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que

feu Monfieur le Cote de S.Aignan voftre Pere s'acquit autrefois une fi haute reputation; & du cofte de l'adreffe, ne fut-il pas le fe cond Affaillant fous le Prince de Conty au grand Caroufel de Louis XIII, comme vous l'avez esté fous le Roy à celuy dont il plût à Sa Majesté de fe donner le magnifiDivertiffement. Avec quel avantage n'y parustes-vous pas,& quels yeux manquâtes-vous d'attirer dans une occafion fi propre à faire voir la grace toute particuliere que vous avez dans ces nobles Exercices qui font fi neceffaires aux Perfonnes de vostre rang, & dont il y a eu mefme des Fils de Rois qui n'ont pas quelque fois dédaigné de venir prendre des Leços fous nos meilleurs Maistres. Ten a t-il aucun où vous n'excelbiez? ou plutôt, MONSEIGNEVR, ne peut-on pas dire que vous estes univerfel, & que la Galanterie

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est tellement née avec vous, que vous n'ignorez rie de ce qui la peut rendre confiderable? Il ne vous fuf fit pas de fçavoir executer. Combien de Spectacles inventez en un moment pour le Roy, où vous avez fait admirer à toute la Cour la prompte vivacité de ce merveilleux Génie qu'on ne sçauroit assez eftimer On s'y fouvient encor avec plaifir de celuy de l'Ifle Enchantée Spectacle qu'on n'a pû voir fans furprife,& dont l'invention ne demandoit pas moins une Ame toute guerriere, qu'un efprit veritable ment galant. Mais à quoy m'ar restay-je, MONSEIGNEVR? L'estime & la confiance dont le Roy vous a toûjours honoré, ne font-elles pas la marque la plus indubitable de ce merite extraordinaire qui parle fi avantageusement pour vous. En vous confiant la Place dont il vous a fait Gouverneur, il vous a mis entre les mains une des Clefs

de fon Royaume; & ce grand Dépost ne justifie-t-il pas avec toute la gloire qui vous est deuë combien vos longs fervices l'ont perfuade fortement de vostre fidelité? Voila beaucoup de chofes, MONSEIGNEVR, qui feroient un long Panegyrique pour un autre ; on feroit affurément épuifé, & fi on adjoûtoit en finiffant qu'on en auroit encor bien d'autres à dire,ce feroit une flaterie qui ferviroit d'embelliffement à la Lettre, & ces autres chofes ne feroient que ce qui auroit esté déja dit; mais il n'en est pas ainfi de vous,& le Mercu re va faire voir par l'Article qui vous regarde, que fi jay fait icy une legere ébauche de vostre Portrait, ça esté feulement pour prendre l'occafion de faire connoistre à tout le monde avec combien de paffion & de refpest je fuis,

MONSEIGNEUR,

Voftre tres-humble & tres

obeïffant Serviteur. D.

NOUVEAU.

MERCURE

GALAN T

TOME III.

Ous m'en ditestrop, Madame, on s'oblige foi - méme en

obligeant une Perfonne auffi fpirituelle que vous; & la peine que j'ay à vous amaffer des Nouveautez ne vaut pas les remercimens que vous m'en faites. Il eft aisé d'eftre officieux pour une Amie de vôtre importance, & le zele Tom. 3.

A

que je vous ay voüé m'ayant toûjours fait chercher avec ardeur les occafions de vous en donner des marques, je vous fuis plus redevable de vostre curiofité, que vous ne me l'eftes du foin que je prens de la fatisfaire. Si ce que je vous envoye merite le nom de Prefent que vous luy donnez, j'ay la joye de vous en pouvoir faire de confiderables. Ils le feroient moins, s'ils eftoient tous de mon propre fonds : je me fers pour cela du bie d'autruy, & ce qu'il y a d'avantageux pour moy,c'est que ceux à qui je prens, ne m'obligent point à reftituer, il fuffit que je declare ce que je leur ay pris. Ils font contens que vous.

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