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LES CARROSSES

A CINQ SOLS,

OU

LES OMNIBUS

DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE.

Multa renascentur quæ jam cecidêre.
HORAT., ad Pisones.

PARIS,

IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,
RUE JACOB, N° 24.

4444444

M DCCC XXVII.

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OBSERVATIONS.

RIEN ne doit être dédaigné de ce qui tient à l'histoire de nos usages; on aime à savoir comment faisaient ceux qui nous ont précédés. Ce sentiment de curiosité nous fait dévorer d'arides détails dans l'Histoire de la vie privée des Français de Legrand d'Aussy, et l'on ne peut s'empêcher de regretter que ce patient écrivain n'ait pas atteint le terme de la carrière qu'il s'était tracée. Il n'eût sans doute pas manqué de porter ses minutieuses recherches sur l'origine de nos voitures publiques, ce moyen de communication si commode, devenu si facile et si rapide, qui permet aux plus petites fortunes d'user de facilités, qui ne pouvaient appartenir anciennement qu'aux grands seigneurs et aux riches financiers.

Aujourd'hui que de longues voitures, appelées Omnibus, parce qu'elles conviennent à tout le monde, transportent les promeneurs, d'une extrémité de la ville à l'autre, pour la modique rétribution de cinq sous, il ne sera pas hors de propos d'établir que cette utile invention est connue depuis près de deux siècles.

Des voitures de louage existaient sous la minorité de Louis XIV. Nicolas Sauvage s'était établi rue Saint-Martin, visà-vis de la rue de Montmorency, dans une grande maison, où pendait pour enseigne l'image de Saint-Fiacre. Il louait des carrosses, à l'heure, ou à la journée, à ceux qui se présentaient. Ces voitures prirent le nom du saint; elles le conservent encore aujourd'hui 1.

Une pièce du temps en donne une preuve qui paraît sans réplique. Sarrazin,

1. Antiquités de Paris, par Sauval, tom. I, p. 187.

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