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sa retraite, elle revint à Cordoue, où elle alla prier publiquement dans l'église du saint martyr Asciscle. Elle y trouva Marie, sœur du diacre Valabonse, lequel avait reçu depuis peu la couronne du martyre. Ces deux vierges remplies de zèle pour la foi, convinrent de se présenter elles-mêmes à la cour du cadi. Elles furent renfermées dans un cachot obscur, où l'on ne laissait entrer que des femmes impies et corrompues. Saint Euloge, qui était aussi alors en prison, leur envoya son exhortation au martyre. Le cadi leur fit subir un nouvel interrogatoire, et les con damna à perdre la tête; la sentence fut exécutée le 24 Novembre 851. Ces deux Saintes sont nommées dans le martyrologe romain.

Voyez saint Euloge, Memor., 1. 2, c. 8.

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SAINT PORTIEN, vulgairement saint Pourçain, passa l'es premières années de sa jeunesse dans l'esclavage. Ayant depuis obtenu sa liberté, il prit l'habit dans un monastère voisin de la demeure de son maître. Ses éminentes vertus lui en firent donner le gouvernement après la mort de l'abbé. Son amour pour la pénitence éclata dans les austérités extraordinaires qu'il pratiqua. Thierri, Roi d'Austrasie porta le ravage dans l'Auvergne en 520. Saint Pourçain. alla le trouver pour lui demander la liberté des prisonniers. Le prince le reçut avec respect, et acquiesça à sa demande. Le serviteur de Dieu mourut fort âgé, vers l'an 540, et sa sainteté fut attestée par divers miracles, au rapport de saint Grégoire de Tours. Son monastère prit son nom,

et donna naissance à la ville de Saint-Pourçain, en Auvergne, au diocèse de Clermont. Ce monastère ne subsiste plus depuis long-temps. A la fin du dernier siècle il y avait encore un prieuré, soumis à l'abbaye de Tournus, en Bourgogne.

On garde une partie des reliques du saint abbé dans l'église de Saint-Martin, à Laigle, en Normandie; le reste est dans l'église qui porte le nom du Saint, en Auvergne. Notre Saint est nommé en ce jour dans le martyrologe romain (1).

Voyez saint Grégoire de Tours, de Vit. Patr. c. 5; Baillet, etc.

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CE saint prêtre et confesseur ne florissait pas au sixième ni au onzième siècle, mais, selon le sentiment le plus probable, au septième. On l'honore particulièrement à Lambres (1), village près de Douay, où l'on dit qu'il naquit d'une famille riche. Il est encore aujourd'hui le patron du village,

(1) Jacques Branche, dans ses Vies des Saints d'Auvergne, met à ce même jour la fête de saint Protais, reclus ou religieux de Combronde, prieuré dépendant de l'abbaye de Menat, en Auvergne. Il n'est connu que par ce qu'en dit saint Grégoire de Tours, dans la vie de saint Pourçain.

Usuard met aussi en ce jour la fête de saint Romain, prêtre de Blaye, au diocèse de Bordeaux, dont parle saint Grégoire de Tours, et dont Sigebert de Gemblours dit un mot dans sa chronique. Il fut disciple de saint Martin de Tours. Sigebert place sa mort en 385. On l'invoquait au sixième siècle contre les tempêtes et les naufrages. Saint Grégoire de Tours assure qu'étant en danger sur la Garonne, il fut sauvé par l'intercession de saint Romain. Voyez Baillet, etc.

(1) Lambrensis villa.

et une grande partie de ses reliques y repose. On y célèbre sa fête le vingt-troisième jour de Novembre, et en d'autres endroits le 24 du même mois.

Voyez la dissertation de Ghesquière dans les Acta SS. Belgii selecta, . V, p. 190-197.

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Voyez Jos. Assémaui, in Cal. Univ. ad 24 Nov. t. V, p. 375.

Quatrième siècle.

SAINTE CATHERINE, appelée par les Grecs Ecatherine, glorifia Jésus-Christ en confessant généreusement la foi à Alexandrie, sous Maximin II. On ne peut guères compter sur ce que portent ses actes, parce qu'ils ont été considérablement interpolés ou corrompus. On lit dans le ménologe de l'Empereur Basile, qui les a suivis, que sainte Catherine était du sang royal; qu'elle avait de rares connaissances, qu'elle confondit une assemblée de philosophes païens, avec lesquels Maximin l'obligea de disputer; que ces philosophes se convertirent, et que, persistant dans la profession du christianisme, ils furent brûlés tous ensemble. Les actes de la Sainte ajoutent qu'elle fut attachée sur une machine composée de plusieurs roues, garnies de pointes très-aiguës, mais que quand on voulut faire agir les roues, les cordes se brisèrent miraculeusement, en sorte que la Sainte fut délivrée, et qu'on la condamna ensuite à perdre la tête.

