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cédoniens, des manichéens; le prince étendit depuis cette défense aux apollinaristes.

Théodoret nous apprend encore que saint Amphiloque montra beaucoup de zèle contre une autre hérésie, qui commençait à faire des progrès. C'était celle des messaliens, autrement appelés euchites ou prieurs, de deux mots, l'un grec, et l'autre syriaque, qui ont la même signification. La secte de ces fanatiques, qui causèrent de grands troubles dans l'Eglise, avait pris naissance en Mésopotamie. Ils faisaient consister toute l'essence de la religion dans la prière seule; ils rejetaient les autres pratiques de piété, et même l'usage des sacremens. Ils demeuraient à la campagne avec leurs femmes et leurs enfans, et menaient une vie oisive et vagabonde. La nuit et le matin, ils s'assemblaient dans leurs oratoires, qui étaient ouverts par le haut, pour y chanter des cantiques spirituels et réciter des prières, sur-tout l'Oraison dominicale (6). Suivant saint Epiphane, ils prenaient à la lettre les textes où l'Ecriture exhorte les fidèles à vendre tous leurs biens, et à prier sans interruption. Ils prétendaient avoir des visions, et recevoir des lumières extraordinaires, ce qui venait de leur imagination échauffée, quoique Dicu puisse permettre que les illusions du démon produisent quelquefois des effets qui paraissent tenir du prodige. Enfin, ce que nous lisons dans les anciens concernant ces fanatiques, nous prouve qu'ils avaient beaucoup de ressemblance avec ceux qu'on a vus en France et en Angleterre. Saint Amphiloque les fit condamner dans le concile de Side en Pamphilie, au

(6) Voyez sur les messaliens ou massaliens, saint Epiphane, hær. So; saint Jérôme, proem. in dial. adv. Pelag. etc. Joseph Assémani, Bibl. Orient. t. I, p. 128; t. IV, p. 171; Euthymii Zigaleni, Panoplia, tit. 26, et Victoria et triumphus de secta Messalianorum, ap. Tollium, insigna itinerarii Italici, p. 106; Hermenopilus, de Sectis, p. 570.

quel il présida, et il composa, pour les réfuter, plusieurs savans ouvrages (7).

Saint Grégoire de Nazianze appelle saint Amphiloque, un pontife irréprochable, un Ange, un héros de la vérité. Nous savons, par le témoignage du même père; que le saint évêque d'Icône procura la guérison à des malades, par ses prières, par l'invocation de la Sainte-Trinité, et par l'oblation du sacrifice. Il n'est plus fait mention de lui après l'année 394. Il paraît qu'il mourut vers ce temps-là, dans un âge fort avancé. Les Grecs et les Latins l'honorent le 23 Novembre.

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ON doit se former une haute idée de la sainteté de Daniël, d'après la `vénération singulière que les églises de la Grande-Bretagne avaient pour sa mémoire. Il florissait au

(7) Il ne nous reste des écrits de saint Amphiloque, que de longs fragmens, cités par les conciles d'Ephèse et de Calcédoine, par Théodoret, Facundus, saint Jean Damascène, Photius, etc. Les huit sermons que lui attribue Combéfis, sont indignes de sa plume, et sont évidemment d'un auteur qui a vécu plus tard. Peut-être sont-ils d'Amphiloque de Cyzique, ami de Photius, lequel florissait en 860. La vie de saint Basile, attribuée à notre Saint, parait être l'ouvrage d'un Grec moderne, et ne mérite aucune créance. On reconnaît dans le poème à Séleucus, qui contient le catalogue des livres canoniques, le style de saint Grégoire de Nazianze, qui pourrait l'avoir écrit pour saint Amphiloque, quoique ce Père ait aussi donné un catalogue des Livres saints qui composent l'Écriture, dans son trois cent trente-huitième poème.

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commencement du sixième siècle. En 516, il fonda un col· lége ou monastère, près du canal de la mer qui sépare l'île d'Anglesey du pays de Galles. Peu de temps après une ville fut bâtie en cet endroit par le Roi Mailgo, qui avait fourni aux frais du tombeau de saint David. On l'appela, suivant Ussérius, Bancor ou Bangor, à cause de la beauté du chœur du monastère. Saint Daniël, premier évêque de ce lieu, fut sacré par saint Dubrice. Il assista au concile de Brévi, mourut en 545, et fut enterré dans l'île de Bersey. La cathédrale de Bangor est dédiée sous l'invocation de saint Daniël. Le Nève n'a pu découvrir les noms d'aucun évêque de cette ville, jusqu'au douzième siècle (1).

