Récapitulation pratique. les 1o Rappelez-vous ce que c'est que l'Eucharistie, l'histoire de son institution, preuves de cette vérité ; ce point dogmatique qui vient de faire la matière de cette première instruction sur cet adorable Sacrement. 2o Croyez fermement ce dogme touchant de notre sainte Religion, et produisez des actés de foi sur cet ineffable mystère, toutes les fois que vous viendrez dans nos temples, en contemplant le tabernacle où il réside. 3o Ayez pour ce divin Sacrement la dévotion la plus tendre, la vénération la plus profonde, et témoignez sans cesse au Ďieu qui y réside votre amour et votre reconnois sance. Prière. Lauda Sion Salvatorem. O Sion! loue ton Sauveur bienfaisant de ce qu'il a bien voulu établir un Sacrement si admirable, si consolant, si avantageux; quam dilecta tabernacula tua, Domine virtutum! Non, ce n'est plus ce Tabernacle ancien, cette arche d'alliance, qui n'étoient que des figures; c'est maintenant la réalité, c'est vraiment l'Emmanuel, le Dieu avec nous. Voilà, ô mon Dieu, l'intéressante vérité que nous venons d'apprendre! Grâces immortelles vous soient rendues, ô souverain Bienfaiteur, et de cette institution divine et de l'instruction que vous venez de nous en donner. Oui, Dieu tout-puissant, nous croyons cette merveille; nous croyons que le pain et le vin sont changés en votre corps et en votre sang; que vous résidez véritablement dans l'adorable Eucharistie. Votre corps, votre ame, votre sang, votre divinité, sont sous ces fragiles espèces. Nous le voyons des yeux de la foi; Vous ne pouvez nous tromper. Nous vous adorons dans le Tabernacle où vous résidez..... Pardon, Seigneur, de l'indifférence avec laquelle nous avons envisagé l'heureux avantage de vous posséder parmi nous. Désormais, o notre meilleur ami, ô le fidèle compagnon de notre pélerinage, nous ferons nos délices d'être ici près de vous comme vous voulez bien les faire d'habiter parmi nous; désormais nous viendrons souvent goûter au pied de vos autels, combien le Seigneur est doux. Les cieux sont sur la terre! nous en jouirons d'avance, en attendant que ces voiles soient tombés et que nous vous contemplions face à face dans l'éternité bienheureuse. Ainsi soit-il. DE LA COMMUNION. D. COMMENT l'Eucharistie est-elle la nourriture spirituelle de nos ames? R. En ce que le corps et le sang de Jésus-Christ, lorsque nous communions, soutiennent et fortifient nos ames. Voici, mes enfans, des instructions bien intéressantes pour vous qui bientôt allez avoir le bonheur de communier pour la première fois; redoublez donc d'attention et mettez à profit tout ce que nous allons vous dire. 2 La sainte Eucharistie nourrit spirituellement notre ame; elle la soutient, la fortifie, l'entretient dans l'état de la grâce et de la vertu, comme le pain et le vin nourrissent notre corps, le soutiennent, le conservent, lui donnent la force, l'accroissement, l'embonpoint, la vigueur, la santé nécessaire à cette vie naturelle; en un mot, ce pain céleste est la vie de notre ame, comme le pain matériel est la vie de notre corps. Voilà, mes enfans, comment Jésus-Christ, notre divin Sauveur, après avoir donné sa vie pour nous, nous donne encore la vie une vie spirituelle et divine, en nourrissant notre ame de son corps et de son sang : ceci va s'expliquer par la demande suivante. D. Qu'est-ce que communier? R. C'est recevoir le corps de JésusChrist dans l'Eucharistie. saug Quand on communie, on mange le Corps de Jésus-Christ et on boit son Sang; c'est l'expression de Jésus-Christ même : Manducate ex hoc omnes ; bibite ex eo omnes : Buvez et mangez; ceci est mon Corps, ceci est mon Sang. Nous prenons ce corps et ce divin en forme de nourriture; il repose sur nos lèvres, sur notre langue, dans notre bouche; il descend réellement en nous sous les espèces ou apparences d'un pain ordinaire. Cette manducation extérieure est le signe sensible de la nourriture spirituelle que Jésus-Christ donne à nos ames en se communiquant à nous par sa divine présence d'une manière si ineffable et si miraculeuse. Ici, mes enfans et mes frères, il ne faut pas vous faire une idée grossière et charnelle de cette manducation merveilleuse; elle n'a rien de cette trituration, de cette digestion matérielle qui nourrit nos corps par les alimens. A Dieu ne plaise que nous en donnions des idées si basses, si dégoûtantes! Non, l'Eglise a condamné des hérétiques qui avoient osé dire que Jésus-Christ étoit digéré à la communion comme les alimens ordinaires. Il n'en est pas ainsi ; faisons-nous des idées plus nobles et plus spirituelles de cette nourriture céleste. Jésus-Christ est dans l'Eucharistie à la manière des corps glorieux ; il y est impassible, immortel, dégagé de cette matérialité grossière qui compose nos corps dans l'état présent; sa manière d'y être tient de la nature des esprits. Ne vous imaginez donc rien de matériel et de choquant dans la communion, comme se l'imaginoient les Juifs, quand Jésus-Christ leur promit son corps à manger. Non, le pain eucharistique ne ressemble pas au pain commun qui s'altère en nous et se change en notre substance corporelle. Semblable aux rayons du soleil qui pénètrent dans les lieux les plus immondes sans contracter la moindre souillure et sans perdre de leur éclat, Jésus-Christ entre et habite en nous d'une manière inaltérable et impassible. Si quelque chose alors lui déplaît et le révolte, ce sont uniquement les souillures d'une ame criminelle, c'est le péché qui se trouveroit dans un cœur où il daigne descendre. Voilà ce qui lui fait horreur, et l'état dans lequel vous devez, mes enfans, singulièrement craindre de communier; et puisque Jésus Christ se donne à nous pour nourrir notre ame, lui communiquer ses perfections, et, selon la pensée de saint Augustin, nous transformer en quelque façon en lui, tu non mutaberis in me, sed ego mutabor in te, préparons-nous à le recevoir, en purifiant notre ame et la rendant, autant qu'il est en nous, digne de celui qui daigne s'unir à elle. Communion, c'est ainsi que nous nommons la réception du corps et du sang de Jésus-Christ; communion, ce seul mot, adopté par l'Eglise, exprime l'union admirable que nous contractons par l'Eucharistie, soit avec Jésus-Christ, soit entre nous; Communion, c'est-à-dire union commune, union avec Jésus-Christ qui habite en nous; union avec les Fidèles qui viennent s'asseoir à la même table divine; union entre Jésus-Christ le chef commun, et nous qui sommes ses membres, lorsqu'il réunit ses disciples pour se communiquer à eux dans ce banquet sacré voilà ce que c'est que la communion que vous allez bientôt recevoir. Heureux enfans qui vous y préparez, ah quelle union! qu'elle est noble ! qu'elle est sainte ! elle est divine. Christi facti sunt, Vous deviendrez de nouveaux Jésus-Christs; vous deviendrez comme des Dieux. O invention admirable! ô miracle d'amour! pouvoit-il vous en laisser des marques plus expressives? Donner sa vie pour ses amis, c'est l'excès de l'amour! Mais se donner soi-même à ses amis; mais trouver le moyen de s'identifier avec ses amis, et cela après être mort pour ses amis, : |