JOURNAL DES INTÉRÊTS DE LA POLOGNE. POLITIQUE. LA QUOTIDIENNE ET LA CAUSE POLONAISE (1). Les gens les plus sensés se laissent quelquefois entraîner d'une manière si aveugle par l'esprit de parti, qu'ils ne reculent ni devant le ridicule, ni devant le mensonge. Jusqu'ici, la plus grande partie des ennemis de la cause polonaise ne nous reprochait que l'imprudence et la témérité d'avoir tenté l'impossible, d'avoir osé nous élever contre un ennemi dix fois plus nombreux, d'avoir bravé enfin une puissance qui fait trembler l'Europe entière; la Quotidienne va plus loin; elle dit qu'en nous soulevant pour chasser l'oppression étrangère nous n'étions nullement dans nos droits; que notre cause n'a pas été légitime, que, si nous eussions réussi, notre triomphe porterait l'empreinte de la même usurpation qui stigmatise celui de la révolution de juillet en France. Selon cette feuille, les droits du généreux Nicolas sur la Pologne, du modeste Guillaume sur la Belgique, du vertueux don Miguel sur le Portugal, et du loyal (1) Il n'est pas dans notre esprit, ni dans nos intérêts, d'attaquer aucun des partis qui divisent aujourd'hui la France, et de nous attirer leur hostilité. Toutefois, quelque pacifiques et bienveillantes que soient nos intentions envers eux, nous ne pouvons nous empècher d'insérer cette réponse à la Quotidienne, qui, dans un article du 5 décembre, intitulé l'Usurpation se manifeste par ses œuvres, semble avoir voulu nous jeter le gant, et insulter aux malheurs de la Pologne. Tout le monde assurément s'étonnera de voir un journal publié au centre de la France souiller ses colonnes par l'injure et la calomnie. Néanmoins, nous ne prenons pas sur nous tout ce qu'il y a d'hostile et d'amer dans la réponse de notre collaborateur contre un parti dont la Quotidienne est le représentant, et dans lequel la cause polonaise compte des hommes qui lui sont dévoués. (N. du D.) |