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A mon fils Xipharès je dois cette fortune;
Il épargne à ma mort leur présence importune.
Que ne puis-je payer ce service important

De tout ce que mon trône eut de plus éclatant?
Mais vous me tenez lieu d'empire et de couronne?
Vous seule me restez. Souffrez que je vous donne,
Madame; et tous ces vœux que j'exigeais de vous,
Mon cœur, pour Xipharès, vous les demande tous.

MONIME.

Vivez, Seigneur, vivez, pour nous voir l'un et l'autre
Sacrifier toujours notre bonheur au vôtre.
Vivez, pour triompher d'un ennemi vaincu,
Pour venger...

MITHRIDATE.

C'en est fait, Madame, et j'ai vécu. Mon fils, songez à vous. Gardez-vous de prétendre Que de tant d'ennemis vous puissiez vous défendre. Bientôt tous les Romains, de leur honte irrités, Viendront ici, sur vous, fondre de tous côtés. Ne perdez point le temps que vous laisse leur fuite, A rendre à mon tombeau des soins dont jevous quitte, Tant de Romains sans vie, en cent lieux dispersés, Suffisent à ma cendre, et l'honorent assez. Cachez-leur pour un temps vos noms et votre vie. Allez, réservez-vous...

XIPHARÈS.

Moi, Seigneur, que je fuie.

Que Pharnace impuni, les Romains triomphans

N'éprouvent pas bientôt...

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Tôt ou tard il faudra que Pharnace périsse;
Fiez-vous aux Romains du soin de son supplice.
Mais je sens affaiblir ma force et mes esprits.
Je sens que je me meurs. Approchez-vous, mon fils.
Dans cet embrassement, dont la douceur me flatte,
Venez, et recevez l'âme de Mithridate.

Il expire.

MONIME.

XIPHARÈS.

Ah, Madame! unissons nos douleurs, Et par tout l'univers cherchons-lui des vengeurs.

FIN DE MITHRIDATE.

IPHIGÉNIE,

TRAGÉDIE.

C

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