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corder les indulgences appartient au Pape dans toute l'Eglise ?

R. Parce qu'il en est le chef et qu'il agit en

son nom.

D. Quand on a gagné l'indulgence, n'est-on pas exempt de faire sa pénitence?

R. Point du tout, car la pénitence imposée par le confesseur fait partie du Sacrement.

D. Comment l'indulgence supplée-t-elle à notre foiblesse?

K. C'est qu'il nous seroit très difficile de faire la pénitence canonique.

D. Vous parlez de personnes bien disposées; qu'est-ce que cela signifie?

R. C'est qu'il faut de bonnes dispositions pour gagner l'indulgence.

D. Quelles sont-elles?

R. Il faut, 10 être en état de grâce.
D. Pourquoi?

R.

Parce que Dieu ne remet pas la peine des péchés non détestés et non pardonnés. D. Que faut-il donc faire pour cela? R. Il faut faire une bonne confession. D. Quoi encore?

R. Une bonne communion. C'est ce que l'Eglise exige ordinairement.

D. Quoi encore?

R. Des prières, des jeûnes, des aumônes ou autres bonnes œuvres, selon qu'il est porté dans les bulles d'indulgence.

D. Si on gagnoit l'indulgence plénière et qu'on vînt à mourir tout de suite, iroit-on en paradis sans passer par le purgatoire?

R. Oui, parce qu'on auroit pleinement satisfait à la Justice divine.

D. Bon! cela est bien aisé : voilà une pénitence bientôt faite.

R. Pas si aisé qu'on le pense, car si l'on a un

seul péché véniel sur la conscience on mérite par là le purgatoire; ainsi cela retrancheroit de la plénitude de l'indulgence.

D. Et si après avoir gagné l'indulgence plénière on venoit à dire un petit mensonge dans la journée ?

R. On redeviendroit sujet aux peines du purgatoire pour ce péché véniel.

D. Donnez un exemple d'une indulgence non plénière.

R. Je suppose qu'un pécheur a mérité une peine canonique de sept ans; l'Evêque accorde quarante jours d'indulgence; il n'y a que quarante jours de remis sur sept ans. Cette indulgence n'est pas plénière, car elle ne remet pas toute la peine temporelle.

D. Que ferez-vous donc, mon enfant, par rapport aux indulgences?

R. Je ferai tous mes efforts pour les gagner et pour mettre à profit ce précieux trésor de miséricorde.

Récapitulation pratique.

1o Faites-vous une idée juste et solide des indulgences.

2o Tâchez d'en gagner toutes les fois que l'Eglise en accorde: par exemple, en accompagnant le Saint Sacrement lorsqu'on le porte aux malades; en faisant vos dévotions aux solennités, en certaines Eglises où il y a des indulgences.

3o Pour cela remplissez fidèlement les conditions auxquelles on les accorde; souvenez-vous sur-tout qu'il faut être en état de grâce, et qu'on n'en gagne point dans l'état du péché. Priez aux fins de l'Eglise on de

mande ordinairement cinq Pater et cinq Ave' pour cela.

4o N'en abusez pas ; qu'elles ne vous enhardissent pas au péché et à l'impénitence : Dieu ne les accorde pas à la présomption et à la témérité de ceux qui se rassurent sur ses miséricordes pour persévérer dans leurs péchés.

5o Demandez pardon au Seigneur du mépris, de l'indifférence, des abus où vous seriez tombés à cet égard jusqu'ici.

Prière.

{

Misericordias Domini in aeternum cantabo.

(Psal. LXXXVIII, 2.) Mon Dieu, je chanterai éternellement vos miséricordes. Ah! qu'elles sont étendues et généreuses! Vous nous pardonnez nos iniquités, vous les jetez loin de vous, vous tirez notre ame de l'enfer, vous lui rendez sa beauté primitive comme la jeunesse de l'aigle; mais ce n'est pas assez pour votre cœur miséricordieux ; vous daignez nous remettre encore les peines passagères qui devoient remplacer les éternelles que nous avions méritées. Je viens d'apprendre que vous étendiez jusques-là vos bontés paternelles envers les pécheurs qui reviennent sincèrement à vous et qui implorent vos indulgences. Grâces éternelles vous en soient rendues, o mon Dieu! Pardon si jusqu'ici je n'en ai pas usé comme je l'aurois du. J'en connois maintenant tout le prix et les avantages. J'en userai comme d'un de vos plus signalés bienfaits; je m'attacherai à ne rien perdre de ces précieux trésors de votre Église. Faites-moi la grâce d'en user selon vos vues en vrai pénitent, avec un

cœur contrit et humilié, comme un infortuné dont vous soulagez la foiblesse ; et que j'accélère ainsi le bonheur de vous posséder éternellement dans le ciel. Ainsi soit-il.

DE L'EXTREME-ONCTION.

D. QU'EST-CE
U'EST-CE que l'Extrême-Onc-

tion?

R. L'Extrême-Onction est un Sacrement institué pour le soulagement spirituel et corporel des malades.

C'est un Sacrement. L'Extrême-Onction a tous les caractères des autres Sacremens : le signe sensible, l'institution divine, la grâce de la sanctification.

Le signe sensible, c'est l'huile sainte qu'on applique au malade, et les paroles qui accompagnent cette onction.

L'institution divine. C'est Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui l'a instituée comme les autres Sacremens. Nous lisons dans l'Evangile que ce divin Sauveur envoya ses Disciples, deux à deux, en leur donnant le pouvoir de chasser les Démons et de guérir les maladies. En conséquence de cet ordre divin, ils se répandirent dans la Judée, ils chassoient les Démons, ils oignoient d'huile les malades et les guérissoient. Dæmonia multa ejiciebant, et ungebant oleo multos ægros, et sanabant. (Marc, vi, 13.) Voilà, selon le saint Concile de Trente, le commence

ment ou l'annonce de l'institution de l'Extrême-Onction, faite par le Sauveur lui-même. C'est cette institution divine que l'apôtre saint Jacques a manifestée par ces paroles de son épître : Si quelqu'un parmi vous est malade, qu'il fasse venir les Prétres de l'Eglise; qu'ils prient sur lui en faisant une onction d'huile au nom du Seigneur. (Jac. v, 14.) Paroles respectables que l'Eglise a toujours regardées comme la promulgation d'un Sacrement véritablement établi par Jésus-Christ même ; paroles qui désignent le Ministre, la forme, la matière, les effets d'un Sacrement, comme les autres qui tous ont ces caractères; paroles dont se sert l'Eglise pour prouver que c'est un véritable Sacrement. En conséquence, elle frappe d'anathème quiconque osera dire que l'ExtrêmeOnction n'est pas un Sacrement véritablement et proprement dit, institué par Notre Seigneur Jésus-Christ, et promulgué par l'apôtre saint Jacques.

Vous avez ajouté que ce Sacrement est institué pour le soulagement spirituel des malades, c'est-à-dire pour la sanctification de leur ame ; ce qui désigne un secours divin qui purifie et qui fortifie l'ame des malades.

Vous dites enfin, pour le soulagement corporel, c'est-à-dire pour rendre la santé et la vie du corps, s'il est expédient pour le salut du malade.

D. Pourquoi ce sacrement s'appellet-il Extrême-Onction?

R. Parce que c'est la dernière des one

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