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near de rendre compte à V. Exc. des dispositions qui 1830 seront prises.

IX.

Dépêche du comte de Bourmont à S. Exc. M.
le président du conseil des ministres.

Prince,

Au camp de Sidi - Ferruch,

22. Juin 1830...

Depuis le combat du 19. Juin, l'ennemi ne montre que quelques détachemens épars. I parait certain que la plupart des Arabes se sont éloignés, que les Turos restent enfermés dans les murs d'Alger, et qu'une vive fermentation s'est manifestée parmi eux. Dans cet état de choses, je n'aurais pas hésité à porter l'armée en avant, si les chevaux de l'artillerie de siége et ceux de l'administration eussent été débarqués. Les batimens qui les transportent devaient partir le 13, de la baie de Palma. Des vents du sudouest les y ont retenus jusqu'au 18. Depuis lors le calme a été presque constant, et ils ne sont point encore en vue. J'ai pensé que l'investissement ne devait se faire que lorsque l'on aurait acquis la certitude que les travaux de siége ne seraient pas interrompus par le manque de munitions, et que les subsistances seraient assurées pour 30. jours.

Malgré le rétard inattendu que je viens d'indiquer, le transport de l'équipage de siége a commencé. Peutêtre suffira-t-il de faire débarquer à Sidi-Ferruch le nombre de bouches à feu et la quantité de munitions nécessaires pour l'attaque du chateau de l'Empereur, On a lieu de croire qu'après la prise de ce fort, et même auparavant, l'ennemi pris à revers, serait forcé d'abandonner les batteries qui se trouvent à l'est d'Alger, et que le reste de l'équipage de siége pourrait être débarqué à peu de distance de cette place. On rendrait ainsi beaucoup plus rapide le transport du matériel de siége depuis le point de débarquement jusqu'au camp occupé par l'armée.

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Les troupes, depuis le 19, n'ont pas changé de position. Staouëli et Sidi-Khalef, dont les cartes indiquent l'emplacement, ne peuvent être comparés aux lieux habités de l'Europe; on n'y trouve point de con

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1830 structions. Il est vraisemblable qu'attirés par les fontaines qui s'y trouvent et par la bonne qualité de leurs eaux les Arabes y établissent fréquemment leurs tentes, et que c'est là ce qui les a fait signaler par les voyageurs et les géographes. On avait supposé d'abord, d'après l'assertion de plusieurs personnes qui ont residé long-temps à Alger que c'était à Staouëli que nous avions forcé le camp de l'ennemi; mais la comparaison des distances et la vue de quelques maisons qui paraissent comprises dans la zone de jardins qui eutoure Alger, firent bientôt naitre des doutes à cet égard. Des Arabes prisonniers furent interrogés, et il parait démontré maintenant que le nom de Sidi- Khalef est celui du terrain où l'armée a vaincu, et doit servir à désigner le combat du 19. Ainsi la position qu'occupent maintenant les divisions Berthezène et Loverdo divise en deux parties égales la distance de Sidi-Ferruch à Alger.

A partir du camp les broussailles cessent. On trouve mais en petit nombre, des figuiers, des mu riers, et des oliviers. Le sol est presque partout couvert de palmiers-pins; il est inculte, mais sa nature justi fie tout ce que dit l'histoire ancienne de sa fertilite.

A une petite lieue de Sidi-Khalef, et du côté d'Alger le pays est riant et bien cultivé. L'armée y trouvera beaucoup de fruits et de légumes.

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J'ai reçu les rapports des MM. les lieutenans généraux Berthezène et Loverdo, et de M. le maréchal de camp La Ritte. Les pertes faites le 19 sont plus considérables qu'on ne l'avait supposé. Le nombre des morts est de 44 dans la première division, et de 13 dans la seconde; celui des blessés est de 344 dans la première division, de 119 dans la seconde, de 10 dans l'artillerie). Tous les blessés l'ont été par la mousqueterie. Dès le commencement de l'affaire, nos batteries ont fait taire celles de l'ennemi. On doit ce résultat à l'habilité avec laquelle M. le général La Ritte les a dirigées, à la bravoure des canonniers et à la justesse remarquable de leur tir: toute l'armée leur rend ce témoignage.

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*) Le 20e, le 28e, et le 37e sont les régimens qui ont le plus souffert.

Le lieutenant Delamarre, qui commandait deux 1830 pièces de huit sur le front de la brigade Clouet, a fait éprouver aux Turcs une perte considérable. Quatre coups à mitraille ont décidé leur fuite. Le général Clouet cite le lieutenant Delamarre comme ayant contribué puissamment aux succés qu'a obtenus sa brigade, M. le général Loverdo ne donne pas moins d'éloges au Capitaine Le Lièvre, qui commandait sur la droite la batterie d'obusiers de montagnes. Les mulets destinés au service de cette batterie n'étaient point encore arrivés. L'ardeur des canonniers y a supplée. Ils ont porté les munitions et trainé les pièces à la bricole.

