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que il porte l'eigle.
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paragier a l'aigle d tre appelé aigle et ri st le chevalier du roi des anemis au rit st belle grace grace a Chare quant il li donna ť

Dans plusieurs autres passages sur les prouesses de Duguesclin, le Roi Modus ne manque pas de suivre toujours la même métaphore :

<< L'aigle d'Ocident aveuques ses pouchins (soldats) de Bretaigne se parti du pais pour aler guarir le roi de France des plaies que il auoit es costes et u dos. Je entent les costes et le dos du

roi de France, Anjou et le Maine.... >>

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Plus loin: << En cest an ala l'aigle d'Ocident saner les plaies que le roi de France auoit u bras senestre et en la main, je entent comme autre→ fois est dist Guascoigne et Guiane.... >>

Dans la narration d'un combat naval : << L'aigle et ses pouchins s'élevèrent en criant: NOSTRE DAME GLAQUIN! et quant ceux oïrent le cri de l'aigle, ils furent si effréés..., » etc.

Pline attribue en effet, à l'aigle cette vertu de guérir le mal royal, mais il n'en est pas fait mention dans les bestiaires du moyen âge.

Les grands honneurs rendus à sire Bertrand Duguesclin par la chevalerie de France et d'Angleterre, indiquent assez en quelle circonstance notre petite figurine de plomb a dû être accueillie avec enthousiasme par le peuple parisien, qui la portait sans doute au chaperon, pour prendre part au deuil général. Peut-être Charles VI la fit-il fabriquer et distribuer neuf ans plus tard en 1389, lorsqu'il eut la singulière idée de refaire

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les funérailles de Duguesclin? Les historiens1 nous apprennent que cette fantaisie lugubre fut sérieusement exécutée avec le plus grand succès, et que l'oraison funèbre, prononcée par l'évêque d'Auxerre, fit même pleurer les assistants.

Dans ce genre de représentation, Duguesclin me paraît être assimilé à un preux. C'est ce que semble confirmer la trouvaille récente d'un Godefroid de Bouillon tout à fait du même genre et de même métal. Cette dernière figurine, que l'on reconnaît aussi par l'écu armorié, est encore munie de la fibule qui servait à l'agrafer au chaperon.

Latroisième pièce en plomb a été trouvée au pont au Change et est entre les mains de M. Forgeais. Il me semble y reconnaître la précieuse médaille dont il est fait mention dans l'article 52 de l'acte d'accusation de Jeanne d'Arc': « Il est allégué «< que beaucoup l'adorent comme sainte.... et << aussi portent sur eux ses représentations en << plomb et autre métal, ainsi qu'il est accoutumé << de le faire pour les mémoires et représentations « des saints canonisés par l'Église.

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D'un côté la médaille porte une épée haute surmontée de la couronne de France et accostée de deux fleurs de lis qui sont effectivement les

1. Chronque de sire B. Duguesclin, édition Buchon, p. 94, 95.

2. Procès, édition Quicherat, t. I, p. 291.

armes de la Pucelle. Au revers est représenté le Père éternel trônant sur un siége antique à bras ornementé et élevant les mains en signe de majesté. Or, cette figure nous rappelle l'image que l'héroïne avait adoptée sur sa bannière, conformément à la description qu'en a donnée Eberhard Vandecken, trésorier de l'empereur Sigismond. Dans l'un de ses interrogatoires', la Pucelle ellemême nous confirme que son étendard représentait «<le Maître de l'univers assis dans le ciel et tenant le globe du monde. »

Avant de terminer, permettez-moi, messieurs, d'appeler un instant votre attention sur les mailles et mereaux de compte en plomb, qui sont sortis partout des sables de la Seine. Leur emploi était un mode de calcul si usité au moyen âge qu'il n'est pas étonnant qu'on en ait rencontré une quantité immense aux types les plus variés, pour satisfaire à tous les genres de commerce. Or, parmi ces mailles on en a recueilli un nombre assez notable dont le module dépasse rarement celui d'un centime; elles portent au droit des types obscènes, des phallus et des octées réunis ou séparés, tantôt ailés ou montés sur des pattes d'oiseau, à l'imitation de figures trouvées sur les monuments antiques, tantôt affligés du fic ou tenus en bride par des châtelaines en surcot et en robe traînante suivant les inspirations déré

1. Procès, édition Quicherat, t. I, p. 103.

glées du moyen âge. Quelques-unes ont même des trous qui prouvent qu'elles ont été portées par un fil et considérées comme amulettes. Mais ce qui est le plus étonnant, c'est que ces emblèmes

phalliques ont constamment pour revers le sym

bole du christianisme, une croix tantôt pattée ou recroisetée, tantôt tréflée, pommetée ou potencée, soit cantonnée de points, soit inscrite dans un quadrilobe. Si ces mailles ont eu cours dans les mauvais lieux d'alors, cette monstrueuse alliance avait jusqu'à un certain point sa raison d'être, puisque nous avons la preuve que les filles de joie composèrent longtemps une confrérie1 jouissant de certains priviléges et soumise à des règlements particuliers, qu'elles avaient pris sainte Madeleine pour patronne et que tous les ans, le jour de sa fête, elles faisaient célébrer une messe solennelle à laquelle elles assistaient en corps, comme les courtisanes grecques venaient prier au temple de Vénus Calamiotis. Il n'est pas douteux pour moi, que c'est là cette fameuse confrérie de la Madeleine dont le Parlement prononça la dissolution en 1695, quoique sa fondation remontât à plus de trois siècles. On prit pour prétexte que cette corporation avait été établie sans autorisation royale. Un auteur moderne, sans se douter, bien entendu, du métier dont il prenait la défense, s'est étonné de ce qu'une

1. Sauval, t. II, p. 617.

antiquité aussi respectable n'eût pas trouvé grâce devant la justice. Il est vrai que les chanoines de Notre-Dame de Paris, dont dépendait cette confrérie, cherchèrent à la protéger contre les décrets du Parlement; mais l'arrêt n'en reçut pas moins son exécution.

A l'époque des dissensions religieuses le cynisme a osé des plaisanteries sacriléges du même genre, témoin le scandale raconté par le Journal de l'Estoile à l'année 1580. Je laisse parler le chroniqueur :

<< La nuit du jeudi 10 mars, de l'ordonnance de l'evesque de Paris, assisté d'un secret consentement de la Cour, fut osté et enlevé du lieu où il estoit, le crucifix surnommé Maquereau, et par les gens du guet porté en l'evesché, et ce à cause du scandaleux surnom que le peuple lui avoit donné, à raison de ce que c'estoit un crucifix de bois peint et doré, de la grandeur de ceux qu'on void ordinairement aux paroices, plaqué contre le mur d'une maison sise au bout de la Vieille rue du Temple, vers et proche des esgouts, ent laquelle maison et aux environs se tenoit un bordeau (qui donna occasion de donner à ce crucifix le surnom de Maquereau, pour ce qu'il servoit de marque et d'enseingne à ceux qui alloient chercher ces bordeliers repaires). »

Malgré ces odieux exemples de libertinage im

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