Images de page
PDF
ePub

Recapitulation pratique.

1o Croyez fermement en la vertu de ce sacrement, et respectez-le toujours.

2o Ne négligez pas de le recevoir dans l'occasion, ni de le faire recevoir aux autres autant que vous le pourrez.

3o Recevez-le et faites le recevoir de bonne heure; préparez-vous-y de loin, et préparezylesantres quand l'occasion s'en présentera. 4° Priez pour vos frères souffrans et mourans; et faites, à leur vue, des réflexions sages qui vous préparent à bien mourir.

5o Pendant que vous êtes en santé, demandez à Dieu la grâce de bien recevoir vos derniers sacremens à la mort. Mettez ordre à vos affaires spirituelles et temporelles, afin d'être préparés à ce moment où l'on ne peut plus rien.

Prière.

Annos æternos in mente habui et meditatus

sum. (Psal. LXXVI, 6 et 7.) J'ai repassé dans ma mémoire les années éternelles, et j'ai médité sur ma destinée future: c'est ce que nous venons de faire en entendant cette importante instruction; c'est le fruit que nous en devons remporter. Grâces immortelles vous soient rendues, ô mon Dieu! des vérités que nous venons d'apprendre. Nous avons vu ce que c'est que le sacrement de l'Extrême-Onction, ses effets, les dispositions que nous devons y apporter. Tristes, mais utiles leçons! Hélas! nous avions assisté tant de fois à cette lugubre cérémonie, mais par curiosité, sans prier pour les malades, sans retour sur nous-mêmes, sans réfléchir sur cette fin der

nière qui nous attend. Quelle légèreté! quelle insensibilité! Désormais, Seigneur, nous irons à ce spectacle de mort pour apprendre à bien mourir. Qui, mon Dieu, je le dis, je le dirai toujours à la vue de mes frères mourans : Moriatur anima mea morte justorum! Puisse mon ame mourir de la mort des justes! C'est le dernier c'est le plus grand bienfait. Je le sollicite à ce moment; faites-moi la grâce de mourir de cette mort. Ainsi soit-il.

DE L'ORDRE.

D. QU'EST-CE que

l'Ordre?

R. L'Ordre est un sacrement quidonne le pouvoir de faire les fonctions ecclésiastiques et la grâce pour les remplir digne

ment.

L'Ordre est un Sacrement. 1o C'est un signe sensible qui consiste dans l'imposition des mains et les paroles de l'Evêque. 2° Ce signe imprime un caractère saint; il donne le pouvoir de faire des fonctions divines, d'offrir le saint sacrifice, de remettre les péchés, de prêcher, d'instruire, etc. 30 II donne les grâces nécessaires pour remplir dignement les fonctions du saint ministère. C'est ce que dit l'apôtre, saint Paul à Timothée : Ne négligez point la gráce (1 Timoth. IV, 14); ressuscitez la gráce qui est en vous et que je vous ai conférée par l'imposition des mains. ( 2 Tim. 1, 6.) Ce sacre

ment est institué pour la sanctification de nos ames: en sanctifiant les Ministres, il sanctifie les Fidèles. 4° Enfin, il est établi par Notre Seigneur Jésus-Christ, comme tous les autres Sacremens, ainsi que je vais vous l'expliquer dans la demande suivante.

D. De qui vient la puissance de l'Ordre?

R. La puissance de l'Ordre vient de Jésus-Christ qui l'a donnée à ses Apôtres avec le pouvoir de la communiquer à

d'autres.

Ce divin Sauveur, voulant laisser à son Eglise un ministère perpétuel de salut ; sur le point de quitter ses disciples en mourant pour nous tous; après avoir établi le sacrement de l'Eucharistie la veille de sa mort, finit par ces paroles remarquables: Faites ceci en mémoire de moi; hoc facite in meam commemorationem. (Luc. XXII, 19.) C'est ainsi qu'il les institua prêtres et leur donna le pouvoir de consacrer comme lui, son Corps et son Sang, et d'offrir le Saint Sacrifice de la Messe. Ensuite, après sa résurrection, il souffla sur eux et leur dit : Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez ; ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. ( Joan. xx, 23.)

Dans une autre apparition, avant de les quitter pour monter au ciel, il leur donna la mission, en leur disant: Allez, instruisez les nations, et baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (Matth.

[ocr errors]

XXVIII, 19.) Voilà comment ce divin Maître les institua prêtres et leur donna le pouvoir d'exercer toutes les fonctions du sacerdoce de la loi nouvelle.

Il leur conféra même la plénitude du sacerdoce; il les fit Evêques en leur communiquant le pouvoir de consacrer des prêtres et d'autres Evêques, afin de propager la race sacerdotale jusqu'à la consommation des siècles, pour le gouvernement et la sanctification perpétuelle de son Eglise.

Tout cela, mes enfans, est l'ouvrage de Dieu; c'est l'Esprit Saint qui dit : Séparezmoi Saul et Barnabé. (Act. xIII, 2.) Tout homme doit nous regarder comme les Ministres de Jésus-Christ. (1 Cor. iv, 1.) C'est lui qui a établi les uns Apôtres, les autres Prophètes, les autres Evangélistes, les autres Pasteurs et Docteurs. (Ephes. IV, 11.) Telle a été la doctrine de saint Paul et la foi de l'Eglise dans tous les temps; et cette institution s'est transmise dans tous les siècles.

D. Comment cette puissance s'est-elle transmise des Apôtres jusqu'à nous?

R. Par une succession non interrompue qui continuera jusqu'à la fin du monde.

Les Apôtres, consacrés par Jésus-Christ même, ont consacré d'autres Evêques; ceuxci, munis du même pouvoir, l'ont communiqué à leurs successeurs, et ainsi d'âge en âge jusqu'à nous voilà ce qu'on appelle une succession non interrompue. Tout ce

qui n'est pas dans l'ordre de cette succession apostolique est une intrusion, un schisme. Tels ont été autrefois les Novatiens et autres qui reçurent une ordination étrangère contre le vœu et les lois de l'Eglise, sans mission, sans aveu de sa part. Ils ont formé à l'écart quelques chaînons d'une succession isolée d'Evêques et de prêtres illégitimes, rejetés du sein de la véritable Eglise. Le vrai sacerdoce doit dériver de Jésus-Christ par ce canal divin, comme l'eau qui forme un fleuve pur depuis sa source jusqu'à son terme sans détours, sans interruption, sans mélange.

L'Eglise a transmis cette succession apostolique par différens moyens. Autrefois c'étoient les conciles provinciaux avec le métropolitain qui instituoient les Evêques; aujourd'hui c'est le Souverain Pontife, qui en qualité de chef de l'Eglise universelle, à raison de sa sollicitude pastorale sur toute l'Eglise, par le devoir de sa charge, doit s'appliquer à donner à chaque église les pasteurs les plus capables de gouverner le troupeau de Jésus-Christ. C'est le concile de Trente qui lui attribue et qui reconnoît solennellement en lui cette prérogative et cette obligation. Et le même concile prononce anathème à quiconque dira que les Evêques nommés par lui ne sont pas de véritables et légitimes Evéques; anathème à quiconque dira que les Ordres donnés sans le concours de la puissance séculière et la vocation du peuple, sont nuls; anathème à quiconque dira que ceux qui ne sont pas ordonnés et

« PrécédentContinuer »