Ciel, courous! MITHRIDATE. (à Arcas.) Ecoutez. Du malheur qui me presse, Tu ne jouiras pas, infidèle princesse. FIN DU QUATRIÈME ACTE ACTE V. SCÈNE PREMIÈRE. MONIME, PHOEDIME. PHOEDIME. MADAME, OÙ Courez-vous? Quels aveugles transports Vous font tenter sur vous de criminels efforts? Ah, ne voyez-vous pas que les dieux plus humains MONIME. Hé, par quelle fureur, obstinée à me suivre, PHOEDIME. Ah! du moins attendez qu'un fidèle rapport Le rangeait du parti d'un camp séditieux; MONIME. Xipharès ne vit plus, il n'en faut point douter. De combien d'assassins l'avais-je enveloppé ? Que le démon de Rome a formée et nourrie. Et toi, fatal tissu, malheureux diadème, PHOEDIME. On vient, Madame, on vient ; et j'espère qu'Arcas, Pour bannir vos frayeurs, porte vers vous ses pas. SCÈNE II. MONIME, PHOEDIME, ARCAS. MONIME. En est-ce fait, Arcas, et le cruel Pharnace? ARCAS. Ne me demandez rien de tout ce qui se passe, Madame. On m'a chargé d'un plus funeste emploi, Et ce poison vous dit les volontés du roi. PHOEDIME. Malheureuse princesse ! MONIME. Ah, quel comble de joie! Donnez. Dites, Arcas, au roi qui me l'envoie, A la fin je respire; et le Ciel me délivre 3. -Racine. 14 Des secours importuns qui me forçaient de vivre. Hélas! PHOEDIME. MONIME. Retiens tes cris, et, par d'indignes larmes, De cet heureux moment ne trouble point les charmes. Si tu m'aimais, Phœdime, il fallait me pleurer Quand d'un titre funeste on me vint honorer; Et lorsque, m'arrachant du doux sein de la Grèce, Dans ce climat barbare on traîna ta maîtresse. Retourne maintenant chez ces peuples heureux; Et, si mon nom encor s'est conservé chez eux, Dis-leur ce que tu vois, et de toute ma gloire, Phædime, conte-leur la malheureuse histoire. Et toi, qui de ce cœur, dont tu fus adoré, Par un jaloux destin fus toujours séparé, Héros avec qui même, en terminant ma vie, Je n'ose en un tombeau demander d'être unic, Reçois ce sacrifice, et puisse, en ce moment, Ce poison expier le sang de mon amant. |