Cadillac, en vertu d'un arrêt du conseil du 5 octobre 1786. Elle avait dix fourneaux de forge, un martinet à trois marteaux, et pour moteur une machine hydraulique qui imprimait le mouvement aux soufflets, aux marteaux et aux meules à aiguiser; l'usine occupait 40 ouvriers.

» MANUFACTURE DE TOILES PEINTES.

» Un Suisse, nommé Hégner, acquit en 1782 une manufacture de toiles peintes, déjà existante au faubourg de Bordes, dont les prairies et les eaux dépendaient de Carbonieux. Il imprima à cet ancien établissement une nouvelle activité, et les toiles sorties de ses ateliers passaient dans le commerce au prix variable de 2 fr. 25 c. à 6 fr. l'aune, suivant la finesse. Il occupait de 50 à 60 ouvriers; sa fabrication annuelle était de 4,000 pièces de 14 à 15 aunes.

>>> FABRIQUES DE COUVERTURES DE COTON.

>> On comptait avant la Révolution sept de ces fabriques à Bordeaux. Il est regrettable qu'une ville si heureusement située pour recevoir les cotons d'Amérique, et qui en était comme un entrepôt où s'approvisionnaient toutes nos provinces de l'Est, il est regrettable, dis-je, que Bordeaux n'ait pas alors formé quelque grande manufacture du genre de celles dont il s'agit; mais alors le commerce ouvrait une voie plus rapide et plus attrayante à la fortune.

» FABRIQUE DE PORCELAINE.

>> La découverte du kaolin à Saint-Yrieix, faite par le Bordelais Villaris, donna l'idée d'établir à Bordeaux une fabrique de porcelaine; entreprise mal conçue, que le haut prix de la matière première et surtout la concurrence d'établissements plus voisins des lieux d'exploitation du kaolin, devaient nécessairement faire tomber.

>> FONDERIE.

» Cette usine, située grande rue Saint-Jean, fabriquait des chaudières à sucre, et en temps de guerre, des canons. Établie en 1773, par arrêt du conseil, elle était tombée en 1786 et ne se releva point, bien qu'elle eut eu quelque activité pendant la guerre de l'indépendance américaine et qu'elle fut appuyée du suffrage de l'intendant de Guyenne. Son fondateur, M. Cheret de Montmignon, avait conçu le seul projet qui aurait pu assurer une plus longue durée à sa fonderie il avait sollicité auprès du Gouvernement l'autorisation d'exploiter les minières de fer situées dans les Landes, depuis Bordeaux jusqu'aux Pyrénées; mais sa demande ne fut point accueillie.

» AMIDONNERIES.

» Douze fabriques dans Bordeaux.

>> BONNETERIE.

>> Douze fabricants de bas (soie, laine, fil, coton).

>> Seize fabriques.

>> CHAPELLERIE.

>> FABRIQUE DE TOILES ET D'ÉTOFFES.

» De tout temps il a existé dans nos villes et dans nos bourgs de petites fabriques de toiles et d'étoffes grossières, à l'usage des classes peu fortunées. Cette industrie populaire, née des premiers besoins, avait pénétré dans nos campagnes; elle y existe encore. Là, souvent, le tisserand du village est un simple paysan qui, pendant l'hiver et dans ses moments de loisir, laissant la bêche pour la navette, utilise son temps et tisse sur son rustique métier le chanvre et plus rarement le lin filé par sa femme ou sa fille.

>> Les dix-neuf vingtièmes du fil employé aux toiles fabriquées dans la Gironde, étaient de chanvre, et la laine employée aux étoffes provenait des brebis landaises. Ces étoffes étaient des droguets, des capas, des serges, des étamines. Les toiles et les étoffes se vendaient à l'aune; mais les pièces n'avaient rien de fixe ni pour l'aunage, ni pour la laize; les prix variaient suivant la qualité. L'aune de toile de chanvre allait dans les prix de 2 liv. à 1 liv. 10 sous et à 15 sous; l'aune de toile de lin se vendait de 2 liv. 10 sous à 1 liv. 15 sous et à 1 liv. 10 sous.

>> La subdélégation de Bazas fabriquait, année moyenne, 4,080 pièces, produisant en

argent

150,960 fr.

A reporter.

450,960 fr.

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» Sainte-Foy.. 7,200, pour valeur 324,000

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54,000

» Bordeaux... 1,200, pour valeur » Les mêmes endroits présentaient, année moyenne, pour la fabrication des étoffes, les résultats suivants :

» La subdélégation de Bazas, qui fabriquait des droguets, des capas, des bures, des couvertures grossières, dans les prix de 4 liv. 10 sous à 2 liv. 45 sous l'aune, en vendait, année moyenne, pour.

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4,752 23,400

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Tel était le commerce de Bordeaux lorsque les premiers mouvements de la révolution française se firent sentir. Les grandes commotions politiques seront toujours fatales au commerce; celui de Bordeaux en reçut un coup mortel; un décret du 28 mai 1790

(1) Jouannet, Statistique du département de la Gironde, t. II, p. 307 et suivantes.

déclara la liberté des noirs dans toutes nos colonies, et dès l'année suivante les anciens esclaves se soulevèrent partout à Saint-Domingue, ruinèrent les habitations et commirent les plus grandes atrocités. Les désastres occasionnés par ces événements furent immenses sur notre place. Dans cette même année de 1794, commencèrent les guerres continentales, qui détruisirent une grande partie de nos rapports; enfin, le 1er février 1793, la Convention nationale déclara à l'Angleterre cette guerre funeste qui devait tarir entièrement la source des richesses de Bordeaux, décourager sa culture, anéantir sa navigation, paralyser ses ateliers maritimes et faire disparaître tous ses moyens de prospérité.

Alors reparut, dit M. Amé, cette lutte acharnée de tarifs dont les violences devaient contribuer à la chute de l'Empire et léguer à la Restauration de graves difficultés. Le 9 octobre 1793, la Convention proscrivit du sol français toutes les marchandises fabriquées ou manufacturées en Angleterre, en Écosse, en Irlande et dans tous les pays soumis au gouvernement britannique; elle prononça la peine de vingt ans de fer, non-seulement contre quiconque coopérerait directement ou indirectement à l'importation ou à la vente des produits proscrits, mais encore contre les auteurs de simples affiches ou annonces portant des dénominations ou des signes anglais. Enfin, d'après l'article 4, toute personne convaincue de se servir de marchandises de la Grande-Bretagne - devait être réputée suspecte.

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