A mon fils Xipharès je dois cette fortune; De tout ce que mon trône eut de plus éclatant? MONIME. Vivez, Seigneur, vivez, pour nous voir l'un et l'autre MITHRIDATE. C'en est fait, Madame, et j'ai vécu. Mon fils, songez à vous. Gardez-vous de prétendre Que de tant d'ennemis vous puissiez vous défendre. Bientôt tous les Romains, de leur honte irrités, Viendront ici, sur vous, fondre de tous côtés. Ne perdez point le temps que vous laisse leur fuite, A rendre à mon tombeau des soins dont jevous quitte, Tant de Romains sans vie, en cent lieux dispersés, Suffisent à ma cendre, et l'honorent assez. Cachez-leur pour un temps vos noms et votre vie. Allez, réservez-vous... XIPHARÈS. Moi, Seigneur, que je fuie. Que Pharnace impuni, les Romains triomphans N'éprouvent pas bientôt... Tôt ou tard il faudra que Pharnace périsse; Il expire. MONIME. XIPHARÈS. Ah, Madame! unissons nos douleurs, Et par tout l'univers cherchons-lui des vengeurs. FIN DE MITHRIDATE. |