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R. Parce que c'est J.-C. qui donne du mérite à nos actions et à nos souffrances.

D. Comment satisfait-on par la prière?

R. En priant, en méditant, en assistant aux offices, à la Messe; en faisant de bonnes lectures. Tout cela répare nos irrévérences, nos profanations, nos juremens, nos blasphêmes qui ont outragé le Seigneur.

D. Comment satisfait-on à Dieu par le jeûne? R. En mortifiant ses goûts, ses sens, ses passions qui ont été la cause du péché, et qui la seroient encore si on ne les mortifioit pas.

D. Comment satisfait-on par l'aumône?

R. En soulageant le prochain dans sa misère, en l'instruisant, lui pardonnant; tout cela répare nos défauts de charité.

D. Est-il nécessaire que le prêtre impose une pénitence?

R.Oui, parce qu'elle fait partie du Sacrement. D. Doit-il imposer de grosses pénitences? R. A proportion de la grandeur et du nombre des péchés.

D. S'il en imposoit de trop légères?

R. Il en resteroit davantage à faire en purgatoire: on ne gagne donc rien à n'avoir que de petites pénitences.

D. Si en se confessant on n'avoit pas le dessein de faire sa pénitence, feroit-on un sacrilège? R. Oui, parce qu'on auroit la volonté de mal faire.

D. Mais si on l'avoit reçue dans le dessein de la faire et qu'on ne la fît pas dans la suite? R. La confession auroit été bonne, auroit péché après.

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D. Ši on avoit oublié la pénitence, ou si le confesseur avoit oublié d'en donner une, que faudroit-il faire?

R. Il faudroit retourner la lui demander. D. Ne pourroit-on pas s'en imposer une de soi-même?

R. Non, c'est au confesseur, qui est juge, à infliger la peine.

D. Un autre confesseur pourroit-il l'imposer? R. Non, car il ne peut prononcer sur une cause qu'il n'a pas entendue.

D. Si on avoit oublié de faire sa pénitence, que faudroit-il faire?

R. L'accomplir autant de fois qu'on y auroit manqué.

D. Est-ce un péché de l'oublier?

R. Non, un oubli involontaire n'est pas un péché.

D. On ne peut donc rien changer à la pénitence imposée?

R. Non, il faut la faire au temps et à la manière prescrits par le confesseur.

D. Pourquoi?

R. Parce que le temps et la manière sont sou-' vent des remèdes et des moyens d'amendement pour mieux vivre.

D. Si l'on offroit à Dieu ses peines, son travail, seroit-ce satisfaire pour ses péchés?

R. Oui, cette soumission à la volonté de Dieu seroit une excellente satisfaction qui épargneroit bien des peines en purgatoire.

D. Quand est-ce qu'il faut satisfaire au prochain?

R. Lorsqu'on lui a fait du mal ou du tort? D. Si on avoit battu, blessé quelqu'un? R. Il faudroit payer les remèdes et les médecins, et réparer les dommages qui s'ensuivent. D. Si on lui a dit des injures?

R. Il faut faire des excuses et se réconcilier. La justice humaine y condamne comme la justice

de Dieu.

D. Mais si tous deux se sont injuries? R. Il faut se réconcilier et se pardonner réciproquement.

D. Comment répare-t-on le tort fait à ses biens?

R. En rendant ce qu'on a pris et en payant les dommages que l'on a faits.

D. Comment répare-t-on le tort fait à l'honneur ?

R. En disant tout le bien que l'on peut, et en empêchant la médisance et la calomnie de se répandre.

D. Si on refusoit de faire toutes ces réparations?

R. On seroit indigne de l'absolution; ou si on la recevoit, on feroit un sacrilège.

D. Et si l'on communioit en pareilles dispositions?

R. On feroit encore un autre sacrilège à la communion.

D. Il est donc bien important et bien nécessaire de satisfaire au prochain?

R. Oui, c'est un devoir de justice; si on y manque, on profane les Sacremens.

Récapitulation pratique.

1o Recevez avec soumission la pénitence qui vous est imposée, et avec un dessein véritable de l'accomplir.

2o Accomplissez-la fidèlement au temps et à la manière qui vous seront prescrits. 3o Offrez à Dieu vos peines et vos travaux en satisfaction de vos péchés.

4o Faites tout ce qu'il faut pour satisfaire au prochain et réparer les torts que vous lui

aurez causés.

5o Priez le Seigneur de vous donner la

force et le courage de remplir ces obligations.

Prière.

Mon Dieu, je viens d'apprendre à quel prix vous daignez me pardonner. Que vous êtes bon de vous contenter d'une satisfaction si légère, à la place des peines éternelles que j'avois méritées! Oui, Seigneur, je paierai avec reconnoissance le tribut que vous m'imposerez par l'organe du ministre de la réconciliation. Je vous la dois cette satisfaction, ô mon Créateur, moi votre créature révoltée! Je la dois à mes frères que j'ai outragés dans leurs biens ou leur personne. C'est un devoir de justice ; c'est vous-même, ô le Dieu de toute justice, qui me dites: Rendez ce que vous devez. Oui, je me soumets de tout mon cœur à une loi si équitable. Trop heureux d'obtenir à ce prix mon pardon! de racheter à si peu de frais les droits que j'ai perdus, l'éternité bienheureuse où j'espère parvenir par la voie des tribulations expiatoires que vous m'envoyez ici-bas! Ainsi soit-il.

DES INDULGENCES.

D. L'ÉGLISE peut-elle suppléer à nos

satisfactions?

R. Oui, elle le peut, par le moyen des indulgences.

L'Eglise est une mère pleine de bonté et de miséricorde; elle veut bien épargner à ses enfans une partie des satisfactions dues à la justice divine pour leurs péchés ; elle sup

plée à leur foiblesse et à ce qui manque à leur pénitence, en leur remettant les peines temporelles qu'ils auroient à subir, et cela moyennant des indulgences qu'elle leur accorde, comme nous allons vous en instruire.

D. Qu'est-ce que l'indulgence?

R. L'indulgence est une grâce que l'Église accorde aux Fidèles pour relâcher ou modérer les peines temporelles dues à leurs péchés.

Ce mot indulgence vient du mot latin indulgere, pardonner, ne pas user de rigueur. L'indulgence est en effet un pardon, une grâce, une miséricorde que l'Église exerce envers les pécheurs; elle relâche totalement ou modère et diminue les peines temporelles qui seroient dues à leurs péchés même pardonnés. Vous savez, mes enfans, ce que c'est que ces peines temporelles; nous vous l'avons dit dans l'instruction précédente. Ce sont des peines passagères à subir en cette vie ou en purgatoire, au lieu des peines éternelles que nous avions méritées par le péché mortel.

Ces peines temporelles étoient autrefois très rigoureuses. L'Eglise infligeoit des pénitences de plusieurs années de jeûne, de prières, de prosternemens ; les pécheurs passoient ces temps d'expiation à la porte des temples; ces pénitences duroient à proportion de l'énormité et du nombre des crimes commis. Or, ce sont ces peines canoniques que l'Eglise remet ou modère. Cette remise, dit

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