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Le lieutenant Vernier, qui depuis le 15. Juin était attaché à la Division Berthezène, a marché constamment avec ses obusiers de vingt-quatre sur la ligne et même en avant des tirailleurs.

M. le lieutenant général Berthezène cite avec éloge MM. les colonels d'infanterie Feuchères, Hlorric et Monnier, MM. le colonel d'état major marquis de Brossard, Tremeaux, chef de bataillon au 37e de ligne; Anguis, chirurgien - major, et de La Fare, capitaine dans le même régiment; Bué et Drogne, officiers du 20e de ligne; Serviez, sous-lieutenant au 14e de ligne. Hans, soldat du 2e léger, Rousselin, voltigeur du 37e de ligne, réfusèrent, quoique blessés, de quitter le champ de bataille.

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M. le général Loverdo recommande à la bienveil lance de V. Exc. M. Jacobi, colonel chef d'état-major de la 2e division; M. Aupick, chef de bataillon d'étatmajor; MM. Perrot et Riban, capitaines au même corps; MM. le colonels d'infanterie Magnan, le Ridant et Mangin; M. Boulé, lieutenant colonel du 6e de ligne; MM. Blanchard, capitaine de voltigeurs dans le même régiment; Delacroix, capitaine de voltigeurs de 49e; Leveque, lieutenant de voltigeurs du 15e de ligne; Darican, sous-lieutenant du 48e; du Chatellier, capitaine dans le 21e; Lavagnac, lieutenant du 29e.

Je crois devoir signaler à V. Exc. les heureux résultats obtenus par l'administration; les fours en tôle ont été établis en vingt-quatre heures, et dès le 16 on a fait du pain..

M. l'intendant en chef avoit pensé que dans un pays où l'on trouverait peu d'habitations, il fallait être en mesure d'établir des hôpitaux mobiles: des hangards

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sies opermeables mettent à couve desses Lair y circue facile Rod exprime eur satisfaction. mare va sur les soins qu'is reçoi Mures & deux roues convie ran que nos convois aur Saner crop d'éloges au zèl Jessence et à l'activité infati

17. Exc. le plan d orment. Ce tr

recuon de M. le capit

„¡gemenirs¬¿evgrapnes attachés à

CARNE «MEETS &état-major.

Amie DE BOURMONT.

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bres fruitiers, dont le sol est couvert, rappellent les 1830 ntrées les plus fertiles et les mieux cultivées de l'Europe. On devait supposer que les Turcs se défendraient ec vigueur derrière les nombreux obstacles que leur frait le terrain; mais, battus et découragés, ils ne rrêtèrent nulle part. Je crus devoir en profiter pour averser rapidement ces espaces, et bientôt les troupes ançaises atteignirent la limite qui le sépare d'un pays écouvert. Elles prirent position. Un ravin les sépaait de l'ennemi, qui s'était enfin arrêté sur la crète es hauteurs situées du côté opposé à celui que nous ccupions. L'artillerie avait surmonté, avec sa rapidité ordinaire, toutes les difficultés du terrain. Elle se mit en batterie, et quelques obus lancés avec une grande ustesse dispersèrent les groupes qui se présentaient encore. Peut-être les Turcs craignirent-ils alors d'être refoulés dans la place, dont nous n'étions plus separés que par un intervalle de quatre ou six mille métres. Un magasin à poudre avait été établi sur la pente des hauteurs dont ils occupaient la crète. Ils le firent sauter; la détonation fut violente. Des nuages d'une fumée épaisse, qui s'élevaient à plus de cent métres, et qui réfléchissaient les rayons du soleil d'Afrique, présentaient à l'armée un magnifique spectacle. Cette explosion ne produisit aucun accident.

Deux escadrons de chasseurs avaient suivi le mouvement de l'infanterie, mais la fuite precipitée de l'ennemi et la nature du terrain ne leur permirent pas de charger.

L'ennemi n'avait point de canon; peut-être avaitil reconnu qu'en amener, c'était nous les livrer. Le nombre des hommes mis hors de combat a été peu considérable; un seul officier a été blessé dangereusement; c'est le second de quatre fils qui m'ont suivi en Afrique. J'ai l'espoir qu'il vivra pour continuer de servir avec dévouement le Roi et la patrie.

On a pris, le jour du combat, plus de quatre cents boenfs: ainsi, les approvisionnemens en viande sont assurés à l'armée pour huit ou dix jours.

Pendant que l'armée combattait, les vents d'ouest, qui retenaient au large le convoi parti le 18 de la baie de Palma avait cessé de souffler; une brise d'est le poussait vers le mouillage, qu'il atteignit pendant la nuit dernière.

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