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mais que nous croyons être un des professeurs du séminaire ou collége de Québec.

30. Une Géographie du Bas-Canada, à l'usage du collége de Chambly, à ce que nous croyons, et autant que notre mémoire nous la rappelle, bien écrite et bien imprimée.

49." Géographie élémentaire par demandes et par réponses, à l'usage des écoles; par Jos. LAURIN: Québec, imprimé par William H. RowEN & Cie., 1839." Nous allons y revenir.

5o. "Elémens de Géographie moderne, imprimé sous la direction de la Société d'Education du District de Québec, à l'usage des Ecoles élémentaires: Québec, de l'imprimerie de FRECHETTE & Cie., 1841:" ouvrage bien imprimé, comme le sont généralement ceux des mêmes imprimeurs.

69. "Extrait du Recensement du Comté de l'Assomption, &c., par J. B. MEILLEUR, M. D. Montréal, de l'imprimerie de la Minerve." C'est la Géographie, ou la Topographie et la Statistique du Comté de l'Assomption, accompagnées de réflexions patriotiques et de suggestions utiles. Si la même chose eût été faite, à la même époque, pour chacun des comtés de la province, nous posséderions complètes la Topographie et la Statistique du BasCanada, et jouirions peut-être d'améliorations qui n'existent pas.

79. "Abrégé de Géographie Commerciale et Historique, suivi d'un Précis de Cosmographie; ouvrage orné de six cartes Géographiques, à l'usage des écoles chrétiennes :" volume in-12, de 216 pages, y compris la table des matières, imprimé cette année 1842, par M. Louis PERRAULT, chez qui il est à vendre, ainsi qu'à la librairie de M. FABRE. Ce livre comprend beaucoup plus que bien d'autres du même format et d'un même nombre de pages, et se recommande sous plusieurs autres rapports.

Nous revenons à la “Géographie élémentaire, par demandes et par réponses," et parce que nous l'avons sous les yeux, et parce que ce n'est pas le seul ouvrage que M. Laurin ait publié. Cette petite Géographie nous a paru se recommander surtout par des définitions nombreuses et exactes et par des notions astronomiques qui en doivent accroître l'utilité. Nous sommes obligés de nous borner aux citations suivantes :

"D. Quel est le caractère des Français?

"R. Ils sont spirituels, inventifs, industrieux, enjoués, aimant les belles-lettres et les arts, belliqueux, braves et hospitaliers; mais les autres nations les taxent d'inconstance et de légèreté.

"D. Quel est le caractère des Anglais?

"R. Ils sont braves, bons marins, industrieux, très propres au commerce, aux sciences et aux arts; mais on les accuse d'ambition, d'une trop grande estime pour eux-mêmes, et d'un injuste mépris pour les autres nations.

"D. Quel est le caractère des Canadiens?

"R. Ils sont spirituels, industrieux, patients, enjoués, amateurs des sciences et des arts, braves, courageux, aguéris, intrépides, généreux et hospitaliers.'

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Sans doute, M. Laurin juge de ses compatriotes d'après luimême, quand il dit qu'ils sont amateurs des sciences et des urts : RAYNAL en jugeait bien autrement, quand il disait, en parlant d'une époque antérieure à celle où il écrivait, "qu'on ne leur trouvait aucune sensibilité pour le spectacle de la nature ni pour les plaisirs de l'imagination, nul goût pour les sciences, pour les arts, pour la lecture, pour l'instruction."

Les choses ont bien changé depuis; mais dès le temps dont parle l'abbé Raynal, it devait y avoir, il y avait réellement des exceptions à faire; témoin un M. DE Boucherville, dont nous avons une relation intéressante; M. JUSCHEREAU DE SAINT-DENIS et notre savant ingénieur DE LERY: témoin encore les Relations d'un M. DE LORIMIER et d'un M. TABEAU, que nous avons eues sous les yeux, et que nous n'avons pas trouvées sans mérite, et d'autres ouvrages manuscrits, peut-être en plus grand nombre qu'on ne de croit généralement.

Au reste, personne ne désirerait plus que nous, comme on peut croire, que l'avancé de M. Laurin fût une règle générale, plutôt qu'une exception à cette règle; mais d'après notre propre expérience et celle d'autrui, tout ce que nous pouvons dire avec vérité, c'est qu'il y a maintenant des centaines, des milliers, peut-être, de Canadiens (à une partie desquels nous avons dû et devons encore nous-même des remercîmens,) aussi amateurs des arts et des sciences qu'on puisse l'être en aucun pays du monde ; mais qu'il en est encore qui sont éloignés d'être tels à un point qui causerait partout ailleurs le plus grand étonnement. Il en est qui sont si peu disposés, à contribuer à l'extension de la typographie et de la bibliographie de leur pays, que quand niême trois cents, quatre cents, cinq cents louis par an seraient ajoutés inopinément à leurs revenus ou à leurs appointemens, leur viendraient de Dieu et de grâce, pour parler populairement, ils n'en croiraient pas moms, ou n'en agiraient pas moins comme s'ils croyaient qu'une dépense de quinze ou vingt schelins par année, pour la propagation des arts, des sciences et de l'instruction parmi leurs compatriotes, serait pour eux d'une conséquence ruineuse; tandis que quelquefois, autant ou plus est dépensé journellement en frivolités et en inutilités, est jetté à la rivière, selon l'expression d'un de nos journalistes. De ceux-là on pourrait dire avec un auteur français: A quelles mains l'aveugle Fortune remet-elle ses dons?

