4. Faut-il obliger un enfant, contre son désir, à étudier le dessin, la musique, le grec, le latin, les langues étrangères, les sciences, les arts, etc? Dites pourquoi et discutez.

5. L'étude des langues mortes est-elle utile? est-elle indispensable? Combien de temps avez-vous accordé à l'étude des langues mortes, depuis votre enfance? Le regrettez-vous? Croyez-vous avoir retiré du profit de cette étude?

6. Est-il meilleur, à votre avis, d'apprendre un peu de tout, ou d'approfondir une seule science, de savoir beaucoup ou de savoir bien? Discutez.

7. Que pensez-vous de cette parole: "Mieux vaut tête bien faite que bien pleine."? Discutez.

L'ÉTUDE DES LANGUES MORTES

Mon père regarde comme mal employé le temps que je donne aux langues mortes, mais j'avoue que je ne pense pas de même. Quand je n'aurais eu en cela d'autre but que ma propre satisfaction, c'est une chose que je fais entrer pour beaucoup dans mes calculs, et je ne regarde comme perdu, dans ma vie, que le temps où je n'en puis jouir agréablement, sans jamais me repentir du passé ni craindre pour l'avenir.

Si je puis me mettre à l'abri de la misère, c'est tout ce qu'il me faut; le reste de mon temps sera employé à satisfaire un goût que personne ne peut blâmer, et qui m'offre des plaisirs toujours nouveaux. Je sais bien que le grand nombre des hommes ne pense pas de la sorte, mais il m'a paru que leur calcul était faux, car ils conviennent presque tous que leur vie n'est pas heureuse. Ma morale vous fera peut-être sourire, mais je suis persuadé que vous prendrez à la lettre tout ce que je viens d'écrire pour mes véritables sentiments, auxquels ma pratique sera conforme.

P. L. COURIER.

Faites-vous quelquefois des châteaux en Espagne comme Perrette?1 Lesquels, par exemple?

2. A-t-on beaucoup le temps de faire des châteaux en Espagne dans la vie? Qu'arrive-t-il quand on en fait?

3. Trouvez-vous qu'on a tort de faire des châteaux en Espagne? Pourquoi? Quels dangers y a-t-il là?

4. N'y a-t-il pas aussi quelques agréments? Lesquels? 5. Condamnez-vous les châteaux en Espagne?

6.

Pourriez-vous donner un conseil à un jeune homme qui fait toujours des châteaux en Espagne? Lequel? Discutez. 1cf. La Fontaine: "La Laitière et le Pot au lait."

7. Racontez une aventure qui vous est arrivée, ou qui est arrivée à un de vos amis qui faisait des châteaux en Espagne.

8. Que font les gens qui prennent des billets de loterie, ceux qui jouent aux courses, à la roulette etc.? Qu'en pensez-vous? Discutez.

LES CHÂTEAUX EN ESPAGNE

On peut bien quelquefois se flatter dans la vie:
J'ai, par exemple, hier, mis à la loterie,
Et mon billet enfin pourrait bien être bon.
Je conviens que cela n'est pas certain: oh! non;
Mais la chose est possible, et cela doit suffire.
Puis, en me le donnant, on s'est mis à sourire,
Et l'on m'a dit: "Prenez, car c'est là le meilleur."
Si je gagnais pourtant le gros lot, quel bonheur!
J'achèterais d'abord une ample seigneurie...
Non, plutôt une bonne et grasse métairie;
Oh! oui, dans ce canton... j'aime ce pays-ci...
Ma foi, j'aime déjà ma ferme à la folie!

Moi, gros fermier, j'aurai ma basse-cour remplie
De poules, de poussins que je verrai courir;

De mes mains chaque jour je prétends les nourrir.

C'est un coup d'oeil charmant, et puis cela rapporte...
J'entendrai le retour de mes moutons bêlants,

Que je verrai de loin revenir à pas lents;
Et mon petit Victor, sur son âne monté,
Fermant la marche avec un air de dignité;
Je serai plus heureux que le roi sur son trône.
Je serai riche, riche et je ferai l'aumône.
Tout bas, sur mon passage, on se dira: "Voilà
Ce bon monsieur Victor!" Cela me touchera.
Je puis m'en abuser; mais ce n'est pas sans cause.
Mon projet est au moins fondé sur quelque chose:
Sur un billet. Je veux revoir ce cher... Eh mais!...
Où donc est-il? tantôt encore je l'avais!

Depuis quand ce billet est-il donc invisible?
Ah! l'aurais-je perdu? serait-il bien possible?
Mon malheur est certain: me voilà confondu!
Que vais-je devenir? hélas! j'ai tout perdu!

1. Y a-t-il une bonne et une mauvaise ambition? Donnez des exemples.

2. Êtes-vous ambitieux? Quelle est votre ambition au collège, dans la vie? Est-ce une bonne ou une mauvaise ambition? Discutez.

3. Considérez-vous l'ambition comme une qualité ou comme un défaut? Pourquoi? Ne faut-il pas avoir une ambition dans la vie? Pourquoi?

4. Quelle était l'ambition de vos parents à votre égard? L'avez-vous réalisée?

5. Vous-même, quand vous aurez des enfants, quelle sera votre ambition?

6. N'est-il pas dangereux quelquefois d'être trop ambitieux, même si l'ambition est bonne? Discutez.

7. L'ambitieux est-il heureux? Pourquoi?

8. La vie d'un ambitieux est-elle utile à la société? Donnez des exemples.

9. Puisque vous serez un jour citoyen dans votre pays, vous devez quelquefois penser à ses destinées. projets ambitieux que vous formez pour lui?

Quels sont les

10. Si vous étiez un personnage important, que feriez-vous pour réaliser ces projets et faire progresser votre pays selon vos désirs?

11. Discutez ces projets, leur nécessité, et leurs résultats possibles.

12. Un homme n'a qu'une ambition: devenir riche; un autre, devenir célèbre, de quelque façon; un autre encore, obtenir une décoration par quelque moyen. Que pensez-vous de ces ambitieux?

13. Un homme du peuple, pauvre, n'a qu'une ambition: travailler assez pour que son fils puisse faire des études et devenir médecin. Est-ce une bonne ambition?

14. Que pensez-vous d'un chef d'État dont la seule ambition est d'agrandir son pays? Discutez.

15. Que pensez-vous de Napoléon? Discutez.

16. Que pensez-vous de ce proverbe: "Contentement passe richesse."?

L'AMBITION

Cet empire absolu sur la terre et sur l'onde,
Ce pouvoir souverain que j'ai sur tout le monde,
Cette grandeur sans borne et cet illustre rang,
Qui m'a jadis coûté tant de peine et de sang,
Enfin tout ce qu'adore en ma haute fortune
D'un courtisan flatteur la présence importune,
N'est que de ces beautés dont l'éclat éblouit,
Et qu'on cesse d'aimer sitôt qu'on en jouit.
L'ambition déplaît quand elle est assouvie,
D'une contraire ardeur son ardeur est suivie;
Et comme notre esprit, jusqu'au dernier soupir,
Toujours vers quelque objet pousse quelque désir,
Il se ramène en soi, n'ayant plus où se prendre,
Et monté sur le faîte, il aspire à descendre,