Voyez les antiquités d'Ussérius, c. 14, p. 274, et le docteur Brown Willis, sur les cathédrales.

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GRIMOALD, maire du palais, fils et successeur du B. Pepin de Landen, et frère de sainte Gertrude et de sainte Beggue, posa les bases de ce pouvoir immense que les maires du palais s'attribuèrent dans la suite, ne laissant presque autre chose aux Rois qu'un titre honorifique, et l'apparence extérieure de la royauté. Il avait donné, du temps de S. Sigebert, Roi d'Austrasie, plusieurs preuves de piété; mais immédiatement après la mort de ce prince, il se laissa séduire par l'ambition, et la couronne, qui n'appartenait qu'à Dagobert (1), fils de saint Sigebert, il la plaça sur

(1) V. le Nève, Fasti Anglic. p. 25.
(1) Voyez sa vie sous le 23 Décembre.

la tête de son propre fils Childebert. Une injustice aussi révoltante ne demeura pas impunie: Grimoald fut livré à Clovis II, Roi de Bourgogne et de Neustrie, et mis à mort en 656 à Paris.

La haine de la famille royale contre Grimoald s'étendit à ses enfans, et particulièrement à sa fille Wulfetrude (2), religieuse au couvent de Nivelles, auprès de sa tante Gertrude. On voulut en faire sortir Wulfetrude, et confisquer les biens du couvent; mais le Seigneur protégea si bien sa servante Gertrude et sa communauté, qu'en peu de temps l'inimitié se transforma en amitié et la persécution en protection.

Sainte Gertrude, sentant approcher sa fin, avait remis à Wulfetrude les soins du couvent. Elle se mit donc à l'administrer, trois mois avant la mort de sa tante, arrivée en 659, et devint ainsi la seconde abbesse de Nivelles, dignité dont elle demeura revêtue jusqu'en 670, où elle mourut, dans la trentième année de son âge et la onzième de son administration. Wulfetrude avait été élevée au couvent dès sa plus tendre jeunesse, et à cette époque on pouvait déjà à seize ans entrer en religion on regardait moins à l'âge qu'à la maturité des mœurs. Du reste, on instruisait au couvent de Nivelles de jeunes filles, lors même que leur intention n'était pas d'embrasser la vie monastique.

Voyez Acta SS. Belgii selecta, t. III, p. 13 et 589-591; et Daniël, Hist. de France, t. II, p. 44.

(2) Autrement Wilfetrude et Wolfetrude.

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S. TRON, PRÊTKE.

L'AN 693.

Il y avait encore beaucoup d'idolâtres dans la Hesbaie (1), lorsque S. Tron illustra ce pays par l'éclat de ses vertus. Il naquit, vers l'an 628, de parens distingués par leur naissance et jouissant d'une fortune considérable, mais animés aussi d'une piété remarquable. Il montra dès sa jeunesse un si ardent désir de la béatitude céleste, qu'il regardait avec mépris tous les biens de la terre, et distribuait aux pauvres tout ce qu'il pouvait. Les jeunes gens de son âge et de sa condition le sollicitaient souvent de prendre avec eux le divertissement de la chasse; mais le seul désir de notre Saint était de faire des progrès dans les sciences spirituelles. Quand la mort lui eut enlevé ses parens (2), il alla trouver S. Remacle, qui se trouvait à Zepperen, à un mille environ de Saint-Tron, et pria avec la plus profonde humilité ce prélat, de lui dire ce qu'il avait à faire pour servir Dieu.

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Saint Remacle envoya Trudon à Metz, auprès de saint Clou, évêque de cette ville, en lui disant : « Offrez vos

biens temporels au martyr S. Etienne, par les mains de l'évêque Clou, et sollicitez ce dernier de vous instruire

» dans les Saintes-Ecritures. » Saint Tron suivit ce conseil et résolut de partir incontinent pour Metz. Après son dé

(1) Hasbaniensis pagus, divisé autrefois en quatre comtés. Voyez Wastelain, Descript. de la Gaule Belgique, p. 192-199.

(2) Sa mère, la B. Adèle, est enterrée au village de Zeelem près de Diest, qui lui appartenait. On y garde une partie de ses reliques, et l'autre à Saint-Tron. - Voyez Acta SS. Belgii selecta, t. V, p. 3, num. 3, p. 30, not: b, et p. 31, note g.

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