Le savant Joseph Assémani pense que ce qu'Eusèbe rapporte d'une vierge, que toutefois il ne nomme pas, convient

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à sainte Catherine. « Il y avait à Alexandrie, dit cet his» torien (1), une femme chrétienne distinguée par ses ri» chesses et son illustre naissance. Elle eut le courage de >> résister à la brutalité du tyran Maximin, qui se faisait un jeu de déshonorer les autres femmes de la ville. Elle joignait aux avantages dont elle jouissait dans le monde, un savoir peu commun. Mais la vertu et la chasteté lui parurent préférables à tout. Quoique le tyran n'eût pu réussir à la séduire, il ne voulut point la condamner à » mort, il se contenta de la dépouiller de ses biens et de l'envoyer en exil. » Maximin fut défait par Licinius, en 313, et s'enfuit à Tarse, où il périt misérablement.

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Les chrétiens qui gémissaient en Egypte sous le joug cruel des Sarrasins, découvrirent le corps de sainte Catherine, vers le huitième siècle. Il fut porté dans le monastère que sainte Hélène avait fait bâtir sur le mont Sinaï, en Arabie, et que l'Empereur Justinien avait considérablement augmenté et embelli (2). Falconius, archevêque de San-Seve

(1) Hist. I. 8. c. 14.

(2) Voyez la description de l'état de ce monastère, dans les voyages de Thomson, t. II, et le Nouveau Conservateur Belge, tom. V, p. 57. On lit dans un ouvrage d'Ernest-Frédéric-Charles Rosenmüller, intitulé Das alte und neue Morgenland, t. I, p. 258, une description du mont Șinaï et de son couvent, dont nous donnerons une traduction. « Au milieu de la contrée vaste, sauvage et montagneuse, entourée par >> les deux bras du Golfe Arabique, s'élève, entre le 27o et 28 degré » de latitude septentrionale, une montagne, qui se divise, à une élé»vation assez considérable au-dessus de sa base, en deux autres mon» tagnes, dont la hauteur dépasse celle de toutes les montagnes envi» ronnantes. La plus haute s'appelle aujourd'hui Mont-de-Ste-Catherine, >> mais l'autre porte le nom de Sinaï et d'Horeb. Pourquoi cette der» nière au pied de laquelle se trouve le célèbre couvent de Sainte-Cathe»rine, a-t-elle deux noms? C'est ce qu'on apprend quand on en a parcouru les détails. Après avoir gravi la plus grande partie de la montagne, » et avoir traversé successivement deux portes taillées dans le roc, on » arrive à une plaine assez longue, mais étroite, où, parmi quelques

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rino, parle ainsi de cette translation (3).

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« Il est dit que

le corps de la Sainte fut porté par des anges sur le mont » Sinaï; ceci veut dire que les moines de Sinaï le portè» rent dans leur monastère, pour l'enrichir de ce précieux » trésor...... On sait qu'on a souvent désigné l'habit mo>> nastique par un habit angélique, et qu'anciennement les >> moines étaient appelés anges, à cause de la sainteté de » leurs fonctions toutes célestes. » Depuis ce temps-là, il est plus fréquemment parlé de la fête et des reliques de sainte Catherine. Saint Paul de Latre, anachorète, célébrait la fête de cette Sainte avec une dévotion et une solennité extraordinaires.

>> autres chapelles, se trouve aussi celle d'Elie. Là, la montagne se » divise en deux pointes; l'une au nord, du côté par lequel on monte en > partant du couvent de Sainte-Catherine; l'autre au midi. La première, qui est la moins élevée, s'appelle le mont Horeb; l'autre, dont on » n'atteint le sommet qu'au bout d'une heure, en partant de la chapelle » d'Elie, s'appelle Sinaï, et par les Arabes Dschebet Musa, c'est-à-dire mont de Moïse.

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à ce

>> Quant au couvent de Sainte-Catherine, bâti presque entièrement en pierres de taille, et nommé aussi le couvent du mont Sinaï, il est » situé au pied du mont Horeb, vers le nord-est, dans une vallée pro» fonde, entre deux rochers appelés S. Jean et S. Existome, et, » qu'on prétend, à l'endroit où Moïse aperçut la forêt ardente. Il est » habité par des moines grecs, placés sous un archevêque, qui y a sa » résidence. Le monastère est entouré de murs épais; la porte en est » toujours fermée, ou même murée, à cause des Arabes ; de sorte qu'on ne l'ouvre que lorsqu'il s'agit d'intrôniser un nouvel archevêque. On » y entrait et on en sort par une fenêtre élevée d'environ trente pieds » au-dessus du sol; on se sert à cet effet d'un panier, attaché à une » poulie. C'est aussi par cette voie que l'on descend du grain, de la » farine et du pain pour les Arabes, qui viennent en demander chaque » jour. »> Voyez les Voyages de Della Valle, I, 116 sqq.; Pococke, Beschreibung des Morgenlands, I, 214; Niebuhr, Reisebeschreibung, I, 247 sqq. (Note augm. d'après l'édit. allem.)

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(3) In commentariis ad Capponianas Tabulas Ruthenas, Romæ, 1755, pag. 36.

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