Du nombre de ces derniers n'est pas M. Jos. Laurin, qui n'a pas même attendu l'âge mûr, l'âge viril, pourrions-nous dire, pour s'occuper d'études et de compositions utiles. Lorsqu'il était encore étudiant en droit, il a publié :

1o. Un "Traité d'Arithmétique et d'Algèbre, en un volume in-8vo de 206 pages:

2o. Un Livre destiné à l'instruction de l'enfance, ou Nouvel Alphabet Français, à l'usage des enfans; volume in-18 de 107 pages:

3o. Un Traité sur la Tenue des Livres en partie simple et en partie double, rédigé pour la classe mercantile; volume in-12 de 48 pages:

5o. Le Chansonnier Canadien, ou Nouveau Recueil de Chansons; volume in-18, de 180 pages: finalement et

59. La "Géographie élémentaire," dont nous venons de parler. M. Laurin n'en restera pas là sans doute; il est plus que probable que si le temps et les circonstances le permettent, il continuera à contribuer pour sa part, à enrichir notre bibliographie Canadienne. (A continuer.)

DÉCOUVERTES IMPORTANTES.

M. BIBAUD:-Je vous prie de faire part aux lecteurs de votre journal de la découverte importante dernièrement faite en France, je veux dire la coloration du bois sur pied. Où peut-on mieux qu'en Canada en faire l'expérience ? L'essai en est facile, et si on réussit, ce sera un moyen de créer une nouvelle branche d'industrie au pays, et d'introduire assurément une grande économie dans nos ameublemens. UN CORRESPONDANT.

La science vient d'enrichir l'industrie d'une découverte de la plus haute portée. On sait que dans une foule de mécaniques et de constructions il est impossible d'employer le bois, à cause des dilatations qu'il éprouve en hiver par le temps humide, et de l'effet contraire que produisent sur lui les chaleurs de l'été. En outre, quelque dur qu'il soit, il s'altère promptement dans les digues et les constructions navales; en un mot, dans tous les cas où il se trouve exposé à l'action de l'eau. Eh bien! ces inconvéniens nombreux, M. le Dr. BOUCHERIE est parvenu à les éviter tous par les moyens les plus simples et les moins dispendieux, puisque la nature elle-même fait presque tous les frais de l'opération. Voici, en peu de mots, en quoi consiste le procédé :

Avant de couper l'arbre, on fait une incision à sa base avec une tarrière; puis on y introduit, à l'aide d'un grand entonnoir, un sel métallique en solution, tel que le sulphate de cuivre ou de fer, le chromate de plomb ou du chlorure de calcium, &c. Ving-quatre ou vingt-huit heures suffisent à la sève ascendante pour porter ces substances dans toutes les parties du ligneux et même jusque dans les feuilles les plus élevées. Cela fait, l'arbre peut être immédiatement coupé et employé. On a vu des échantillons de bois ainsi préparés, présentant, suivant les substances qu'ils contenaient, les

teintes et les reflets les plus agréables. Préparé avec la couperose et la noix de galle, le bois prend le beau noir et toutes les propriétés de l'ébène; avec le chromate de plomb, il ressemble admirablement au citronnier; avec les résidus résultant de la fabrication du charbon, sa couleur participe à la fois du noyer et de l'acajou.

Mais une des plus admirables préparations, est celle au bleu de Prusse le bois acquiert alors les couleurs et les veines de la maladrite ou du marbre vert. On a admiré des vases et un guéridon travaillés avec cette substance nouvelle, et on pouvait dire qu'aucun bois exotique, quelque précieux qu'il fût, ne présentait à l'œil tant de nuances ravissantes et des dessins aussi variés. Nul doute que d'ici à peu de temps, tout ce qui tient à l'ébénisterie ne soit fait avec des bois indigènes ainsi préparés. Les meubles gagneront en solidité, en durée, en beauté; et comme les substances employées dans ces préparations sont toutes très communes, et les frais de main d'œuvre presque nuls, les meubles ne seront pas d'un prix plus élevé que s'ils étaient faits de sapin ou de chêne.

