Images de page
PDF
ePub

! 11.

Que feriez-vous pour augmenter l'émulation, le zèle de vos élèves? Organiseriez-vous des concours, des expositions? Discutez.

L'ENSEIGNEMENT MORAL

tout le

Dans une telle œuvre, vous le savez, Monsieur, ce n'est pas avec des difficultés de théorie et de hautes spéculations que vous avez à vous mesurer; c'est avec des défauts, des vices, des préjugés grossiers. Ces défauts, il ne s'agit pas de les condamner monde ne les condamne-t-il pas? mais de les faire disparaître par une succession de petites victoires, obscurément remportées. Il ne suffit donc pas que vos élèves aient compris et retenu vos leçons; il faut surtout que leur caractère s'en ressente: ce n'est pas dans l'école, c'est surtout hors de l'école qu'on pourra juger ce qu'a valu votre enseignement. Au reste, voulez-vous en juger par vousmême, dès à présent, et voir si votre enseignement est bien engagé dans cette voie, la seule bonne: examinez s'il a déjà conduit vos élèves à quelques réformes pratiques. Vous leur avez parlé, par exemple, du respect de la loi: si cette leçon ne les empêche pas, au sortir de la classe de commettre une faute, un acte, fût-il léger de contrebande ou de braconnage, vous n'avez rien fait encore, la leçon de morale n'a pas porté. Ou bien vous leur avez expliqué ce que c'est que la justice et que la vérité: en sont-ils assez profondément pénétrés pour aimer avouer une faute plutôt que de la dissimuler par un mensonge, pour se refuser à une indélicatesse ou à un passe-droit en leur faveur?

J. FERRY.

[blocks in formation]

1. Certains élèves de votre école (ou collège) ont proposé de demander à la Direction d'accorder aux étudiants l'autonomie. Vous supposez que votre classe a été élue comme comité pour étudier la question et faire le rapport. Discutez entre vous les avantages et les inconvénients de cette autonomie. Dites si vous croyez que ce serait un bon ou un mauvais système d'éducation. Son influence à l'école, sur le caractère des élèves, dans la vie après l'école, (atelier, etc.).

2. Croyez-vous que tous les élèves sont capables d'obéir sans contrôle aux règles qu'ils se sont imposées eux-mêmes? 3. Sinon, quel contrôle leur donnerez-vous? Comment choisirez-vous les préfets de discipline et les surveillants? 4. En cas de désobéissance grave de la part d'un élève, que feriez-vous?

5. Serez-vous plus sévère pour les autres que pour vousmême? Pourquoi?

6. Qui doit décider les règles auxquelles les élèves doivent se soumettre, et les sanctions: les élèves ou l'Administration? Pourquoi?

7. Si un ou plusieurs élèves se montrent tout à fait in

capables de se surveiller eux-mêmes, s'ils persistent à commettre des fautes en se cachant, que ferez-vous? Discutez.

LA BONNE DISCIPLINE

D'une part, on entend par discipline une série de moyens par lesquels on arrive à mater une vie pour la remettre comme un instrument passif entre les mains d'une volonté étrangère. D'autre part, on entend par discipline une série de moyens par lesquels on arrive à rendre une vie forte, maîtresse d'elle-même, à établir entre ses diverses énergies un équilibre tel que, loin de se contrarier, elles s'harmonisent. Ce deuxième genre de discipline amène l'homme à se posséder et à se gouverner soi-même, en vue du but qui est celui de toute sa vie, et auquel il arrive peu à peu à se consacrer tout entier.

Nous ne voulons pas parler ici du premier genre de discipline. Cette discipline-là ne mérite pas de faire partie de l'éducation humaine: elle est inhumaine. C'est admirable pour les animaux, c'est détestable pour les hommes. Ce n'est plus de la discipline, c'est du dressage. Un tel système anéantit la volonté et fait d'un homme une chose. Cette discipline réalise si peu le but de la vie, qu'elle le supprime au contraire, et qu'il convient de tout souffrir et de tout endurer, plutôt que de l'accepter.

Mais il faut bien se garder de rejeter la discipline en général, comme cela arrive souvent sous prétexte de liberté et de dignité humaine. L'homme qui n'a ni frein, ni loi, ni respect, qui ne connaît pas l'obéissanec et ne sent pas l'autorité des lois qui sont au fond des choses et que la conscience doit refléter, descend plus bas que la brute.

C. WAGNER.

[blocks in formation]

1. Dites comment vous avez été élevé, et dites ce que vous pensez de cette éducation.

2. Pensez-vous que la sévérité est un bon système d'éducation? Et la grande indulgence? Lequel de ces deux systèmes préférez-vous? Lequel jugez-vous le meilleur? Discutez.

3. On a dit que le premier fait des hommes mais rend le cœur sec, tandis que le second fait des êtres malheureux au cœur sensible. Est-ce vrai? Comment?

4. Si vous aviez des enfants à élever, les gâteriez-vous ou seriez-vous sévère? Pourquoi?

5. Quelqu'un disait devant moi: "Laissez faire aux enfants tout ce qu'ils veulent, car vous ne savez pas s'ils vivront encore demain. A quoi bon les rendre malheureux aujourd'hui?" Discutez cette parole entre vous.

6. Où l'enfant reçoit-il son éducation? La reçoit-il dans la famille uniquement? Qui a la plus grande part dans l'éducation des enfants?

7. Avez-vous connu de bons enfants qu'une mauvaise éducation a corrompus et vice versa? Dites ce que vous savez de leur histoire.

8. J.-J. Rousseau croit que l'enfant est bon naturellement. Croyez-vous que c'est vrai d'après votre expérience personnelle?

9. Que pensez-vous du rôle d'éducateur? Est-ce une tâche facile?

10. Trouvez-vous qu'il est bon que des parents confient l'âme de leurs enfants à des gouvernantes, quelquefois très mal choisies? Pourquoi?

11. Comment voudriez-vous que vos propres enfants fussent élevés?

12. Que pensez-vous de ce proverbe: "Qui aime bien châtie bien."?

JEUNESSE DE HENRI IV

Sitôt qu'il fut né, son grand-père, Henri d'Albret, roi de Navarre, l'emporta dans sa chambre et donna son testament, qui était dans une boîte d'or, à sa fille, en lui disant: "Ma fille, voilà qui est à vous; et ceci est à moi." Quand il tint l'enfant, il frotta ses petites lèvres d'une gousse d'ail et lui fit sucer une goutte de vin dans sa coupe d'or, afin de lui rendre le tempérament plus mâle et plus vigoureux.

Dans la suite, il ne voulut pas qu'on le nourrît avec la délicatesse qu'on a d'ordinaire pour les gens de cette qualité, sachant bien que dans un corps mou et tendre n'habite ordinairement qu'une âme molle et faible.

Il défendit aussi qu'on l'habillât richement, ni qu'on lui donnât des babioles; qu'on le flattât et qu'on le traitât de prince, parce que toutes ces choses ne font que donner de la vanité, élèvent le cœur des enfants plutôt dans l'orgueil que dans les sentiments de la générosité. Mais il ordonna qu'on l'habillât et qu'on le nourrît comme les autres enfants du pays, et même qu'on l'accoutumât à courir et à grimper sur les rochers, attendu que, par ce moyen, on l'habituait à la fatigue et que, pour ainsi dire, on donnait une trempe à ce jeune corps pour le rendre plus dur et plus robuste: ce qui, sans doute, était nécessaire à un prince qui avait à souffrir beaucoup pour reconquérir son État.

HARDOUIN DE PÉRÉFIXE.

« PrécédentContinuer »