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BRITANNICUS,

TRAGEDIE.

1669.

PREFACE.

Vorci celle de mes tragédies que je puis dire que j'ai le plus travaillée. Cependant j'avoue que le suc cès ne répondit pas d'abord à mes espérancès: à peine elle parut sur le théâtre, qu'il s'éleva quantité de critiques qui sembloient la devoir détruire. Je crus moi-même que sa destinée seroit à l'avenir moins heureuse que celle de mes autres tragédies. Mais enfin il est arrivé de cette piece ce qui arrivera toujours des ouvrages qui auront quelque bonté : les critiques se sont évanouies; la piece est demeurée. C'est main= tenant celle des miennes que la cour et le public revoient le plus volontiers. Et si j'ai fait quelque chose de solide et qui mérite quelque louange, la plupart des connoisseurs demeurent d'accord que c'est ce même Britannicus.

A la vérité j'avois travaillé sur des modeles qui m'avoient extrêmeinent soutenu dans la peinture que je voulois faire de la cour d'Agrippine et de Néron. J'avois copié mes personnages d'après le plus grand peintre de l'antiquité, je veux dire d'après Tacite ; et j'étois alors si rempli de la lecture de cet excellent historien, qu'il n'y a presque pas un trait éclatant dans ma tragédie dont il ne m'ait donné l'idée. J'avois voulu mettre dans ce recueil un extrait des plus beaux endroits que j'ai tâché d'imiter; mais j'ai trouvé que cet extrait tiendroit presque autant de place que la tragédie. Ainsi le lecteur trouvera bon que je le renvoie à cet auteur, qui aussi-bien est entre les mains de tout le monde; et je me contenterai de raps porter ici quelques uns de ses passages sur chacun des personnages que j'introduis sur la scene.

Pour commencer par Néron, il faut se souvenir qu'il est ici dans les premieres années de son regne,

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