Mais si la science a fait en France cette belle conquête pour l'industrie, elle n'en a pas moins travaillé, par une découverte importante, au profit de l'art, comme suit:

Tout le monde sait combien il est difficile de copier les objets, au daguerréotype, quand ils ne sont pas d'une immobilité parfaite. Tout le monde a pu juger que les portraits, les arbres, en un mot, tout ce qui est animé d'un mouvement si minime qu'il soit, sont impossibles à représenter. Aujourd'hui, M. Daguerre, par un nouveau mode d'action, dont nous ne connaissons pas encore la nature, arrive à copier les objets les plus mobiles avec autant de netteté que les monumens. La raison de ce curieux phénomène est aisée à concevoir; il fallait vingt minutes environ pour qu'une image fût dessinée par la plaque; il ne faut plus aujourd'hui à M. Daguerre qu'un temps pour ainsi dire inappréciable, beaucoup moins qu'une seconde. C'est là une conquête presque aussi importante que le daguerréotype lui-même ; car désormais un paysage sera reproduit avec ses arbres, ses personnages, son mouvement, son ciel véritable; et les portraits, auxquels les yeux manquaient toujours, seront rendus avec une fidélité inimitable. J'entrerai dans de plus grands détails, une autre fois, au sujet de cette invention nouvelle.

FAITS CURIEUX, ANECDOTES, VARIÉTÉS, &c. Sous le règne de PHILIPPE ler., roi de France, GUILLAUME, comte de Poitiers, répudia sa femme pour en épouser une autre. L'évêque de Poitiers crut devoir l'excommunier: déja il prononçait la formule fatale, lorsque le comte, tirant son épée, s'écria impétueu

sement: "Tu vas mourir de ma main, si tu ne me donnes l'absolution." L'évêque, par un détour peu digne de son caractère, feignit d'avoir peur, et demanda, pour faire ses réflexions, un instant de répit, dont il se servit pour achever les paroles fatales; puis il présenta sa poitrine au comte, en lui disant: "Frappe maintenant, je suis prêt." Celui-ci lui répondit: "Je ne t'aime pas assez pour t'envoyer en paradis ;" et il l'exila.

Les juges du comté de Valois firent le procès à un taureau qui avait tué un homme d'un coup de corne, et le condamnèrent, sur la déposition des témoins, à être pendu. La sentence fut confirmée, par arrêt du parlement, le 7 février 1314.

Depuis la veille du dimanche des Rameaux jusqu'à la seconde fête de Pâques, il était permis, dans la ville de Béziers, de souffletter tous les Juifs qu'on rencontrait. Le peuple surtout usait de ce privilége avec tant de zèle, qu'enfin les principaux de la synagogue établie à Béziers allèrent à l'évêque et obtinrent, moyennant une somme considérable, qu'il ne serait plus permis, en aucun temps, de les battre par dévotion.

En 1358, Perrin MACE', garçon changeur de la rue-NeuveSaint-Médéric, à Paris, assassina Jean BAILLET, trésorier des finances. Le dauphin, depuis CHARLES V, régent du royaume, ordonna à Robert DE CLEMONT, maréchal de Normandie, d'aller enlever ce scélérat de l'église de Saint-Jacques de la Boucherie, où il s'était refugié, et de le faire pendre; ce qui fut exécuté. Jean DE MEULAN, évêque de Paris, cria à l'impiété, prétendit que c'était violer les immunités ecclésiastiques, envoya ôter du gibet le corps de cet assassin, et lui fit faire dans cette même église de Saint-Jacques, des funérailles honorables, auxquelles il assista,

Quelques jours après, Robert de Clermont fut asssassiné dans une sédition, en soutenant les intérêts de son roi. Jean de Meulan défendit qu'on lui donnât la sépulture dans une église ou dans un cimetière, disant qu'il avait encouru l'excommunication en faisant enlever Perrin Macé d'un lieu saint,et qu'un excommunié ne devait pas être enterré parmi les fidèles.

Le duc de Bourgogne assiégeait la ville de Beauvais. Les habitans se défendaient avec un courage héroïque. Ils allaient cependant être forcés dans un assaut général, lorsque les femmes, conduites par une héroïne nommé JEANNE HACHETTE, vinrent à leur secours, armées de pierres, de feu grégeois et de plomb fondu. Elles déployèrent un tel courage que l'ennemi fut repoussé et leva le siège dès le jour suivant. Le roi (Louis XI) ordonna qu'en récompense de ce dévouement, on célèbrerait une messe solennelle, toutes les années, à pareille époque, et que, dans les processions qui se feraient ensuite, les femmes précéderaient les hommes, vêtues de leurs habits de noces. L'ordonnance portait aussi que leur parure serait entièrement à leur volonté tous les autres jours de l'année.

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